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Allégation : l’hôtel Maritim au cœur d’un «détournement»

25 juin 2017, 00:44

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Allégation : l’hôtel Maritim au cœur d’un «détournement»

Cyril Domingue est au chômage depuis le 5 avril. Ce jour-là, son employeur, l’hôtel Maritim, niché dans la baie de Balaclava, a mis un terme à son contrat pour faute grave. Il lui est reproché, notamment, d’avoir induit la direction et le contrôleur financier en erreur en leur présentant des chiffres imprécis. Cet homme, qui a travaillé depuis le 1er août 2014 comme comptable pour les deux hôtels de ce groupe à tour de rôle, conteste cette décision et a décidé de porter l’affaire en justice.

Cyril Domingue remarque une déduction de Rs 37 086,48 de son salaire de mars. Il s’y oppose et porte l’affaire au ministère du Travail. «Je connais mes droits et je savais que mon employeur faisait fausse route en ne me payant pas la totalité de mon salaire», raconte notre interlocuteur. Résultat : son ex-employeur le rembourse finalement Rs 12 889 de la somme manquante, en sus de Rs 24 395 pour ses local leaves payés sur une base prorata. Sauf qu’il avance que l’hôtel lui doit toujours Rs 24 197. Somme qui, dit-il, représente ses absences pour cause de maladie.

Toutefois, depuis qu’il a été remboursé en partie, Cyril Domingue se pose des questions. «Où serait parti mon argent si je n’avais pas rapporté le cas au ministère du Travail ?» Et «d’autres employés qui ont été mis à la porte comme moi, ont-ils été payés ?» Notre interlocuteur dit détenir des réponses à ses interrogations. Document à l’appui (voir illustration), il affirme avoir constaté que des chèques destinés aux ex-salariés auraient par la suite été reversés sur le compte de l’hôtel de Balaclava.

Alléguant qu’il y a eu «détournement», Cyril Domingue dit avoir découvert que, de janvier à septembre 2016, Rs 138 653 dues à une vingtaine d’ex-employés ont été reversées sur le compte de la société hôtelière. Quelle en est l’explication ? Interrogé par l’express, Raj Rajkoomar, le responsable des ressources humaines de l’hôtel Maritim, indique de prime abord qu’il a été avisé par Me Désiré Basset, l’avocat de l’établissement hôtelier, de ne pas réagir.

Il finit tout de même par expliquer que les employés figurant sur la liste en question ont quitté leur emploi d’eux-mêmes. «Ce sont des gens qui viennent travailler deux jours, trois jours ou une semaine et qui démissionnent sans pour autant rendre l’uniforme et le badge. Comment l’hôtel peut-il les payer s’ils disparaissent dans la nature avec les biens de l’établissement ?», lâche-t-il.

Mais il y a quand même sur cette liste des dus respectifs de Rs 10 000, voire de plus de Rs 11 000. Raj Rajkoomar répond que «peut-être que ces gens-là ne sont pas au pays». Il ajoute que ces chèques sont avant tout avec le comptable et non avec le directeur des ressources humaines. «Pourquoi le comptable n’a-t-il pas fait le nécessaire lorsqu’il était en poste et ne réagit que maintenant ?»

Une liste des sommes dues à des ex-salariés de l’hôtel Maritim.

À cela, Cyril Domingue rétorque que c’est lui qui a porté cette affaire devant les membres de la direction à partir de décembre dernier. Il se dit persuadé que ce faisant, «l’hôtel commet du vol au détriment des travailleurs». D’ailleurs, il soutient que ceci ne serait qu’une goutte d’eau de ce qu’il a découvert dans les comptes de son ex-employeur.

 «C’est quand j’ai commencé à découvrir des choses que l’on m’a d’abord suspendu, avant de me mettre à la porte», précise-t-il. D’ajouter qu’il a informé la propriétaire de l’enseigne hôtelière, une étrangère, de tout ce qu’il a découvert.