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Madagascar: Fête nationale, une dignité et une fierté retrouvées ?

27 juin 2017, 12:02

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Madagascar: Fête nationale, une dignité et une fierté retrouvées ?

C’en est assez. Tels sont les mots scandés par Hery Rajao­narimampianina, président de la République, le lundi 26 juin, au palais d’État d’Iavoloha. Dans son discours de fête du retour à l’indépendance, le chef de l’État a, de nouveau, mis en exergue la nécessité d’une stabilité durable pour le pays, afin de ne pas casser la dynamique du développement.

Dans son allocution en malgache, le locataire d’Iavo­loha a ainsi déclaré : «C’en est assez de la pauvreté, de la manipulation de population, de la violence, du terrorisme, de la déstabilisation». À l’occasion de cette célébration du 57e anniversaire du retour à l’indépendance de Mada­gascar, simples citoyens et observateurs n’ont pas caché leur déception face au maras­me dans lequel le pays s’est enlisé d’année en année.

«L’indépendance a-t-elle été réellement reconquise», s’interrogent certains sur les réseaux sociaux. Durant son discours au banquet d’Iavo­loha, hier, le président de la République semble y avoir apporté une réponse. «L’histoire nous permet de tirer des leçons pour mieux envisager l’avenir. Nous avons un challenge à relever par rapport à l’histoire», a indiqué Hery Rajaonarimampianina.

Vivre ensemble

Son appel semble avoir déjà eu une réponse à en juger la présence de certaines personnalités aussi bien à Mahamasina qu’à Iavoloha. On notera parmi elles, celle de l’ancien PDS d’Antana­narivo, Edgard Razafin­dravahy, leader du parti ADN, dont la présence n’est pas passée inaperçue.

C’est sans doute une manière d’afficher en public les convictions et le credo de l’ADN, en l’occurrence le Fédéralisme sahaza. Edgard Razafindravahy rentre juste d’une tournée à Ambaton­drazaka dans le cadre de sa stratégie et prouve qu’on peut «vivre ensemble et construire malgré la différence d’options». Les chefs d’église étaient également presque au grand complet. On ne s’attendait pas à voir l’archevêque d’Antananarivo, Odon Razanakolona après les pamphlets successifs de la Conférence des évêques à l’encontre de l’administration Rajaonarimampianina. La veille, le FFKM a tenu un culte œcuménique à l’église de Mahamasina, réunissant tout le gotha du pouvoir.

Puis les militaires, à travers un défilé maîtrisé au bout du fusil, ont montré leur unité et leur soutien à la stabilité. Presque tous les grands chefs militaires étaient de la fête. Les chancelleries n’étaient pas en reste, affichant complet pour témoigner de leur soutien à la stabilité et au respect de la démocratie.

Bien évidemment, il y eut des absents, mais leur choix fait aussi partie du jeu démocratique.
Dans son appel à une stabilité, le président de la République souligne que le problème réside surtout dans l’homme. «Il nous faut des personnes ayant une réelle volonté de développer le pays», a-t-il soutenu, en réitérant ainsi aux responsables de «maîtriser leurs hommes et de ne pas hésiter à sanctionner». Hery Rajaonarimampianina a ainsi appelé à un prise de responsabilité de tous, chacun à son niveau pour relancer le pays. «Ensemble, nous devons enclencher la vitesse supérieure», a-t-il déclaré.