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Examens de SC-Dookun-Luchoomun: «Les collégiens devront travailler plus dur»

2 juin 2017, 16:00

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Examens de SC-Dookun-Luchoomun: «Les collégiens devront travailler plus dur»

La ministre n’en démord pas. Selon elle, malgré la réforme éducative des cinq «credits», aucun élève ne sera laissé sur la touche. Et de citer une fois de plus le recours aux centres polytechniques.

La ministre de l’Éducation s’est voulue rassurante hier au Curepipe College. Leela Devi Dookun-Luchoomun y était présente dans le cadre d’une cérémonie de remise de prix et de la célébration des 55 ans de l’institution, où, lors de son discours, elle en a profité pour s’expliquer sur la nou- velle réforme éducative des cinq credits pour être admis en Lower VI. Selon elle, c’est surtout «pour que les élèves travaillent plus dur».

«Qu’est-ce qui empêche un élève qui peut obtenir trois credits à faire un peu plus d’efforts pour deux credits de plus ?» a lancé la ministre à l’assistance. «Partout à travers le monde, on est en train de miser sur l’éducation. Ankor enn tigit Rwanda pou dépass nou», a-t-elle souligné.

Quant aux appréhensions des Mauriciens sur les cinq credits, Leela Devi Dookun-Luchoomun a indiqué qu’aucun collège ne sera sur la touche. «Si un élève n’arrive pas à avoir les cinq credits au bout de deux essais, il pourra se tourner vers les centres polytechniques. Il pourra, par la suite, continuer ses études dans une université», a-t-elle dit.

La ministre de l’Éducation a ainsi expliqué que des institutions étrangères offriront des «awards» à ceux qui étudieront dans les centres polytechniques. «Nous avons des liens avec des pays comme la Nouvelle-Zélande et l’Australie.»

Il existe trois centres polytechniques à Maurice. Soit à Pamplemousses, qui se spécialise dans le domaine médical et paramédical, à Réduit pour les technologies de l’information et de la communication, et à Montagne-Blanche pour l’hôtellerie et le tourisme. Selon la ministre, «ces centres démarreront leurs activités dès cette année. D’ailleurs, les cours de nursing débuteront bientôt». D’ajouter qu’il faut encourager les élèves en Grade 9 (NdlR, anciennement Form III) à travailler plus dur dès cette année pour obtenir leurs cinq credits plus tard.

Par ailleurs, en ce qui concerne les craintes de fermeture éventuelle d’institutions scolaires privées, Leela Devi Dookun-Luchoomun a soutenu que «des collèges fermeront leurs portes. Mais ce n’est pas à cause des nouvelles ré- formes, mais pour d’autres raisons. C’est un mythe de dire que les collèges privés ne marchent pas, ils sont des partenaires stratégiques de l’éducation».

Cependant, les arguments avancés par la ministre ne convainquent pas Yahya Paraouty, président de l’Union of Private Secondary Education Employees. «Je pense toujours que beaucoup d’élèves seront à la traîne. Et on a bien entendu parler des études polytechniques, mais on n’a rien vu de concret. Il faut voir ce qui est fait en réalité», a-t-il martelé.

Pour sa part, Hansraj Beeharry Panray, secrétaire de l’Education Officers’ Union, a affirmé qu’on aurait dû réclamer un juste milieu. Soit, quatre credits au lieu de cinq. «Combien de parents voudront envoyer leurs enfants à des centres polytechniques ? Notre société ne pense toujours pas qu’un mécanicien est au même ni- veau qu’un enseignant, par exemple», a-t-il souligné. D’ajouter que l’exécutif du syndicat se rencontre- ra lundi pour discuter des cinq credits.