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Camp-Carol: loin de la route principale l’horaire n’est pas respecté
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Camp-Carol: loin de la route principale l’horaire n’est pas respecté
Les habitants de petites agglomérations dans la région de Trois-Boutiques et de Plaine-Magnien se lamentent du manque de transport et de l’irrégularité des autobus qui les desservent. Ainsi, Camp-Carol, Carreau-Acacias et Carreau-Esnouf, éloignées comme elles sont de la route principale, semblent passer inaperçues des autorités et n’arrivent pas à profiter des services communs.
À Camp-Carol, les habitants sont fâchés. Le service par les autobus qui ont le permis pour desservir la ligne n° 137 laisse à désirer selon leur dire. Le président des Forces vives du village, Ranjeet Foolchand, explique que la National Transport Authority (NTA) a désigné cinq autobus pour cette route. Mais souvent, il n’y a aucun signe d’eux sur la route. Surtout pendant la journée. Les habitants doivent se débrouiller par leurs propres moyens pour se déplacer.
Ranjeet Foolchand n’hésite pas à dénoncer une pratique courante parmi les opérateurs d’autobus de la région. «C’est seulement le matin que les voyageurs ont le bus. Mais la journée, c’est peine perdue. Les autobus arrêtent de rouler à midi. Ils prennent de longues pauses dans les champs de canne. Ils se cachent.»
Reshma Bissoonee, habitante de Camp-Carol, raconte que certains jours, après avoir attendu des heures pour prendre autobus afin de se rendre à l’hôpital de RoseBelle, elle a été finalement obligée de demander de l’aide. «L’hôpital le plus proche de la région se trouve à Rose-Belle. Pour s’y rendre il n’y a pas de ligne directe d’autobus. Donc on doit se rendre soit à Plaine-Magnien soit à Mahébourg. À l’occasion d’une visite médicale un jour, j’ai dû faire appel au service d’un voisin après des heures d’attente!»
Sécurité des passagers
Un autre habitant du village, Félicité Florent, fait ressortir qu’arrivé une certaine heure de l’après-midi, les opérateurs des autobus qui supposément doivent desservir la région refusent de le faire en demandant aux passagers de descendre à l’arrêt d’autobus le plus proche et de rentrer à pied.
«Aussitôt qu’ils voient qu’il se fait tard, certains des chauffeurs refusent même d’entrer au village. Mon fils fréquente un établissement scolaire à Curepipe. Une fois, sur le chemin du retour, le receveur a demandé aux passagers de la région de descendre au début de Carreau Esnouf. Mon fils a dû faire le parcours à pied. Un enfant de 11 ans, seul, à un endroit entouré de champs de canne ! Ils ne se sont même pas posé de question sur sa sécurité.»
Ranjeet Foolchand ajoute de son côté que ce problème oblige les habitants à faire appel au service de taxis marron. Mais si cela représente un soulagement pour eux, les élèves et les personnes du troisième âge doivent payer «Rs 24 pour se rendre à Plaine-Magnien ou L’Escalier afin de pouvoir prendre un autre autobus», précise-t-il.
Pour lui, ce problème a aussi un effet négatif sur la vie des habitants car ils sont souvent en retard sur leurs lieux de travail et «parfois les entreprises refusent d’employer les habitants de la région. Aussitôt qu’on mentionne l’endroit où on habite, les responsables hésitent et refusent de prendre le risque».
Outre de se plaindre, les habitants ont déjà essayé de s’attaquer au problème de front en se tournant vers la NTA. «On est parti informer l’organisme de la situation. Mais on nous a demandé d’apporter des preuves concrètes. Ce n’est qu’à ce moment que le cas pourra être référé au board», souligne Ranjeet Foolchand. «Si les opérateurs d’autobus n’arrivent pas à couvrir les frais, la moindre des choses pour eux est de rendre leur permis et de laisser à d’autres personnes de faire le travail. Et puis, ils obtiennent déjà une subvention de la NTA, n’est-ce pas ?»
À la NTA, une source explique que les autobus ont un programme à suivre. «Les opérateurs d’autobus de la ligne 137 ont déjà un emploi du temps. Ils savent à quelle heure ils doivent faire la tournée. De plus, la NTA s’assure que les autobus respectent l’horaire attribué en désignant des inspecteurs. Ces derniers sont responsables de vérifier que tout marche bien et de faire ressortir les problèmes.»
Rivière-du-poste aussi pénalisé
<p>Une autre région qui éprouve le même problème est le village de Rivière-du-Poste. Divisé en Upper et Lower Rivière-du-Poste, les habitants font face à de nombreuses difficultés pour pouvoir sortir du village et se rendre à d’autres endroits. Si certains doivent parcourir une longue distance pour aller prendre l’autobus à l’arrêt sur la route principale du Sud (de Rivière-desGalets vers Curepipe ou vers Port-Louis), d’autres sont obligés de passer par New Grove pour se déplacer. Le président du village, Kailash Boygaree, explique que là aussi ils sont obligés de faire appel à un taxi. Un problème qui mérite considération selon lui, vu que le village n’est desservi que par deux taxis. «<em>S’il arrive que les deux taxis sont occupés, les autres villageois seront pénalisés pendant ce temps.»</em> Pour faciliter le quotidien des habitants, il a préféré demander à la NTA que plus de taxis puissent opérer dans la région. <em>«On a fait une demande mais celle-ci a été refusée.» </em></p>
<p>À la NTA, on explique que l’octroi de permis dépend <em>«aussi du nombre d’habitants. Mais si la région nécessite vraiment plus de permis, la NTA ne refuse pas. On envoie des inspecteurs sur place pour étudier le problème»</em>. Dans le cas présent, la NTA <em>«étudie toujours le dossier».</em></p>
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