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Kadress Pillay: «Le PTr doit changer de leadership»
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Kadress Pillay: «Le PTr doit changer de leadership»
L’ancien ministre de l’Éducation, Kadress Pillay, ne voit personne ayant la trempe d’un leader sur la scène politique. Lui se consacre à son école de formation sur le leadership, la gouvernance et la redevabilité. Il attend le feu vert des autorités pour démarrer les activités.
«Il n’y a pas de démocratie à Maurice.» C’est ce qu’affirme Kadress Pillay. Cet habitant de Rose-Hill explique que pour lui, la démocratie devrait reposer sur un leadership solide et visionnaire. La démocratie, poursuit le politicien, est devenue un mot banal, voire une propagande, ajoute-t-il. Même si Kadress Pillay n’a pas obtenu de ticket en l’an 2000, il souligne qu’il n’a pas abandonné la politique. Cependant il explique que «le Parti travailliste (PTr) n’aura mon soutien que s’il change de leadership».
Pour le moment, il ne peut accepter Navin Ramgoolam comme leader. Il faut un autre leader au PTr pour que Kadress Pillay soutienne à nouveau le parti car il considère que le Parti travailliste se définit par le progrès et le partage. «Lorsque le besoin se fera sentir et lorsque toutes les conditions se réuniront, je me jetterai à nouveau dans l’arène politique. Mais je ne vois personne que je peux aspirer à appeler mon leader. Personne ne le mérite, lorsque je compare avec mon palmarès», affirme Kadress Pillay. Il dit plutôt pencher pour la création de son propre parti.
Plan d'action
Durant sa carrière politique, Kadress Pillay dit regretter deux sujets qui n’ont pas pu être mis en oeuvre. D’abord, son plan d’action proposé alors qu’il était ministre de l’Éducation. «Il y a vingt ans de cela, j’avais prévu les dégâts qu’allait causer l’internet aux enfants.» Sa solution : créer des «middle schools» pour les enfants âgés de 11 et 12 ans avec une approche ciblée. «Je respecte l’engagement de la ministre mais sa réforme n’ira pas loin», prédit Kadress Pillay.
Le deuxième regret est le plan d’action de 600 pages que Kadress Pillay avait commandé en tant que ministre de la Santé. Celui-ci n’a jamais été utilisé. «Ce plan avait été écrit par des professionnels de niveau mondial dont sir Duncan Nicol, ex-Chief Executive du National Health Service en Angleterre et l’expert John Roberts.»
L’ancien ministre confie aussi craindre la montée de l’inégalité dans la société. «Le secteur privé est en train de rester dans une logique de faire du profit aux dépens du social. L’inégalité est devenue un souci majeur. Aucune société ne peut continuer à opérer avec un si grand nombre d’inégalités.» Le fonds Corporate Social Responsibility n’a pas fonctionné malgré des milliards de roupies qui ont été investies, affirme-t-il. Alors que le ministère de l’Intégration sociale et la National Empowerment Foundation n’ont pas réussi à réduire l’écart entre les riches et les pauvres. Car la stratégie de combat contre la pauvreté n’est pas bonne, déclare Kadress Pillay.
Selon lui, il ne faut pas focaliser sur l’individu mais sur la famille pour combattre la pauvreté. «Malheureusement, des mesures sporadiques et de raccommodage sont mises en oeuvre sans aucun effet sur la réduction de la pauvreté absolue. Résultat, les pauvres deviennent plus pauvres et les riches, plus riches.»
La mondialisation est en train de remettre en question tous les acquis du pays de ces cinquantaines dernières années. «Si on continue à ne pas encadrer les enfants pauvres, la vie deviendra insupportable à Maurice. J’ai récemment lu un livre intitulé “L’école ou la guerre civile”. C’est une véritable “time bomb” qui nous attend plus loin si on ne fait pas attention. Nous ne sommes pas en train d’éduquer les enfants, soutenir les familles qui ont besoin d’aide de génération et en génération. Il y a au moins 150 poches de pauvreté avec en moyenne 20 000 familles qui vivent dans la pauvreté totale. Elles n’ont pas de toit et nous sommes en train faire le Metro Express. Où sont les priorités ? La priorité numéro un du pays c’est d’offrir un toit aux gens pauvres. Si on ne le fait pas, difé lor nu ! Feu sir Seesoowagur Ramgoolam disait toujours que si tu ne donnes pas aux gens pauvres, ils viendront le chercher chez toi !»
Parlant du Budget 2017-2018, il déplore le fait qu’il n’ait pas de vision. «Nous vivons aujourd’hui à l’heure de l’accélération. Il y a aussi trop de choses qui vont à la va-vite. Il y a d’abord la technologie qui fait rouler les machines, les machines qui font rouler l’économie et le marché est en train de dicter la gestion de l’environnement. Malheureusement, il n’y a rien dans le Budget qui puisse amortir les effets de la globalisation accélérée. D’ailleurs, il n’y a pas de provision dans le Budget pour évaluer l’impact de la technologie sur les Mauriciens aujourd’hui et demain.»
Son parcours
- 1983 - Ministre de l’Industrie
- 1984 - Ministre des Coopératives
- 1996 - Ministre de la Santé et de la qualité de la vie
- 1997 - Ministre de l’Éducation & Ressources humaines
- 2000 - Pas de ticket
- 2012 - Président de la National Empowerment Foundation.
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