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Débats budgétaires: SAJ refuse de présenter des excuses au leader de l’opposition
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Débats budgétaires: SAJ refuse de présenter des excuses au leader de l’opposition
Intervenant juste après Xavier-Luc Duval, l’ex-Premier ministre n’a pas hésité à égratigner son ancien partenaire d’alliance sur l’affaire BAI. Mais le chef de l’opposition ne s’est pas laissé faire…
Ça a chauffé entre anciens alliés, hier, au Parlement, lors du coup d’envoi des débats budgétaires. «Je ne vais pas reprendre mes mots. Je vais le faire seulement lorsque j’aurai devant moi la vérité, noir sur blanc.» C’est ce qu’a affirmé sir Anerood Jugnauth (SAJ) lorsque Xavier-Luc Duval (XLD) lui a demandé de reprendre ses mots car il (XLD) aurait induit l’Assemblée nationale en erreur, le 21 novembre 2013, en sa capacité de ministre des Finances. XLD répondait ce jour-là à la Private Notice Question de Paul Bérenger sur le groupe British American Investment (BAI).
SAJ, citant les mots prononcés alors par XLD disant que «BAI is a company that is regulated and that its financial statement for 31 December 2012 showed Rs 6 billion of excess assets over liabilities», semblait remettre ces affirmations en question. Pour toute réponse au ministre mentor, qui estime que l’actuel leader de l’opposition «ne peut esquiver sa responsabilité dans l’affaire BAI», XLD devait quitter l’Hémicycle alors que SAJ, lui, poursuivait son intervention sur le Budget 2017-2018.
Vérifications
Le leader de l’opposition reviendra plusieurs minutes après, muni d’un rapport réalisé par la firme d’audit KPMG sur la BAI pour l’année s’achevant à décembre 2012. «Je suis en train de soumettre la preuve. Elle démontre clairement que la somme indiquée est de Rs 6 milliards. Je demande au ministre mentor de présenter des excuses», a déclaré XLD. SAJ devait répondre qu’il va d’abord procéder à des vérifications. À la Speaker de l’Assemblée nationale de renchérir : «Le document sera examiné par le ministre mentor et il verra s’il va reprendre ses mots.»
Par ailleurs, SAJ devait aussi déclarer qu’il avait demandé, alors qu’il était Premier ministre, aux ministres qui se chargeaient de l’affaire BAI «de ne pas effectuer de paiements et d’attendre que tout soit terminé. L’argent qui aurait été obtenu aurait été distribué équitablement (NdlR, parmi les détenteurs de ces plans).»
«Mais, malheureusement, ils ne m’ont pas écouté. Dans certains cas, ils ont fait exactement le contraire de ce qu’il fallait faire. J’ai toujours dit que l’argent provenant des fonds publics ne sera pas utilisé pour l’affaire BAI. Et ils ont toujours assuré que pas un sou ne sera utilisé à ces fins. Et que voyons-nous aujourd’hui ?» s’est demandé SAJ.
Interventions
<p>Ils sont neuf autres orateurs à être intervenus sur les débats budgétaires, après le discours de Reza Uteem (voir ci-contre). Ainsi, Zouberr Joomaye, Eddy Boissézon, Danielle Selvon, Kalyan Tarolah, Jean-Claude Barbier, Marie Claire Monty, Guito Lepoigneur, Alain Aliphon et Rajcoomar Rampertab ont fait valoir leurs points de vue sur le Budget du gouvernement. </p>
<p>Les débats ont pris fin vers 21 h 10 et ont été suivis, jusqu’à 21 h 40, par la séance consacrée aux questions des députés sur leurs circonscriptions. Les travaux reprennent ce matin, à 11 h 30.</p>
XLD : «S’il faut négocier avec Betamax, il faudra le faire…»
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/parlement_130617.jpg" width="620" />
<figcaption>XLD parle d’échec de l’éradication de la pauvreté.</figcaption>
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<p>Son allocution a duré une heure et demie, hier. Xavier-Luc Duval (XLD) a été très critique sur le Budget 2017-2018. Selon lui, ce n’est autre qu’un exercice de relations publiques raté. </p>
<p>Le Budget n’a pas été présenté au moment propice car le pays est secoué par des scandales, a-t-il fait ressortir. Parmi eux : l’affaire Betamax, où les contribuables devront payer Rs 5 milliards à Veekram Bhunjun. </p>
<p>XLD a profité de l’occasion pour lancer un appel au gouvernement afin de ne pas prendre la mauvaise décision. <em>«S’il faut négocier avec Betamax, il faudra le faire dans l’intérêt public.» </em>Car, outre les Rs 5 milliards, il y aura des intérêts de Rs 410 000 par jour, a-t-il avancé. </p>
