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Yan grandeur nature

30 juin 2017, 14:46

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Yan grandeur nature

Dans quelques deux semaines, le Dodo Trail fera découvrir à plusieurs centaines de participants les sentiers et autres passages reculés du Sud-Ouest et de l’Ouest du pays. Rencontre avec son directeur de course.

Entre deux randonnées, Yan de Maroussem a pris un moment pour se dévoiler un peu. Coureur, randonneur et surtout traileur assidu, le fondateur de Yanature est un homme qui marche certainement plus que beaucoup d’autres. À 47 ans, il est marié et papa de deux enfants. Il a toujours été un passionné de sport, mais pas de la course à pied à ses débuts.

«Mon père travaillait dans les clubs nautiques d’hôtel et j’ai d’abord éprouvé la passion pour la mer et les sports nautiques», raconte Yan de Maroussem «Ce n’est que plus tard, quand j’étais au collège du Saint Joseph, vers l’âge de 15 -16 ans, que poussé par un ami, je me suis mis à faire de la course.»

De là, il va jusqu’à faire partie de l’équipe de cross du collège. Durant les années 90, il se rend en Afrique du Sud et là-bas, il continue à courir, et fait ses premiers pas sur les longues dis- tances. Il commence par les 10 km. Naît alors le début d’une grande passion pour la course, le marathon et les randonnées.

«À un moment, j’ai vécu une expérience spirituelle et je suis allé suivre ce que l’on peut appeler une formation au séminaire de Hautecombe en France», poursuit Yan de Maroussem. «En Savoie, j’ai continué à courir et je me suis mis à faire des randonnées dans cette région montagneuse de la France.»

Il a alors la possibilité d’entrer dans les ordres. Mais en 2001, Yan de Maroussem se marie et deux ans plus tard, soit fin 2003, il regagne le pays.

À partir de là il fait de sa passion pour la randonnée, son travail. Il fonde Yanature en 2004 afin de proposer des randonnées aussi bien aux touristes qu’aux Mauriciens. Quelques années après, il forme une équipe comprenant six guides, lui inclus, et une secrétaire pour la partie administrative.

Yan de Maroussem est aussi l’un des plus anciens à connaître le parcours de la montagne du Morne. «C’est une bonne chose que Le Morne soit devenu accessible à tous, mais le revers de la médaille est que c’est plus difficile à contrôler au niveau de la propreté, de la protection de l’environnement, du respect des lieux», explique-t-il.

«Et il ne faut pas oublier que la seconde moitié du Morne n’est pas simple à grimper et que c’est très pentu. Il y a des risques d’accident. Je pense que le gouvernement a pris une bonne décision en stipulant que la montée de cette seconde partie doit s’effectuer en compagnie d’un guide»

Pour le randonneur qu’il est, la côte Ouest est un vrai terrain de jeu au vu des différentes montées qu’il peut escalader. Si bien qu’il décide de mettre la main à la pâte et aide à créer des raids et des parcours de trails dans la région. Dans un premier temps, c’est pour une bonne cause puis, au fur et à mesure, des courses difficiles pour attirer aussi bien les sportifs que de simples participants pour qu’ils décompressent.

«J’aime la nature et la course et avec les trails, on réunit les deux : une bonne randonnée et la découverte de la nature», ajoute-t-il. «En 2006, je participe à la naissance du Royal Raid, ce qui a permis d’ouvrir la porte à d’autres possibilités pour le trail à Maurice.»

De fil en aiguille, plusieurs parcours de trail et de raid vont voir le jour et en 2011, l’épreuve phare du calendrier trail mauricien pour beaucoup, le Dodo Trail, est inaugurée. Yan de Marroussem y est encore largement impliqué.

«Cette première édition a connu un franc succès ; le parcours, l’organisation et l’impact minimal, entre autres, de la course sur la nature ont contribué à ce succès. Nous voulions faire une course de manière la plus professionnelle qui soit», assure Yan de Maroussem.

Pour le traileur, c’est un fait de société, le succès des randonnées et des trails découle du besoin de s’évader du train-train quotidien, qui se vit à 100 à l’heure. Et si jamais vous cherchez à joindre Yan de Maroussem, vous aurez plus de chance de le rencontrer dans les Gorges de la Rivière-Noire.