Il y a 35 ans :  le 13 Juin 1982 –

Les effets d’un grand coup de balai électoral

Le 13 juin 1982, la presse revient sur les résultats des élections générales, proclamés la veille, après le scrutin du 11 juin. Tout le monde est surpris par l’ampleur des résultats : 60-0. L’alliance Mouvement militant mauricien-Parti socialiste mauricien (MSM-PSM) remporte tous les sièges à pourvoir. Les autres partis sont balayés de la scène politique. Les ministres et députés du Parti Travaillistes sont battus, les candidats du Parti Mauricien Social Démocrate et d’autres regroupements politiques sont éliminés. Le peuple mauricien avait pratiqué le « dégagisme » avant d’autres.

La presse du 13 juin rapporte surtout les états d’âmes des acteurs politiques et de leurs proches. Ainsi, témoigne-t-on de la manière dont Sir Seewoosagur Ramgoolam prend sa défaite. Avec résignation, il admet que le peuple l’a chassé. «We have been booted out», concédait-il. Le président du MMM, Anerood Jugnauth, futur Premier ministre, pensait à la manière dont son mode de vie serait bouleversé. «J’aime une vie saine et peu mondaine, je me vois difficilement vivre entouré de policiers», disait-il.

La population, elle, se réjouissait du changement politique et espérait de grandes avancées. Des observateurs plus avisés appelaient à la prudence. «La démesure de la sentence invite à des précautions. Si de grandes choses sont possibles, de graves excès sont à craindre », écrivait le Dr Philippe Forget, rédacteur en chef de l’express.

Et effectivement, la belle unanimité vola en éclats neuf mois plus tard avec la rupture du gouvernement MMM-PSM en mars 1983.