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Assemblée générale l’AHRIM fustige l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval

30 juin 2017, 13:55

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Assemblée générale l’AHRIM fustige l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval

De nouveaux équipements, des formations plus poussées dont en langues sont, entre autres, ce dont l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval manque cruellement. Mais elle serait prise dans une torpeur, selon l’AHRIM.

Répondre aux attentes de l’industrie touristique. Les jeunes ne seraient pas prêts à cela lorsqu’ils sortent de l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval. C’est du moins ce qu’estime l’Association des hôteliers et des restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM). Tirant la sonnette d’alarme, le président de l’AHRIM, Jean-Louis Pismont, a fait ressortir dans son discours lors de l’Assemblée générale de l’association, le jeudi 22 juin, que «le niveau de la formation dispensée ne correspond pas à celui de l’hôtellerie auquel nous aspirons»

Il est rejoint dans ses propos par Jocelyn Kwok, Chief Executive Officer (CEO) de l’AHRIM. Pour lui, la qualité des élèves n’est pas à la hauteur des attentes de l’industrie du secteur touristique.

Comment l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval peut-elle s’améliorer ? «Il faudrait assurer la qualité de l’enseignement», soutient Jocelyn Kwok. Selon l’AHRIM, la formation dispensée à l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval peine à inculquer aux jeunes un savoir-faire digne de l’hôtellerie de marque de Maurice. En somme, pour Jean-Louis Pismont, il faut que l’école ne se contente pas d’être «un simple Training Centre du Mauritius Institute for Training and Development». Et de suggérer de faire venir des artisans des métiers de l’hôtellerie de partout à travers le monde. «C’est ainsi qu’on leur donnera l’envie et les compétences», dit le président de l’association.

Or, pour faire venir ce genre d’artisan, il faut en avoir les moyens. Et, pour l’AHRIM, le ministère n’est pas préparé à investir dans l’école hôtelière. D’ailleurs, déplore l’association, le fait que l’école soit sans directeur depuis 2014 est la preuve que le ministère n’est pas prêt à payer quelqu’un de vraiment qualifié. «Il est seulement prêt à investir dans la quantité et pas dans la qualité de la formation.»

Cette priorité du ministère se reflète dans la décision d’ouvrir un campus dédié au tourisme à Montagne-Blanche. «Produire 200 managers par an ? Nous n’en avons pas besoin. Nous avons besoin de cuisiniers, de maîtres chocolatiers, de sommeliers. Mais nous n’en trouvons pas et il n’y a pas de formation de qualité», dit Jean-Louis Pismont.

Mesures tardives

Le manque d’investissement ne se reflète pas seulement dans le niveau de l’enseignement mais aussi dans l’équipement disponible à l’école hôtelière. «L’infrastructure, le restaurant d’application, l’état général des lieux ont atteint un tel niveau qu’ils ne peuvent plus prétendre être des vitrines pour l’école et, par extension, pour l’industrie», avance le CEO de l’AHRIM. Pour aspirer à former des jeunes prêts pour l’industrie, il faut des équipements qui leur permettront de produire du matériel haut de gamme. Jean-Louis Pismont cite en exemple le four mis à la disposition des étudiants, qui ne faciliterait pas la formation.

De plus, l’association estime que les mesures correctives arrivent toujours trop tard. «La décision de rénover le restaurant a été prise en 2013 et le démarrage des travaux ne se fera que vers… mi-2017», déplore Jocelyn Kwok.

 Autre remarque de l’AHRIM : l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval n’évolue pas avec son temps. Selon Jocelyn Kwok, «elle reste peu réactive à l’urgence des besoins». Il indique qu’il y aurait une torpeur pour introduire de la nouveauté et rester aux avant-postes. Par exemple, suivant l’afflux de touristes chinois, le lancement de cours de mandarin aurait dû être la marche à suivre. «Nous craignons une démotivation généralisée du corps enseignant de l’école qui peine à s’enrichir et à se renouveler.»

Le MITD réplique

Pradeep Joosery est catégorique. «C’est complètement faux de dire que l’école est déphasée.» Le directeur du MITD fait ressortir qu’un appel d’offres pour le projet d’extension de l’institution sera lancé en juillet. Ce nouveau compartiment devrait permettre d’augmenter la capacité de formation en apprentissage par 1 000. «Le projet comprendra également l’acquisition d’équipements informatiques et technologiques pour la formation linguistique», affirme-t-il. Ce nouveau bloc de formation devrait être doté d’un laboratoire de langues pour l’apprentissage des langues étrangères. Il sera aussi pourvu d’un laboratoire de vins et des cours sur le logiciel de gestion hôtelière y seront dispensés. Pradeep Joosery souligne que la formation se fait en concertation avec l’industrie. «Nos élèves vont souvent en placement et sont “in touch” avec l’industrie.»