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Unique pilote mauricien à Air Macau: Grégory Paturau, la vie en l’air
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Unique pilote mauricien à Air Macau: Grégory Paturau, la vie en l’air
Il est 20 heures à Hong Kong, donc 16 heures à Maurice. Grégory Paturau s’accorde un peu de repos. Il faut dire qu’avec ses fonctions de commandant de bord au sein d’Air Macau, il se doit de rester attentif. «Surtout que vous avez la responsabilité d’emmener à bon port tous vos passagers.»
Son père était pilote à Air Mauritius. Mais lui, ne se serait jamais imaginé finir à bord d’un avion. «Ce métier ne me passionnait pas.» Et révéler que c’est surtout parce qu’il ne voyait que rarement son père qu’il ne portait pas particulièrement ce métier dans son coeur. «Mes parents étaient tous les deux très pris par leur travail. Ma mère avait lancé la marque The Spot et travaillait beaucoup. Je souffrais de leur absence, surtout de celle de mon père qui voyageait beaucoup.»
Et lorsque vient l’heure d’entamer des études supérieures, Grégory Paturau se tourne vers le commerce. «De 2003 à 2007, j’ai fait mon mastère en économie.» Mais lors de sa troisième année en France, grâce au soutien de l’un des amis de son père, il a l’occasion de profiter d’un intro flight. «Je me suis retrouvé dans un petit avion, avec un pilote. Et j’ai pu toucher les commandes. En fait, ce sont les avions que l’on utilise pour apprendre aux pilotes à voler.»
Cette expérience marquera un tournant dans sa vie. Il comprend qu’il veut être pilote, comme son père. «J’ai demandé à mes parents si je pouvais préparer ma licence de pilote privé.» Ils acceptent, malgré le coût de cette procédure, soit près de 5 000 euros en France. Ils lui demandent néanmoins de compléter ses études de commerce avant de s’embarquer dans cette nouvelle aventure.
Il débute ses études en Afrique du Sud, dans la même école que les pilotes d’Air Mauritius. Ses premiers pas en tant que pilote, il les fera au sein de la compagnie Skydive Austral. «Je lâchais les parachutistes dans le ciel mauricien. Je l’ai fait pendant deux ans et demi, de 2009 à 2011» L’aventure ne fait alors que commencer.
Direction l’Afrique où il prend de l’emploi auprès d’une compagnie en Zambie. «J’ai piloté des petits avions à hélices pour quatre à douze passagers. C’était une expérience exceptionnelle. On volait au-dessus de terrains très hostiles dans des conditions bien difficiles.» Il a, à plusieurs reprises, eu l’occasion de voler avec des touristes qui venaient pour faire un safari. «Il fallait s’arrêter dans des endroits où il n’y avait pas de pistes d’atterrissage. C’était vraiment fantastique.»
En avril 2014, il atterrit à Air Macau. «J’ai fait mon entretien à cette période. Mais, il y a une longue période d’apprentissage. Et ce n’est qu’en octobre 2014 que j’ai commencé officiellement à piloter pour cette compagnie.» À ce moment-là, il était le seul Mauricien à ce poste au sein de l’entreprise macanaise.
Puis, il a été rejoint par Ayoob Peerally. «On se connaissait déjà ayant fait nos études de pilote en 2007 ensemble.» Il raconte qu’à une certaine période, ils étaient neuf Mauriciens au sein du groupe. «À présent, nous ne sommes que huit.»
En tout cas, il ajoute que c’est vraiment une fierté de représenter Maurice dans les pays asiatiques. «Quand je suis aux commandes d’un avion, je me sens fier d’accomplir une mission. De partir d’un point A pour aller à un point B. Et les échanges entre les passagers et moi sont des expériences enrichissantes.»
En dehors de ses heures de vol, le commandant de bord s’occupe du mieux qu’il peut. «Je fais du sport, je joue à la playstation, je fais du squash avec mes potes. Je m’occupe, surtout que j’ai ni femme ni enfant…»
Petit, il rêvait d’ouvrir le premier McDo à Maurice
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<p>C’est tout sourire que Grégory Paturau se souvient de l’un de ses rêves d’enfant. <em>«Je voulais ouvrir la première enseigne McDo à Maurice.»</em> Mais très vite, il est revenu sur terre en découvrant que ce fast food allait ouvrir ses portes en 2001. Il rigole toujours rien qu’en y repensant…</p>
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«Un jour, je serai pilote à Air Mauritius»
Grégory compte revenir à Maurice. «Un jour, je serai pilote à Air Mauritius.» Il soutient que ses proches lui manquent. «Je me donne encore quelques années afin d’avoir encore un peu plus d’expérience. Mais je me ferai une joie de piloter les avions que mon père a eu l’occasion de piloter également…»
Ayoob Peerally : «J’ai pu parler le kreol avec Greg Paturau»
<p>Grande première. Aux commandes d’un avion d’Air Macau, le 23 juin, deux Mauriciens. En l’occurrence le copilote Ayoob Peerally et Greg Paturau, le pilote. <em>«Cela a été une fierté immense de représenter Maurice», </em>déclare le fils de Shameem Peerally, qui avait jadis travaillé aux côtés de l’ex-Deputy Prime Minister, Rashid Beebeejaun.</p>
<p>L’homme de 38 ans confie que cela a été une <em>«expérience unique». </em>Au cours de sa dizaine d’années d’expérience dans l’aviation, il n’avait jusqu’ici pas eu à ses côtés un pilote mauricien. Le vol a certes été de courte durée, de Macau à Danang et vice versa, dit-il. Au total, une heure et demie. <em>«Mais nous avons pu avoir une conversation en kreol.»</em></p>
<p>Hormis ce brin de causette, il a également pu prendre des photos, tenant le drapeau de Maurice. Cela fait pratiquement deux ans, poursuit Ayoob Peerally qu’il est posté à Macau. Les infrastructures, souligne-t-il, y sont plus modernes.<em> «Nous sommes une équipe de huit Mauriciens dans cette ville. On a eu l’occasion de piloter un avion neuf et même un jet et c’est tout à fait différent de l’Afrique.»</em><br />
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Et comment lui est venue l’envie de devenir pilote d’avion ? Cela remonte à l’enfance, raconte Ayoob Peerally, qui a travaillé comme steward à Air Mauritius en 2007-2008.<em> «Je me souviens m’être rendu dans le poste de pilotage lorsque je partais en vacances avec mes parents. Cela m’a émerveillé. C’était à bord d’un Boeing 767 d’Air Mauritius. C’est là que je me suis dit : je vais devenir pilote.»</em></p>
<p>Cela ne sera pas que des paroles d’enfant. Avec la bénédiction de ses parents, il s’envolera pour l’Afrique du Sud pour obtenir sa licence. <em>«I went to Toulouse to get a type rating.»</em> Par la suite, il se rend en Tanzanie pour trouver un emploi. <em>«J’ai travaillé pour Precision Air et après j’ai rejoint Tropical Air au Zanzibar.»</em> Ce n’est pas tout. <em>«I even went to Miami to get a type rating on the airbus»,</em> poursuit Ayoob Peerally, avant de finalement rejoindre l’équipe d’Air Macau.</p>
<p>Et est-il prêt à renouveler l’expérience aux côtés d’un Mauricien ?<em> «Oui, pourquoi pas… C’est une expérience à refaire.» </em>Peut-être, cette foisci, comme commandant. Car c’est là l’ambition d’Ayoob Peerally.</p>
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