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Quartier-Militaire: sept enfants à la rue

20 juin 2017, 01:30

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Quartier-Militaire: sept enfants à la rue

Comme dans blanche-neige, ils sont sept. Mais le quotidien de ces enfants n’a rien d’un conte de fée. Depuis deux semaines, ils ont été expulsés de la maison familiale. Leur mère, saroja albert, appelle à l’aide.

À Quartier-Militaire, le temps semble être suspendu. Dans une maison en tôle, une petite fille joue avec des dominos. Elle construit une petite maison. Elle enchaîne brique sur brique. Un petit chat de couleur marron passe à côté d’elle et tout s’effondre. Zut !, il va falloir recommencer. 

Elle jette un coup d’oeil à son frère, assis dans un fauteuil à quelques centimètres d’elle. Elle lui sourit et se remet à la tâche. Un peu plus loin, deux autres petites filles jouent à «so-so». Elles semblent loin du tourment dans lequel est plongée leur mère, Saroja Albert, 29 ans. «D’ici la semaine prochaine, il faut que je recherche un toit pour nous tous…» 

La jeune femme regarde ses enfants avec amour. «Cinq d’entre eux sont mes enfants biologiques et les deux autres sont ceux de ma soeur.» Cette dernière est partie. «Du coup, ils sont tous mes enfants.» 

Depuis deux semaines, Saroja Albert ne sait plus où donner de la tête. «Je travaillais et gagnais bien ma vie. J’étais masseuse. Et il m’arrivait aussi de faire un petit extra en dehors du massage…» Qu’importent les ragots, sa priorité était de nourrir sa famille. «Cela fait deux ans que mon époux m’a quittée.» 

«Ma famille m’a rejetée» 

Mais il y a quelques mois, sa vie bascule. On lui diagnostique le diabète. «Le médecin a aussi découvert que j’étais épileptique. Il m’a conseillée d’arrêter de travailler.» Ne plus travailler, c’est ne plus avoir les mêmes facilités pour subvenir aux besoins de ses enfants. «Ma famille m’a rejetée.» En larmes, elle confie qu’elle ne s’attendait pas à ce que sa mère les mette à la porte. 

L’un de ses beaux-frères a accepté de les héberger. Il s’est également retrouvé avec deux enfants sur les bras après le départ de sa femme. Mais la famille demande à tout ce beau monde de quitter les lieux. «Ils ont commencé par arracher les feuilles de tôle qui recouvraient ma maison. Ils ont coupé mon eau potable…» 

En pleurs, elle a demandé de l’aide à un voisin. Ce dernier a accepté de lui céder, pour une semaine, un petit abri. «J’ai déjà dépassé ce délai.» Des procédures pour trouver une maison, elle dit en avoir fait. «Je suis allée à la NHDC. Mais, sans travail, je ne peux obtenir une maison.» Du coup, avec l’aide de son beau-frère, ils construisent un abri de fortune quelques mètres du lieu où ils résident actuellement. 

Rien à manger 

Saroja Albert raconte que ses enfants lui demandent souvent à manger. Mais elle ne peut malheureusement pas leur donner ce qu’ils demandent. «Parfois, nous avons suffisamment de nourriture, d’autres fois nous n’en avons pas.» 

Les larmes redoublent et Saroja Albert lâche : «Mo népli kapav siport tou séki pé arivé dans mo lavi.» Ses enfants ne se rendent plus à l’école depuis deux semaines. «Ils sont malades. Je viens de dépenser beaucoup de sous pour leur acheter des médicaments. En sus des miens.» La jeune femme confie que ses enfants sont la risée de leurs camarades d’école. «Mon fils est rentré à la maison et m’a dit que ses amis lui ont dit que sa mère fait un travail sale. Impur. Je sais que ce travail n’était pas agréable, mais il me permettait de faire vivre ma famille. Nous vivions tous dans une certaine aisance mais à présent que je suis malade, je ne peux plus rien faire…»

Appel à l’aide 

<p>Elle ne demande pas grandchose. Juste un toit pour ses enfants. <em>&laquo;Je n&rsquo;aime pas la pitié des gens. Mais je vous demande juste de m&rsquo;aider. Un toit pour mes enfants et un peu de nourriture également. C&rsquo;est uniquement pour cette raison que je me suis tournée vers Radio One. J&rsquo;espère que les personnes entendront mon appel.&raquo;</em></p>

Vêtements trempés, maison inondée 

<p>C&rsquo;est le quotidien des Albert depuis ces derniers jours. <em>&laquo;Mes enfants n&rsquo;ont plus de vêtements propres à se mettre.&raquo; </em>Saroja soutient qu&rsquo;elle a dû faire ses enfants prendre un bain à la va-vite et enfiler à nouveau les mêmes vêtements. <em>&laquo;Nous n&rsquo;avons plus de vêtements propres. Le soir, nous dormons à même le sol et partout est trempé. Il y a des fuites dans la tôle. Et les enfants sont trempés. Je me demande ce que j&rsquo;ai pu faire à Dieu pour vivre ce calvaire.&raquo;</em> Elle confie que ses enfants doivent régulièrement manger du riz et du beurre. <em>&laquo;Disel ek disik nou péna.&raquo;</em></p>