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Journée mondiale contre le travail des enfants: Christophe, 14 ans, à la recherche d’un emploi

12 juin 2017, 19:45

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Journée mondiale contre le travail des enfants: Christophe, 14 ans, à la recherche d’un emploi

À cette heure de la journée, dimanche 11 juin, les rues de la capitale sont désertes. À l’exception de quelques piétons qui traversent la rue principale. Christophe (prénom modifié), 14 ans, est assis sur un banc. Le jeune garçon a le regard vif et pétillant.

Un cycliste passe et Christophe a des étoiles plein les yeux. «J’espère que j’aurais un vélo comme le sien dans quelque temps.» Amoureux de la petite reine, il espère faire une percée dans ce sport qui lui est si cher. Du haut de son mètre 65, l’adolescent a deux objectifs : aider sa mère à joindre les deux bouts et réunir assez d’argent pour s’offrir le vélo de ses rêves. Christophe fait partie de l’académie de cyclisme de Maurice et son entraîneur ne veut pas le laisser courir les rues. «Il a promis qu’il va m’aider à intégrer le Mauritius Institute of Training and  Development. Je veux suivre des études pour devenir plombier.»

S’il a réussi à dénicher un petit boulot, il ne le fait que les vendredis et quelquefois les dimanches. «Quand il n’y a pas de courses cyclistes, je vais travailler.» Oui, il travaille déjà. Où ? Il ne nous le dira pas car il a peur des représailles dont ses employeurs pourraient faire l’objet. «Mais j’aime ce que je fais.» Ses yeux qui brillent en sont la preuve.

Et l’école, il n’y va pas ? Christophe a mis un terme à ses études l’année dernière. «J’en avais marre.» Tout simplement. Entre-­temps, il essaie tant bien que mal de se dénicher un travail, pour aider sa mère au quotidien. Cadet de sa famille, il peut compter sur le soutien de son frère aîné également. «Je voudrais laver les voitures car j’aime bien ça.»

En fait, confie l’adolescent, «j’adore faire des travaux manuels. Et je pense dans un futur proche entreprendre des études dans ce sens». Mais, dans un premier temps, sa priorité est de trouver du travail. Qu’importe si, à son âge, c’est illégal.

Sandrine aussi travaille à 14 ans

À l’instar de Christophe, il y a d’autres jeunes qui ont séché les cours et qui tentent une percée dans le monde du travail. Sandrine (prénom modifié), également âgée de 14 ans, lave de temps en temps des voitures dans un grand centre commercial du Nord. Venant d’un milieu très modeste, elle ne veut plus entendre parler de l’école. Du coup, elle traîne les rues en cherchant un sens à sa vie. «Souvent, je lui dis d’aller suivre un cours et de trouver quelque chose à faire, lance Amanda (prénom modifié), agente de sécurité. Mais elle me répond que cela ne l’intéresse pas.» Sa mère, que nous avons rencontrée, joue les indifférentes. «Je n’ai pas de fille qui ne part pas à l’école !» Avant de nous claquer la porte au nez.

Pour la petite histoire

L’Organisation internationale du travail marque la Journée mondiale contre le travail des enfants depuis 2002 pour attirer l’attention sur l’étendue de ce phénomène. Lors de cette journée, les gouvernements, les employeurs, la société civile, ainsi que des millions de personnes à travers le monde prennent conscience de la situation des enfants qui travaillent et des initiatives qui peuvent les aider.