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Veekram Bhunjun: «La contestation de la State Trading Corporation (STC) m’a choqué»
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Veekram Bhunjun: «La contestation de la State Trading Corporation (STC) m’a choqué»
Il est rentré au pays vendredi. Et, c’est la première fois – depuis que le Centre d’arbitrage international de Singapour a condamné l’État à lui reverser Rs 5 milliards – que Veekram Bhunjun se confie…
Comment avez-vous accueilli le verdict du Centre d’arbitrage international de Singapour, qui a condamné la State Trading Corporation, donc l’État, à vous reverser Rs 5 milliards ?
Je suis très content. On m’a accusé à tort. Ma famille et moi sommes passés par des moments extrêmement difficiles. Le contrat de Betamax, qui a nécessité des investissements de Rs 3,6 Mds (100 millions de dollars), était très important pour notre groupe. Je remercie de tout cœur mes avocats; Mes Clarel Benoît et Rishi Pursem ainsi que Stuart Isaacs, Queen’s Counsel, basé à Londres.
Votre joie n’a-t-elle pas été de courte durée quand vous avez appris, dès le lendemain, que la STC comptait saisir la Cour suprême pour tenter de faire annuler le verdict ?
La contestation de la State Trading Corporation (STC) m’a choqué. Pour l’arbitrage, celle-ci avait retenu les services d’un cabinet d’avocats singapourien, réputé pour être parmi les meilleurs en Asie, voire au monde. Aujourd’hui, elle refuse le verdict parce qu’elle a perdu.
Et vous, n’auriez-vous pas contesté la sentence arbitrale si elle était en votre défaveur ?
Non. Parce que dès le départ, les deux parties sont tombées d’accord pour que la décision soit contraignante et finale. Je me demande si la démarche de la STC n’est pas plutôt une tactique dilatoire.
Comptez-vous saisir la Cour suprême si l’État ne vous paye pas les Rs 5 milliards ?
We will cross that bridge when we come to it.
Il était question de renégociation du contrat au départ. Pourquoi la démarche n’a-t-elle pas abouti ?
J’ai toujours été ouvert à une renégociation du prix. D’ailleurs, si je ne l’étais pas, je n’aurais pas participé personnellement, avec mon avocat, à des réunions à l’Hôtel du gouvernement et ce, à plusieurs reprises. Lors d’une de ces rencontres, je leur ai demandé ce qu’ils proposaient comme prix puisqu’ils affirmaient que le nôtre était trop élevé. Ils n’ont pas été en mesure de me répondre. À la place, ils voulaient connaître ma proposition. Je leur ai demandé une semaine car une négociation de cette envergure ne se fait pas en deux trois réunions.
Racontez-nous la suite.
Le jour venu, au moment d’émettre la proposition, les membres du comité interministériel, dont Roshi Bhadain, Vishnu Lutchmeenaraidoo, Ashit Gungah et Ravi Yerrigadoo, m’appellent à la Government House et m’annoncent qu’ils ont décidé de résilier le contrat avec effet immédiat. Cela a duré moins d’une minute. Kouma dir enn mouss ti pé anvolé, zot inn tap li ek zet li par la fenet.
Vous auriez été moins gâté si le gouvernement avait eu recours à la «Termination clause» (NdlR, celle-ci prévoyait que l’Etat rembourse un manque à gagner de Rs 2,2 Mds et qu’il reprenne le transporteur «Red Eagle»).
La Termination clause était très simple pour le gouvernement et le contrat prévoyait également un délai de préavis, qui n’a pas été utilisé. À ce jour, je ne comprends toujours pas la motivation des Jugnauth, père et fils. Ce qui est sûr, c’est que ça n’a rien à voir avec le prix ou ce qu’ils appellent «l’illégalité» du contrat.
Que devient la compagnie Betamax aujourd’hui ?
C’est mon partenaire en affaires, à Singapour, qui s’en charge. Le Red Eagle transporte toujours du carburant, mais ailleurs. Toutefois, j’ai dû remercier la moitié de la centaine d’employés qui se trouvent, pour la majorité, à Singapour.
Pile, c’est-à-dire, si votre contrat de Rs 10 Mds sur 15 ans (effectif depuis mai 2011) n’avait pas été résilié, vous gagniez et face, avec le verdict de Singapour, vous gagniez également. Avouez-le, ce contrat en «béton» de Betamax était largement en votre faveur. Alors que la STC réalise des économies depuis…
Je n’ai bénéficié d’aucune faveur. Notre contrat était calqué sur celui des independent power producers (NdlR, les producteurs indépendants d’électricité). Dans ce genre de contrat, il est important de garantir une certaine sécurité pour que les banques acceptent d’investir. Rappelons que les négociations ont duré deux ans et que beaucoup de clauses ont été revues.
L’une des enveloppes retrouvées dans le coffre-fort de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, portait apparemment votre nom…
Le rapport du Directeur des poursuites publiques à ce sujet stipule bien que l’écriture dessus n’appartient ni à Veekram Bhunjun ni à Navin Ramgoolam. Je demande au ministre Étienne Sinatambou, qui est avant tout un avocat qui a fait des études à Oxford, de ne pas vinn anbet lepep.
Si l’écriture n’est ni la vôtre ni celle de Navin Ramgoolam, c’est celle de qui alors ?
C’est la grande question. Est-ce celle de l’inspecteur Colombo ?
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