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Laval Babet, 52 ans : un amour d’enfer pour ses outils
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Laval Babet, 52 ans : un amour d’enfer pour ses outils
Il est conscient de la vie grâce à la mort. Laval Babet a aujourd’hui 52 ans. Cela fait plus de 25 ans qu’il exerce comme tailleur de pierre. «Tombalis» qu’on l’appelle. Il a commencé chez Vel, aux Salines, dès son enfance, avant de venir poser ses outils à Bois-Marchand, chez Harol. S’il estime que sa vie n’a pas été toujours facile et qu’il a dû se battre en permanence, ce travail lui a fait comprendre l’importance de la vie, à force de côtoyer les familles endeuillées chaque jour. «Avant, cela m’affectait beaucoup mais avec le temps, je me suis fait à l’idée que c’était le cycle de la vie», philosophie Laval, sourire aux lèvres.
Étiqueté par son travail de prime abord triste et maussade, il est en fait quelqu’un de très positif dans la vie. En sa compagnie, les blagues n’en finissent pas. «Je ne peux pas dire que c’est un métier facile. Au contraire, c’est manuel et on est épuisé à chaque fin de journée. Me mwa ena enn mari lamour pou mo bann zoutil.» Le bon côté du travail, en plus, c’est qu’il est bien rémunéré. «On ne peut pas se plaindre. On a de quoi vivre une vie confortable avec notre famille.»
Laval se rappelle son histoire dans les moindres détails. «J’ai arrêté l’école à l’âge de 11 ans, j’ai terminé mon CPE et, tout de suite après, j’ai dû me bouger et trouver un boulot pour subvenir aux besoins de ma famille», raconte Laval. «Zot tou rod travay dan buro, mwa mo prefer enn metie ki ena contact humain. Je le fais vraiment par amour.»
Être tailleur de pierre : un métier passionnant et noble. Laval se dit aussi conscient, néanmoins, que c’est une expertise qui se perd de jour en jour et qui finira elle aussi par mourir, faute de relève. «Les jeunes ne voudront jamais faire ce travail. Pourtant c’est un métier qui rapporte. Tou les zour dimounn mor ek bizin sa bann zafer la.»
Laval Babet confectionne tout, du caveau au «tiboutant» par la tombe. «On en a pour tous les prix. Nous avons déjà eu une commande pour un caveau allant jusqu’à Rs 250 000.» C’est l’avantage du business de la mort, quand on aime, on ne lésine pas sur les moyens, vu que c’est la dernière occasion de dépenser…
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