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Prostitution infantile: la double vie de Lara, 13 ans
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Prostitution infantile: la double vie de Lara, 13 ans
Il est 11 heures. Ce faubourg de la capitale est, comme à l’accoutumée, très mouvementé. Les va-et-vient des voisins ne passent pas inaperçus. À la sortie d’une ruelle, une toute jeune fille se faufile entre les voitures en stationnement. Ses pas sont rapides et elle jette de temps à autre un regard derrière elle. Elle, c’est Lara.
Ses amis sont au collège. Elle, son école est celle de la vie. La dernière fois qu’elle a mis les pieds dans son établissement scolaire, c’était en janvier. Elle fréquentait le collège Labourdonnais, à Vallée-des-Prêtres. Depuis, elle ne s’y rend plus. Sa mère s’y serait opposée.
François, un voisin, ne peut détacher ses yeux de ce qui se passe dans les environs. Et, il en a vu des choses... «Je suis formel. La petite Lara se prostitue. Toutes les personnes qui habitent dans ce quartier savent ce qui se trame chez elle.» D’ajouter que la mère de l’adolescente est également une prostituée et une droguée.
«Elle a quatre enfants, issus de quatre pères différents, raconte François. L’aînée est encore une adolescente de 15-16 ans et elle est déjà mère. La deuxième, c’est Lara. Et les deux autres sont des petits de six ans et de deux ans.» Il affirme que la mère a laissé entendre que Lara reste à la maison pour surveiller les plus jeunes.
Mais ce n’est pas le cas, indique François. «Elle s’adonne à la prostitution.» Il est catégorique. «Quand Lara est à la maison, sa mère n’y est pas. Et quand cette dernière revient, la petite s’en va pour plusieurs heures. On a l’impression qu’elles font une rotation…»
Adeptes de drogue synthétique
Ce n’est pas tout. «Samedi, je l’ai vue rentrer à la maison et elle vacillait. C’était triste à voir.» Selon François, la jeune fille fréquente un petit groupe de jeunes qui sont des adeptes de drogue synthétique. Et ce qui est encore plus alarmant, c’est que la petite Lara aurait des rapports sexuels avec son dernier beau-père. «Le bruit court que la mère est au courant de cette histoire et qu’elle n’y trouve rien à redire.»
Cet inceste est largement critiqué dans la région. «À plusieurs reprises, nous avons informé la Child Development Unit (CDU) et aussi la Brigade des mineurs.» Les officiers se rendent sur place, parlent à la mère de l’adolescente. Puis, plus rien. «Il n’y a jamais eu de suivi. Et ces gens continuent à vaquer tranquillement à leurs occupations.»
En tout cas, les habitants de la région trouvent cette situation de plus en difficile à supporter. Ils espèrent que les autorités concernées prendront les mesures qui s’imposent… Sollicités pour une réaction, le ministère de l’Éducation et la CDU sont restés injoignables.
Le collège Labourdonnais ne tolère pas d’écarts
<p>Au collège Labourdonnais, la règle est stricte. «<em>Nous n’acceptons pas ce genre de comportement dans notre établissement</em>», lance Soobadar Houmayoun, le directeur du collège. Il dit se souvenir très bien de la jeune fille en question. «<em>Outre le fait qu’elle s’absentait, son comportement à l’école n’était pas des plus exemplaires</em>.» Effectivement, la jeune fille s’est rendue en classe avec un suçon au cou. «<em>C’est inadmissible à l’école ! Nous lui avons demandé de revenir quand cela partirait. Mais elle n’est jamais revenue.</em>» Le recteur en a informé la mère de la jeune fille et a aussi alerté la CDU. «<em>Au bout de dix jours d’absence, nous considérons que l’enfant ne fait plus partie de l’école</em>.» Il n’a pas entendu parler de l’adolescente depuis.</p>
Une publication du quotidien bonZour !
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