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Amputé du poignet gauche, il vit avec Rs 1 600 par mois: «Lamé-la pa finn répousé li»

29 juin 2017, 01:29

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Amputé du poignet gauche, il vit avec Rs 1 600 par mois: «Lamé-la pa finn répousé li»

Lors d’un accident de moto, Nazeer Imrith perd son poignet gauche. Dans un premier temps, la sécurité sociale estimera qu’il ne peut pas travailler. Pour, par la suite, changer d’avis…

Avant, il était bûcheron. Mais il a perdu son poignet gauche dans un accident de moto. Et depuis que la Sécurité sociale lui a enlevé sa pension d’invalidité, estimant qu’il pouvait travailler, Nazeer Emrith ne vit qu’avec Rs 1 600 par mois…

Trois ans déjà qu’il cherche désespérément du travail. «Bann dimounn dir mwa kapav pran mwa, mé selma ki pou fer mwa fer, parski mo péna enn koté lamé.» Nazeer Emrith dit comprendre ces employeurs. «Lamé-la pa finn répousé li…» 

Nazeer Emrith, qui vit avec son père, un retraité, et son frère, qui est, lui, handicapé à 90 %, raconte qu’il a perdu son poignet gauche il y a cinq ans. Un malheur n’arrivant jamais seul, l’habitant de 7e Mille, Triolet, se blesse au pied droit. Ses plaies ne cicatrisent pas. Mais avant que ce drame ne se produise, dit-il, il cumulait des petits boulots et ne demandait rien à personne. 

«Kan inn koup mo lamé, mo ti pé gagn pansion.» Il touchait une pension d’invalidité de Rs 3 600. Ce qui lui permettait quand même de subvenir à ses besoins et se rendre à l’hôpital. Sauf qu’un beau jour, il y a trois ans, les trois médecins siégeant sur le board de la Sécurité sociale décident qu’il est apte à travailler… 

Selon les procédures, la Sécurité sociale convoque les personnes malades ou invalides pour qu’ils se fassent ausculter par lesdits médecins afin de déterminer si elles sont toujours éligibles à la pension d’invalidité. Le jour de la convocation, Nazeer Emrith ne peut s’y rendre, étant souffrant. Quelques jours après, il sera examiné à l’Astor Court, à Port-Louis, par les médecins de la Sécurité sociale. Une semaine plus tard, il tombe des nues. «Zot finn avoy mwa enn let kot, zot fin ékrir ki monn bien é mo kapav travay.» D’insister: «Mé mo lamé pa finn répousé li!» Néanmoins, on lui fera savoir qu’il continuera à bénéficier d’une aide sociale de… Rs 1 600. 

Nazeer Imrith dit avoir essayé en vain d’avoir gain de cause auprès de la Sécurité sociale. Depuis, il cherche du travail. En attendant d’en trouver et pour pouvoir manger, il demande de la charité dans les autobus… 

Une situation qu’il arrive de moins en moins à supporter. «Comment peut-on estimer, dans un premier temps, que je suis invalide parce que j’ai perdu mon poignet et ensuite venir me dire que je ne le suis plus?» Ces paroles reviennent dans sa bouche, telle une rengaine: «Lamé-la pa finn répousé li…»