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Vishwanee Ghinowa, 40 ans, gardienne de sécurité
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Vishwanee Ghinowa, 40 ans, gardienne de sécurité
Elle mesure 1 m 45. Mais la taille ne fait pas la gardienne. Vishwanee Ghinowa manie le tonfa comme Michelangelo dans Les Tortues Ninja. Est capable de réanimer les gens plus rapidement que Pamela Anderson dans Baywatch. Ou d’envoyer valser un malfrat comme Miyagi dans Karate Kid.
Mais en cinq ans de métier, elle n’a jamais vraiment eu à sortir l’artillerie lourde. Sa véritable arme fatale à elle, c’est la gentillesse. «Quand quelqu’un cherche la dispute, il faut garder son calme, lui expliquer les choses poliment. Il n’y a rien de plus déroutant pour la personne en face.»
L’aventure au sein de la société de gardiennage qui l’emploie, cette habitante de L’Aventure a décidé de la tenter afin de pouvoir passer plus de temps avec sa famille. «J’étais serveuse mais je ne voyais plus les miens. J’en avais assez de ne pas voir grandir ma fille et mon fils.» Alors, elle a décidé de changer son fusil d’épaule.
N’empêche que Vishwanee travaille six jours sur sept. Ses journées démarrent à 7 heures, se terminent à 17 h 30. Elles commencent par une inspection en bonne et due forme, de la tête aux pieds. «Nou met nou en rang, geté sipa soulié bien glasé, sipa iniform bien répasé tousala.» Puis, il y a les rondes de surveillance, la vérification des trousseaux de clés.
Les yeux soulignés de khôl et fardés de Vishwanee surveillent de près les caméras CCTV, scrutent les allées et venues des véhicules. Ses mains notent tout dans un registre, ses lèvres rouges s’étirent pour former un sourire franc. Après une année passée devant le portail de cette entreprise privée, elle commence à connaître pas mal de monde. «Avant d’atterrir ici, j’étais postée à la douane, puis dans un magasin puis dans une usine.»
Détrompez-vous elle n’a pas la bougeotte. C’est juste que confiance, proximité et sécurité ne font pas toujours bon ménage. «Il ne faut pas qu’on soit trop proches des gens, nous n’avons pas le droit de baisser la garde.»
Et le compte en banque, dans tout ça, est-il au garde à vous ? La quadragénaire touche Rs 9 000 en guise de salaire, sans compter les heures supplémentaires. «Rs 5 000 fini koupé. Plis éna krédi inn pran magazin pou payé ek leson zanfan.» Pour s’en sortir, Vishwanee et son époux, qui est chauffeur d’autobus, se serrent la ceinture de sécurité. «Kan mari-fam kooépéré korek.»
Son peu de temps libre, elle le passe avec lui et ses ados. Sinon, elle actionne, de temps en temps la machine à coudre. Couturière, c’est d’ailleurs le métier qu’elle souhaitait exercer. Mais les clients filaient un mauvais coton, «enn paké pa ti lé payé kan fini koud linz»
Un jour, elle ressortira peut-être, de nouveau, le dé à coudre. En attendant, elle prend les voleurs en filature.
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