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Noyé à Cap-Malheureux: Tibo laisse derrière lui une fille de six ans et un bébé de 40 jours

28 juin 2017, 23:28

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Noyé à Cap-Malheureux: Tibo laisse derrière lui une fille de six ans et un bébé de 40 jours

Le corps sans vie de Kenny Culloo, dit Tibo, a été repêché dans le lagon de Cap-Malheureux. Ce père de deux filles avait disparu en mer, lundi, alors qu’il était parti pêcher.

Au premier étage des appartements de la NHDC de Cap-Malheureux, le temps semble s’être arrêté. Voisins et proches se sont rués chez les Culloo en apprenant la triste nouvelle. Le corps de Kenny Culloo, 24 ans, plus connu comme Tibo, a été repêché au large de Cap-Malheureux, par les éléments de la National Coast Guard (NCG), hier. Il laisse derrière lui deux filles, âgées de six ans et un mois et demi. 

«Dépi dé zour linn koumans al lapes. Dimans li ti alé, linn rétourne bien. Personn pa ti pou koné ki enn problem koumsa ti pou arivé. Lindi linn dir mwa li al rod enn kari pou tanto…», confie l’épouse de Tibo. Ce dernier s’est ainsi rendu en mer, en compagnie de son frère âgé de 15 ans, et d’un cousin âgé de 17 ans. Ils devaient être rejoints par un ami, propriétaire d’un paddle. Ce dernier devait les récupérer pour les ramener à la terre ferme. Et c’est sur le chemin du retour que le drame s’est produit. 

C’est aux alentours de 15 heures, lundi, que la mère de Tibo, Marie Gladys Lamy reçoit un appel de son benjamin. «Finn ariv enn gro problem. Pa pé trouv Tibo», lui dit-il. Tenaillée par l’angoisse, elle se rend aussitôt à Cap-Malheureux, avant d’informer ses proches. La NCG est également alertée. Une battue est organisée, en vain. 

«Son ami lui avait demandé de nager jusqu’à la berge car le paddle ne pouvait pas tous les transporter. Mais après un moment, Tibo s’est affaibli. Son cousin s’est jeté à l’eau pour lui porter secours. Linn rési tir li, mé linn rékoulé. Kan inn rod li pann trouvé», raconte Marie Gladys Lamy. D’ajouter qu’ «ils ont tous fait pour le retrouver». 

La nuit de lundi, les proches de Tibo ne fermeront pas l’œil. «Pa finn fasil pou nou. Nou finn bizin pa les so tifi koné ki finn ariv so papa. Mé kan zordi linn trouv nou pé ploré linn koné», murmure Marie Gladys. Son benjamin est traumatisé par ce drame, poursuit-elle. «So latet in fatigé.» 

Tibo travaillait dans un boathouse comme skipper. Mais il avait quitté son emploi il y a quelque temps. Et pour pouvoir joindre les deux bouts, il travaillait comme maçon. Lundi, indique Marie Gladys Lamy, Tibo était venu la voir pour lui demander de l’argent pour s’acheter des cigarettes. Il voulait également manger des faratas. Il devait ensuite faire part à sa mère de son intention d’aller pêcher en compagnie de son frère et de son cousin. Ce sera la dernière fois qu’elle le verra en vie.

Pressentiment?
 

<p>Au dire de son épouse, Tibo évoquait sa mort depuis quelques jours. <em>&laquo;Li ti pé dir mwa ki li anvi so bann zanfan éna enn twa lor zot latet si enn zour li mor&raquo;</em>, dit-elle. Il avait d&rsquo;ailleurs entamé les procédures, il y a quelques temps, en vue d&rsquo;obtenir un logement de la NHDC.</p>