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Vols en série: Baie-du-Tombeau, paradis pour truands

4 juin 2017, 10:03

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Vols en série: Baie-du-Tombeau, paradis pour truands

Vols, agressions, trafic de drogue… voilà de quoi est fait le quotidien de nombreux habitants de Baie-du-Tombeau. Une situation qui a empiré ces derniers mois, estime-t-on, dans ce faubourg de la capitale. À tel point que certaines maisons ont été cambriolées en pleine journée à plusieurs reprises, en l’espace de quelques semaines. Et qu’il n’est pas rare que des citoyens se fassent agresser aux arrêts de bus.

Il faut dire, aussi, que lorsque les propriétaires sont au travail durant la journée, les maisons vides sont le terrain de jeu idéal pour les malfaiteurs de tout acabit. «La maison de mon voisin a été cambriolée plusieurs fois ces dernières semaines», raconte une jeune femme qui habite au morcellement Swan.

Le propriétaire d’une boutique de quartier n’est pas plus rassurant dans ses propos. Pour cause. Il nous raconte que plusieurs personnes se sont retrouvées sous la menace d’armes blanches ou ont été passées à tabac pour quelques billets ou pour un téléphone portable.

Les portables, justement, sont, avec les bijoux, les butins les plus appréciés des voleurs. Voire des toxicomanes qui voient là un moyen de se procurer, en les vendant, leur dose de drogue.

Difficile de mettre la main sur les voleurs

Les terrains vagues – dont certains s’apparentent à des forêts vierges – offrent aussi aux cambrioleurs le moyen de surveiller leurs victimes. Et de disparaître, une fois leur méfait accompli. C’est ce que nous confirme un policier qui explique la difficulté de mettre la main sur les malfaiteurs : «Certains voleurs connaissent tous les terrains vagues comme leur poche, tous les passages ‘secrets’ et dès qu’ils voient les véhicules de police, ils ont vite fait de décamper.» Il précise que la police reste constamment aux aguets pour empêcher les malfaiteurs de sévir.

Pas suffisamment, lâche de son côté un habitant de la localité. Comme tous nos interlocuteurs, il craint de révéler son identité. «Une femme a récemment volé un téléphone portable dans une voiture et il y a des images de caméra de surveillance qui le prouve, allègue-t-il. La police ne l’a pas même pas inquiétée. Qui plus est, elle est venue menacer la victime devant sa porte.»

Les terrains vagues, ajoute un autre homme, servent aussi de repaire aux toxicomanes à la recherche d’un petit bout de paradis, aussi artificiel soit-il. «Il n’y a pas que les toxicos de Baie-du-Tombeau. Ceux des villages avoisinants viennent là pour profiter des terrains laissés en friche.» D’où l’impression que «la police a relâché la pression en ce qui concerne les drogués»

Et qu’en pensent les principaux concernés ? Des préposés au Police Press Office expliquent qu’il «n’y a pas eu de recrudescence des cas» et que la police effectue son travail «dans la mesure de ses moyens»

L’inspecteur Shiva Coothen, lui aussi du Police Press Office, souligne que «plusieurs unités font des patrouilles à Baie-du-Tombeau. Mais il nous faut l’aide des citoyens dans des programmes comme le neighbourhood watch. Il est impératif que la population aide les policiers et s’entraide pour réussir à faire diminuer les infractions à Baie-du-tombeau». Il ajoute que la Crime Prévention Unit a repris ses activités à Baie-du-Tombeau.