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Vente de plantes médicinales: appelez-le Dr Mootoosamy
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Vente de plantes médicinales: appelez-le Dr Mootoosamy
Il est une figure incontournable du marché central. À 53 ans, Jay Mootoosamy est celui vers qui de nombreux mauriciens se tournent pour soigner leurs maux.
«Enn ta dokter étranzé, morisien ek enn ta infirmié vinn pran latizann kot mwa.» Et Jay Mootoosamy, 53 ans, n’en est pas peu fier. Il fait partie de la quatrième génération de sa famille à vendre des plantes médicinales au marché de Port-Louis. D’ailleurs, l’étal des Mootoosamy fait partie du folklore local.
Les clients défilent devant l’étal. «Est-ce que vous avez de la tisane pour les nerfs sciatiques ?» lui demande une cliente. «Non, répond Jay. Il vous faut pratiquer un massage. Mais je peux vous donner une tisane pour diminuer l’inflammation. Et il vous faut éviter le sel et la viande rouge.» C’est au tour d’un homme d’une quarantaine d’années de le solliciter. Il cherche une tisane pour stabiliser son diabète.
Mais détrompez-vous, les meilleurs clients du marchand ne sont pas des personnes âgées. Jay Mootoosamy, qui était l’invité de l’UNESCO à une conférence sur les plantes médicinales, aux Seychelles, en 2013, nous confie un secret : il s’agit en fait de… femmes qui veulent garder la ligne pour participer à des défilés de mode !
Avant de vendre des plantes médicinales, le quinquagénaire a travaillé pendant dix ans comme pharmacien technicien. Il voulait mieux comprendre le fonctionnement du corps humain. Autrefois, raconte Jay Mootoosamy, les techniciens pharmaciens préparaient sur place les pommades, le sirop pour la toux et autres médicaments. Ainsi, sa grande connaissance en anatomie et le fait qu’il sache lire les prescriptions des médecins l’aident à poser des questions supplémentaires à ses clients afin de mieux cerner le problème.
Au dire de Jay Mootoosamy, c’est son arrière-grand-père, qui est venu de l’Inde et qui a fait le succès de ce petit business. De confier que ce dernier, qui était très méthodique, avait en sa possession un livre imprimé en 1898. S’y trouvaient des recettes de 500 plantes et herbes pour la préparation de tisanes pour guérir différentes maladies. Ce livre, qui est d’une grande valeur, a été envoyé en France pour être restauré.
Pas de tisane miracle pour la grippe
Sur l’étal de Jay Mootoosamy, une soixantaine de plantes médicinales sont exposées. Des petits cartons portant le nom de maladies sont placés à côté. Pour guérir les problèmes de foie, l’artichaut ou l’«otosifon» feront l’affaire. Pour le rhumatisme, pourquoi pas les racines du Collier Cipaye ou le bois de ronde. Et pour la grippe, Monsieur Jay ? D’emblée, il précise que la tisane ne peut combattre cette maladie virale. En revanche, elle aide à désengorger les voies respiratoires et les bronches.
Et le cancer ? Il n’existe aucune tisane, prévient-il. Mais, poursuit-il, on peut tenter d’augmenter le taux d’hémoglobine avec des graines de blé afin de combattre les cellules cancéreuses. Mais le plus grand regret de Jay Mootoosamy reste le fait de ne pouvoir aider les sidéens. Ils sont nombreux à frapper à sa porte.
Le traitement en tisane, qui est cyclique, est d’une durée de 28 jours. Le prix de ces sachets de plantes médicinales est de Rs 10 roupies par jour.
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