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Facture d’eau: les abonnés de la CWA crient au secours

4 juin 2017, 22:25

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Facture d’eau: les abonnés de la CWA crient au secours

Pour Shalini, c’est la goutte de trop. Elle fracasserait volontiers un vase sur la tête du Meter Reader si la bienséance ne l’en empêchait pas. La raison étant que, depuis trois mois, le montant affiché sur sa facture d’eau a presque doublé. «C’est passé de Rs 300 à environ Rs 600», affirme cette habitante de Montagne-Blanche, verte de rage. Pourtant, assure la jeune femme, sa consommation n’a pas augmenté. «Je travaille et il n’y a personne à la maison pendant la journée.» La lessive, elle n’en fait qu’une fois par semaine, comme d’habitude, depuis des années. «Nous avons bien un réservoir d’eau au-dessus de la maison, mais lui aussi, cela fait des années qu’il est là. Pourquoi est-ce qu’on paye plus ?»

Cette question, Sarah Thandrayen se la pose aussi depuis novembre 2016. «Ma facture est passée de Rs 220 à Rs 640. Je suis tombée des nues, ça m’a choquée.» Un trou dans son budget lourd à porter, financièrement, pour cette maman qui élève seule ses enfants. Remontée comme un coucou suisse, rouge-gorge de colère, la Portlouisienne n’a pas manqué d’appeler les préposés de la Central Water Authority (CWA) pour leur dire le fond de sa pensée. «J’y suis allée en avril. Après deux ou trois semaines, j’ai reçu une lettre pour me dire qu’ils avaient inspecté le compteur et que tout était O.K. Je ne sais pas quand celui chargé de l’inspection est passé, je n’ai vu personne !» Depuis, le montant est tout aussi élevé, alors que sa patience, elle, ne cesse de baisser.

Colère

Même son de cloche du côté de Zakhir, un habitant de Quatre-Bornes. Le montant de sa facture est passé de Rs 400 à Rs 800 depuis le début de l’année. Résultat des courses : il déborde de colère. «Ou krwar posib, sa ? Mo res dan enn apartman kot gagn problem dilo. Mo pa servi plis mé faktir ogmanté. Biento mo pou al agrandi miray dan CWA laba-la…»

Avant que lui et ses collègues ne reçoivent des coups de poing, que la situation n’aille à vau-l’eau, le Communications Manager de la CWA a bien voulu donner quelques tuyaux par rapport au problème. «C’est vrai que nous avons reçu plusieurs plaintes ces derniers temps pour des factures trop élevées.»

Un fait qui s’explique, selon Rizwaan Khodabux, par le fait que la CWA «pé sanz bann konter kasé». Certains abonnés, précise-t-il, payaient Rs 50 alors qu’ils sont de gros consommateurs d’eau. «Tout cela a été revu et les compteurs défectueux remplacés. Le montant reflète aujourd’hui réellement la consommation des foyers.» Traduction : c’est la faute aux vieux compteurs pourris si vous payiez moins cher.

Si les montant atteignent Rs 2 000, voire Rs 3 000, dans ces eaux-là, c’est «probablement parce qu’il y a une perdition après le compteur, c’est-à-dire du côté de la tuyauterie de l’abonné». Comment savoir si c’est avant, après, devant ou au milieu de ce compteur de malheur ? «Il suffit de fermer tous les robinets et de voir s’il tourne toujours. Si oui, vous avez un problème ‘à l’intérieur’ du réseau.» Pour le régler, il faut faire appel à un plombier – ça coule de source.

Sinon, pour ceux qui veulent tester les compteurs, ils peuvent faire appel aux officiers de la CWA qui viendront faire le nécessaire. Moyennant Rs 500. «Ceux qui ont des ennuis avec les ‘excessive bills’ peuvent se rendre au customer service le plus proche de leur localité.» En espérant que ça ne soit pas un coup d’épée dans l’eau.

À savoir qu’un mètre cube d’eau (soit 1 000 litres) coûte Rs 6. Les Mauriciens utilisent, en moyenne, 20 à 30 mètres cube d’eau par mois, souligne le Communications Manager de la CWA. Et de préciser que les nouveaux montants affichés n’ont rien à voir avec les drains fraîchement installés. «Sewerage apar sa.»

 Ses explications empêcheront-ils des Mauriciens de faire un caca nerveux ?