L’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) ne baisse pas les bras. Elle a envoyé une correspondance à la présidente de la République, jeudi 22 juin. Raison : sa protestation contre le projet de Metro Express. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse animée par cette association au siège de son organisation à Bell-Village, ce vendredi 23 juin.

«Nando Bodha n’a jamais répondu à nos lettres. Il les a toujours ignorées. De ce fait, nous avons pris la décision de nous adresser au chef de l’État directement, la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim. Nous ferons circuler des pétitions si aucune décision n’est prise», a soutenu Jayen Chellum, secrétaire général de l’ACIM.

Jayen Chellum a tenu à préciser que si sa correspondance à Ameenah Gurib-Fakim n’est pas prise en considération, l’ACIM pourrait envisager de solliciter Narendra Modi, le Premier ministre de l’Inde.

Demande du gel du projet

Le secrétaire général de l’association a avancé que, lors de son discours sur le programme gouvernemental, la présidente avait mentionné qu’un «référendum national peut avoir lieu sur des questions d’une importance capitale et relatives à l'intérêt public…». Il se demande, ainsi, pourquoi le référendum n’a pas été respecté pour le projet du Metro Express.

«Nous considérons qu’il n’est pas légitime d’aller de l’avant avec un projet aussi coûteux sans avoir l’opinion publique», a fait ressortir le secrétaire général de l’ACIM. Il a lancé un appel au gouvernement pour que le projet soit gelé.

«Nous ferons notre propre référendum»

Venoo Ramasamy de la Federation of Progressive Unions (FPU) abonde dans le même sens. «Le Metro Express plombera les finances du pays. Nous demandons au gouvernement de réfléchir à nouveau. Si aucune décision n’est prise, nous ferons notre propre référendum et nous montrerons que le projet n’est pas viable. Nous irons de l’avant avec un projet qui décongestionnera le pays», a expliqué Venoo Ramasamy.

Quant à Pooranen Sungeelee, conseiller en ingénierie de l’ACIM, il estime que le coût du projet augmente de plus en plus. «Le projet coûtera désormais dans les environs de Rs 24 milliards comme celui qu’avait proposé l’ancien régime au pouvoir. Nous dépasserons alors le seuil de l’endettement avec ce projet.»