<p><em>«L’éradication de la pauvreté a été un échec pour le gouvernement»</em>, a indiqué le leader de l’opposition. <em>«We are sitting on a time bomb… Où est le Marshall Plan ? Pas une trace»</em>, s’est-il insurgé. La National Empowerment Foundation (NEF) est pire qu’avant, a-t-il poursuivi. </p>
<p>De plus, XLD a fait valoir que les squatters vivent dans de terribles conditions. Le manque d’équipements dans les endroits où ils sont relogés par le ministère du Logement et des Terres est à déplorer. Il n’y a ni eau ni route, déplore-t-il. </p>
<p>Soixante maisons ont été construites en 2016, dit-il, contre les 141 annoncées par la NEF. Pour ce qui de la Negative Income Tax, ajoute-t-il, elle sera bénéfique pour les employeurs car c’est l’État qui va subventionner. </p>
<p>Qui plus est, a précisé XLD, le Budget ne fait aucune provision en ce qui concerne l’investissement sur la qualité de l’éducation au niveau supérieur. D’ajouter qu’aucune mention non plus concernant le Brexit, le salaire minimum ou encore le vieillissement de la population, s’est-il insurgé. </p>
<p>Et pour ce qui est du taux de croissance, la Banque mondiale a estimé qu’il sera de 3,4 %, alors que Pravind Jugnauth a déclaré qu’il sera de 3,9 % en 2017. XLD a souligné qu’il préfère croire le chiffre avancé par la Banque mondiale que celui du ministre des Finances. </p>
<p>Le leader des Bleus a poursuivi sur sa lancée en affirmant qu’il n’y a eu aucune croissance depuis les dernières élections. Seuls 300 emplois ont été créés pour l’année 2016, alors que l’ancien Premier ministre avait, dans sa Vision 2030, promis 25 000 emplois par an. Les mesures annoncées dans le Budget 2016-2017 n’ont pas été réalisées, a lancé XLD. </p>
<p>Pour ce qui est du Metro Express, il y aurait opacité. <em>«Qu’en est-il de l’impact environnemental?»</em>, se demande XLD. Il suggère au gouvernement d’organiser des élections générales anticipées. Cela, dans l’intérêt de la population.</p>
Reza Uteem: «Gouverner, c’est prévoir»
<figure class="image"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/reza_1.jpg" width="620" />
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<p>Le député mauve a eu recours à ce fameux dicton à au moins deux fois durant son intervention, hier : <em>«Gouverner, c’est prévoir»</em>, a-t-il lancé. Reza Uteem devait déplorer le fait que le Budget ne mentionne pas la façon dont l’État paiera des dommages dans l’affaire Betamax, ajoutant que ce n’est pas la seule affaire où l’État est poursuivi.</p>
<p>Ainsi, Reza Uteem devait dresser toute une liste de personnes et d’entités qui ont entamé des poursuites contre le gouvernement. Notamment l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersingh Bheenick, l’informaticien Ish Sookun, le député rouge Shakeel Mohamed, la famille Rawat et CT Power. <em>«Sans compter les 5 000 détenteurs du plan</em> <em>Super Cash Back Gold</em> et <em>Bramer Asset Management</em>,<em> à qui l’État doit Rs 9 milliards¸ comme l’avait affirmé le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur.» </em></p>
<p>En outre, Reza Uteem a déploré le fait que Pravind Jugnauth <em>«n’ait pas eu la décence»</em> de venir dire pourquoi ce qu’il avait annoncé n’a pas abouti. Commentant la baisse du taux de chômage de 7, 9 % à 7, 3 %, le député mauve a souligné que ce n’est pas dû à la création d’emplois, comme l’affirme le gouvernement. Mais que certaines personnes ont pris leur retraite, avec la population vieillissante, alors que d’autres sont partis à l’étranger. </p>
<p>Par ailleurs, il a indiqué que la situation à la Financial Services Commission est critique.<em> «Quatre membres du board, dont le Solicitor General ,Dhiren Dabee, ont démissionné. Et on ne sait pas pourquoi»</em>, a-t-il martelé. </p>
<p>Dans la foulée, Reza Uteem a tenu à faire ressortir que le secteur des petites et moyennes entreprises est <em>«déçu»</em> par ce Budget. <em>«La SMEDA devient SME Mauritius. What’s in a name ? Surtout quand on ne fait pas ce qui est nécessaire…»</em></p>
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