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Projet social: La Valette à Bambous, un village oublié

10 juin 2017, 17:04

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Projet social: La Valette à Bambous, un village oublié

 «Nous ne sommes pas chez nous ici», affirme Éric Armelle, président et fondateur de l’association Jeunes solidaires (JS) du village de La Valette, à Bambous. Un modèle d’adaptation sociale pour les plus démunis. C’est ainsi que se voulait ce projet de la Valette. Construit par l’État et inauguré en 2009, il était destiné aux populations défavorisées de l’île. Un village pilote lancé sous l’Integrated Social Development Programme, en 2006. Mais les bénéficiaires du projet disent aujourd’hui avoir été abandonnés à leur sort.

C’est plutôt un cas d’isolation sociale, affirment les habitants. La liste des récriminations est longue. À commencer par le contrat d’habitation, pas assez détaillé aux dires des habitants, qui laisserait paraître de multiples contradictions. Notamment l’interdiction d’aménager et d’améliorer leur foyer.

La Valette compte 198 maisonnettes, des unités individuelles constituées chacune d’une grande pièce, qui sert à la fois de chambre à coucher, de cuisine et de salon, et d’une salle de bain. Elles abritent environ un millier de personnes, dont un tiers sont des enfants. En moyenne, cela représente neuf personnes pour chaque dix mètres carrés. «Nous n’avons plus de place. Certaines familles se sont déjà retrouvées avec 18 personnes dans une seule pièce», exprime avec tristesse Fabio Rivière, le vice-président de JS.

La grande majorité des habitants sont chômeurs. Pourtant, ils doivent s’acquitter des frais de Rs 1 000 à Rs 2 500 par mois par unité pendant 25 ans. Toutefois, fait valoir Éric Armelle, si au bout de la période de remboursement des bénéficiaires légaux du projet décèdent, la maison sera vidée et remise en vente au lieu de revenir aux héritiers des défunts. À quel moment ces villageois seront intégrés socialement si personne ne leur accorde le droit de propriété ? Une question à laquelle les autorités n’ont toujours pas répondu, affirment les habitants.

En attendant, le village est victime des fléaux sociaux. «Il y a des adolescentes de 13-14 ans qui tombent enceintes, des jeunes qui se droguent et bien pire encore», dit Éric Armelle. La jeunesse est particulièrement mal encadrée, sans activités ou loisirs. Un terrain de foot ou un centre où les jeunes peuvent se rencontrer ne seraient pas de trop, selon le président de JS. Ainsi qu’un moyen de transport en commun plus fiable, car si La Valette compte un arrêt, le bus ne s’y aventurerait pas.

Toutefois, la vie continue dans ce petit village de l’Ouest. Les membres du JS font de leur mieux pour améliorer la vie communautaire à La Valette. Cour de ravane et de tambours, célébration collective des festivités, jeux en équipe, plusieurs activités sont organisées pour les villageois. Une source à la National Empowerment Foundation avance que les autorités travaillent actuellement sur l’amélioration du village. Sans toutefois donner plus de détail.

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