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Me Philippe Sands: «La Cour internationale de justice ne tranchera pas avant 2019»

26 juin 2017, 23:30

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Me Philippe Sands: «La Cour internationale de justice ne tranchera pas avant 2019»

Comment accueillez- vous le vote en faveur de Maurice à l’Organisation des Nations unies (ONU) ? 

La Legal Team se serait réjouie du résultat, mais elle reconnaît qu’il reste encore beaucoup à faire. Nous allons maintenant démarrer les procédures devant la Cour internationale de justice (CIJ). En nous appuyant sur des cas précédents, nous prévoyons deux rounds de représentations écrites, suivis d’une audition.

À quand le verdict de la CIJ, une fois toutes ces étapes franchies ? 

Je ne prévois pas de décision avant début 2019. La cour recevra sans nul doute, une série d’arguments et tous les membres de l’ONU pourront y participer. 

Que vaut justement cet avis consultatif de la CIJ ? 

La CIJ est «le principal organe juridique de l’ONU» et ses décisions font autorité. Dans d’autres cas, un avis consultatif de la CIJ a été utile et significatif.

Pour revenir au vote de jeudi, quelle est votre explication du faible ralliement derrière la Grande-Bretagne ? 

Chaque membre de l’ONU aura voté comme il l’a fait pour des raisons qui lui sont propres. Ceci dit, il me semble relativement clair qu’il y a une importante adhésion au sein de l’ONU au fait qu’on parle de décolonisation et, donc, d’un sujet d’intérêt général. Ainsi il ne s’agit pas, comme le prétend la Grande- Bretagne, d’une affaire purement bilatérale. Le message est clair : l’ONU veut que la cour internationale statue sur les Chagos. Elle demande l’avis et le soutien de la cour pour mettre un terme au colonialisme. 

Pensez-vous que ce vote fera réfléchir à deux fois les Britanniques quant à leur prochain «move» sur ce dossier ? 

Je suis sûr que tous les membres de l’ONU réfléchiront très soigneusement quant aux décisions qu’ils prendront à l’avenir. Le fait que la Grande-Bretagne n’ait obtenu le soutien que d’une douzaine de pays uniquement, y compris de seulement quatre membres de l’Union européenne et d’aucun membre permanent du conseil de sécurité hormis les États-Unis, lui donnera, je l’espère, à réfléchir sur sa position sur les Chagos.

Qui est-il? 

<p>Professeur de droit, Philippe Sands, <em>&laquo;Queen&rsquo;s Counsel&raquo;</em>, dirige le panel de légistes de Maurice sur le dossier Chagos depuis le government de Navin Ramgoolam. Avant le vote en faveur de Maurice à l&rsquo;ONU, jeudi, pour la demande d&rsquo;un avis consultatif de la CU sur les effets juridiques de l&rsquo;excision de l&rsquo;archipel des chagos du territoire mauricien en 1965, il a dirigé avec succès l&rsquo;équipe de légistes dans l&rsquo;affaire opposant Maurice à la Grande-Bretagne devant la Cour permanente d&rsquo;arbitrage. Cette instance s&rsquo;est prononcée en faveur de Maurice le 18 mars 2015 et a reconnu les droits de Maurice sur l&rsquo;archipel après la creation, en 2010, d&rsquo;une &laquo;Marine Protected Area&raquo; aux Chagos. Philippe Sands enseigne à l&rsquo;University College London et travaille également pour le très reputé Matrix Chambers, à Londres. Soit le même cabinet où exerce Clare Montgomery, avocate de Pravind Jugnauth dans l&rsquo;affaire MedPoint. Appel que Pravind Jugnauth a remporté. Et que le directeur &nbsp;des poursuites publiques Satyajit Boolell pourra contester devant le conseil privé.</p>

Jusqu’à Rs 21 millions pour un avis consultatif de la CIJ

<p>Entre Rs 16 millions et Rs 21 millions. C&rsquo;est ce que coûteront à l&rsquo;ONU les auditions entre autres procedures de la CIJ avant que cette instance ne rende un avis consultatif sur le dossier Chagos. C&rsquo;est ce qu&rsquo;a indiqué un officiel du secrétariat de l&rsquo;ONU, à New York, jeudi. Celui-ci n&rsquo;a pas été en mesure de donner un chiffre exact et a précisé s&rsquo;être basé sur de récents cas. Maurice devra pour sa part encourir les frais d&rsquo;avocats.</p>