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Investissements: un nouveau type de produit financier inquiète
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Investissements: un nouveau type de produit financier inquiète
Ils sont nombreux les Mauriciens à avoir été tentés par l’investissement dans des produits financiers alternatifs. Cependant, des zones d’ombre intriguent quant à l’opération d’une société dans ce secteur : Be More Global (BMG) Ltd. C’est un travailleur social, Cangayen Pillay, qui a attiré l’attention des autorités sur ce cas. Il a porté plainte à l’Independent Commission against Corruption mercredi.
BMG offre, à travers SAS Capital, des produits financiers portant sur des métaux stratégiques ou des terres rares. Ils sont fournis par Metallion, une compagnie française, et ACK Consulting Ltd, basée à Hong Kong. Et, déjà, BMG a passé des commandes de l’ordre de 10 millions d’euros pour l’achat d’indium, de dysprosium et de neodymium auprès de Metallion.
Dès lors, une série de questions se pose : ces terres rares ou autres métaux stratégiques sont-ils des investissements fiables ? D’autant plus que ce sont des produits qui ne sont pas régulés à Maurice. D’ailleurs, l’Autorité des services et marchés financiers de la Belgique met en garde contre les placements financiers qui impliquent de tels produits d’investissement alternatifs.
Toute cette affaire se corse lorsque l’on sait qu’il existe un lien entre OneCoin, qui s’est révélé être un Ponzi à l’international, et BMG. Ce lien, c’est plutôt une personne : Jean Philippe Galle, qui agit comme chef d’entreprise pour le compte de Serge Legrand qui gère BMG et SAS Capital Ltd.
L’express a sollicité les deux pour une réaction. Cependant, Serge Legrand n’a pas souhaité faire de commentaire, tandis que Jean Philippe Galle ne se trouve pas au pays.
Qui est ce dernier ? Jean Philippe Galle est en fait le représentant de OneCoin à Maurice et Top Leader de la One Dream Team de la cryptomonnaie en France. Le siège social de BMG serait même utilisé pour des séminaires liés à OneCoin.
À Maurice, ce que l’on sait, c’est que BMG Ltd a été incorporée au Registrar of Companies le 1er juillet 2016. SAS Capital Ltd est en fait une de ses filiales, offrant des produits d’investissement financiers sécurisés. Ce qui intrigue encore plus : la société détient une licence Global Business de la Financial Services Commission (FSC) et… a été incorporée avant BMG, le 8 octobre 2014.
D’aucuns se demandent, du reste, comment BMG a pu obtenir un permis pour opérer à Maurice. Les interrogations fusent également sur l’«occupation permit» octroyé à Serge Legrand afin de pouvoir résider au pays jusqu’au 2 novembre 2019.
Mais plus important : selon nos informations, il y aurait eu un différend entre la société de Serge Legrand et un de ses fournisseurs, ce qui risque de mettre un terme au contrat entre les deux parties. Qu’adviendrait-il alors de l’argent ou produits des investisseurs ?
«Un mode opératoire louche»
Cette confidence est celle d’une cliente d’origine française de Serge Legrand. «Ce dernier s’est montré très insistant pour que je place 5 000 euros dans des produits de terres rares qui seraient récupérables avec un intérêt de 20 % en cinq ans», raconte-t-elle.
Un contrat avait même été fait à son nom. Selon elle, l’homme était pour peu agressif.
Elle aurait aussi été approchée par Jean Philippe Galle pour un versement de 5 000 euros pour OneCoin. Au final, elle a trouvé «ce mode opératoire louche» et n’a fait aucun versement.
Cangayen Pillay : «Il y a anguille sous roche»
Ce travailleur social a été derrière le démantèlement de plusieurs scandales financiers qu’a connus Maurice dont Whitedot et Sunkai Cangayen Pillay, qui aura bientôt 60 ans, dit mener une lutte sans merci contre le système Ponzi à Maurice et ce, depuis quelques décennies. «Le gouvernement, la Financial Services Commission, la commission anticorruption et la force policière doivent prendre leurs responsabilités dans toute cette affaire», martèle-t-il.
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