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Camille Merven: écrire sa propre histoire

29 juin 2017, 19:55

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Camille Merven: écrire sa propre histoire

«Fils à papa. Pouri gâté.» Quand on porte un tel prestigieux patronyme, qu’on est l’unique enfant d’un entraîneur réputé et qu’on a pour oncle un homme qui a été président du MTC à plusieurs reprises, l’univers des courses hippiques peut se révéler impitoyable. Mais Camille Merven sait s’y prendre, bien décidé à faire taire les mauvaises langues et se faire un prénom dans le milieu.

Avec un père entraîneur de chevaux, difficile d’imaginer Camille Merven faisant carrière ailleurs qu’au contact de ce noble animal. Patrick Merven voulait pourtant d’une autre vie pour son fils mais ce dernier n’a rien voulu savoir. «Papa a longtemps été contre l’idée que je travaille dans le monde des courses hippiques. Il m’a tout le temps conseillé de faire d’autres études. Mais je n’avais que cette idée en tête. Et quand j’ai moi-même entrepris toutes les démarches pour rejoindre la School Of Management Excellence à Summerhill en Afrique du Sud, il n’a pas voulu se mettre en travers de ma route», se rappelle-t-il.

Camille Merven fait la connaissance de son premier cheval, Lucky Way, à l’age de 5 ans : «un cheval qui adorait les enfants». «C’était le premier cheval que j’ai nourri avec une poignée d’herbe sous la supervision de mon papa. Cela a été un moment magique». Sept années plus tard, c’est sur un pur sang arabe surnommé affectueusement «John» que le petit Camille chausse pour la première fois les étriers.

Pour ses 18 ans, c’est un magnifique cadeau d’anniversaire qui attend le jeune homme quand il foule la piste du Champ de Mars pour accueillir City Of Choice, son premier gagnant. «C’est sans aucun doute le meilleur souvenir que j’ai des courses hippiques jusqu’ici. Pour moi, elle dépasse même l’euphorie de la victoire de groupe de Skippyjon Jones. City Of Choice, c’était un cheval de caractère et le voir s’imposer et descendre sur la piste pour l’accueillir, je n’étais vraiment pas préparé à ça. La piste du Champ de Mars m’a paru gigantesque ce jour-là».

Inspiré par Mick Goss

Et le plus mauvais souvenir ? La perte de Meadow Magic reste, pour lui, un des pires moments qu’il a vécu. «Il était atteint de laminitis, une infection du sang. Entre le cheval et une amie qui s’appelle Sylvia, il y avait un lien spécial. Tout le monde disait qu’il fallait abréger les souffrances du cheval mais je croyais fermement qu’il allait guérir. Au final, il a souffert énormément et je n’oublierai jamais la tristesse que j’ai vue dans les yeux de Sylvia quand il est parti. C’était de ma faute.»

Afin de se perfectionner, Camille Merven met le cap sur l’Afrique du Sud en 2014 pour entreprendre des études à la School Of Management Excellence de Mick Goss, la légende vivante des courses au pays de Mandela. «C’étaient les meilleurs 9 mois de ma vie. Toutes les personnes là-bas étaient gentilles et l’école se trouvait dans un haras. C’était aussi un vrai boulot. Durant mon séjour, j’ai beaucoup appris en étant en contact avec des étalons», se souvient encore celui qui a été nommé top student mais qui a aussi décroché un Diploma in Leadership Award durant son court passage en Afrique du Sud.

A son retour au pays, il devient stable supervisor puis assistant-entraîneur de l’écurie Merven. Sinon, ça fait quoi de bosser pour son père? «Cela a ses avantages et ses inconvénients. L’avantage, c’est qu’on ne peut pas se faire virer (rires) mais en contre partie, il y a plus d’engueulades et surtout aucun tabou. Il ne faut pas croire que parce que je suis le fils de Patrick Merven, il va me faire des concessions. Dans le cadre professionnel, il ne me fait pas de cadeaux», nous a-t-il déclaré. 

Depuis qu’il a été nommé assistant-entraîneur, Camille Merven passe le plus clair de son temps au centre Guy Desmarais de Floréal, une étape incontournable dans la préparation des chevaux de courses à Maurice. Comment gère-t-il cette responsabilité ? «Assez bien je dois dire. Quand vous n’avez pas d’expérience, il vous faut faire vos preuves. Je me souviens qu’ils étaient nombreux à me critiquer quand j’ai décidé de faire trotter les chevaux après leur canter mais je vois que beaucoup m’imite maintenant». Cette technique, c’est auprès de Guillaume Macaire, une sommité de l’hippisme en France, qu’il l’a apprise durant son stage de 3 mois aux côtés du génie des courses d’obstacle (Ndlr: l’entraîneur détient le record de 282 victoires en 2015).  

Et quid de la succession de son père à la tête de l’écurie Merven? «Je n’y pense pas vraiment car j’estime avoir encore beaucoup à voir et à apprendre. Mon père est quelqu’un qui se donne à fond. Il est beaucoup plus calme et posé. J’ai encore du chemin à faire avant d’arriver à son niveau.»

Camille Merven (premier en partant de la droite) a bénéficié d’une formation à la School Of Management Excellence en Afrique du Sud.

Affaire Gameloft : Maigrot out

<p>L&rsquo;enquête <em>&laquo;de novo&raquo;</em> visant à faire la lumière sur l&rsquo;affaire Gameloft, cheval contrôlé positif à l&rsquo;EPO en octobre dernier, devra se faire sans Hugues Maigrot. C&rsquo;est dans ce sens que le nouveau board a tranché après que Me. Yahia Nazroo de la firme Appleby et homme de loi de Shirish Narang, est venu questionner la présence de l&rsquo;ex-entraîneur sur le board. Du temps où il avait sa propre écurie, Hugues Maigrot avait été charged pour deux cas de dopage en 2015. L&rsquo;avocat a estimé qu&rsquo;il ne pouvait ainsi siégé en tant qu&rsquo;un membre impartial sur ce board, vu qu&rsquo;il avait dans le passé donné son opinion sur le centre de Floréal où l&rsquo;on suspecte que Gameloft aurait été <em>&laquo;tampered with&raquo;</em>. L&rsquo;ex-entraîneur s&rsquo;est définitivement exclu de l&rsquo;enquête en voulant apporter des précisions sur son cas, ce qui fait que John Zucal, président du board, n&rsquo;a eu d&rsquo;autres choix que d&rsquo;ajourner l&rsquo;enquête à ce matin le temps de lui trouver un remplaçant.</p>

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