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Nettoyage des vitres d’immeubles: même pas peur !

4 juillet 2017, 00:00

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Nettoyage des vitres d’immeubles: même pas peur !

Une haute tour à Port- Louis. Sur une façade, deux hommes, solidement accrochés sur un échafaudage, descendent lentement étage après étage. Pour nettoyer les vitres des plus hauts bâtiments de Maurice, il faut avoir l’estomac solide. 

David Lefort ne dira pas le contraire. Il travaille chez Alpha Cleaning depuis plus de quatre ans. Et ce métier, il ne l’échangerait pour rien au monde. «Je voulais découvrir quelle sensation l’on ressent en faisant ces descentes. Surtout quand l’on n’est pas sur la nacelle, il faut uniquement se servir de la corde.» 

Ce n’est que l’année dernière qu’il a effectué son baptême du feu. Une expérience inoubliable, souligne-t-il. «Dans un premier temps, il a fallu que je suive un cours.» Entre la théorie et la pratique, il n’y a pas photo. «J’étais paniqué lors de ma première ascension.» Parce que, qui dit monter, dit aussi descendre. Après une bonne respiration, David Lefort s’est finalement lâché. «En descente, tout allait mieux. Il faut être à l’aise sur la corde.» 

Cette aventure, cependant, il ne faut jamais la faire en solo. «On y va toujours à deux.» Malgré son jeune âge, car David n’a que 26 ans, il avoue qu’il a été formé pour réagir au quart de tour face à n’importe quel problème. «Étant responsable de l’équipe de Pest control, je sais comment gérer un problème. En cas de force majeure, je sais descendre vite afin de porter secours aux autres. On nous l’a enseigné lors de nos différents cours.»

La seule fois où il a eu peur, c’était en descendant d’un bâtiment de la capitale. «Il a commencé à pleuvoir. Il a fallu attendre longuement. Se mettre dans un petit coin et puis descendre. » Mais ce qui corse encore plus le travail, c’est la pose des filets contre les pigeons. «Ils n’aiment pas qu’on les déloge de leur habitat. Du coup, ils nous posent beaucoup de problèmes. Ce n’est qu’après les avoir évacués qu’on arrive à poser correctement les filets.» 

Tony Pachamootoo est l’autre personne clé d’Alpha Cleaning. Tout le travail initial repose sur ses épaules. Dans un premier temps, c’est lui qui va sur le terrain. «J’évalue le travail et je regarde aussi si on peut s’engager dans cette aventure. Ce n’est qu’après que j’envoie une cotation à la compagnie pour lui dire combien elle devra débourser pour le nettoyage complet.» 

Il a une équipe de six hommes sous sa responsabilité. «Ils sont les seuls à faire ce métier. » Le recrutement se fait très rapidement. «Ils appartiennent tous au groupe déjà. On leur a fait suivre une formation et les voilà embarqués dans l’aventure.» Il précise que les cours doivent être régulièrement mis à jour. «Mais le plus important dans ce travail, c’est qu’il faut impérativement être en bonne condition physique. Il ne faut pas avoir le vertige. La patience et la dextérité sont aussi requises.» 

Tony Pachamootoo affirme que ces gars n’encourent aucun risque. «Les hommes sont très bien attachés. Les harnais de sécurité sont constamment vérifiés. En ce qui concerne les cordes, un chef les vérifie tous les jours.» 

Cela fait déjà plus de huit ans qu’il travaille dans ce domaine. «J’ai voulu tenter cette aventure car je voulais aller vers un autre marché. Il ne faut pas oublier qu’Alpha Cleaning est la première compagnie de nettoyage de vitres à Maurice. Et nous voulons le rester le plus longtemps possible !»

Mesures de sécurité à respecter 

Avant de descendre, explique David Lefort, il y a plusieurs mesures de sécurité à respecter. «Il faut toujours vérifier tous les équipements avant de descendre.» Et, dit-il, il faut également jeter un coup d’oeil au temps. «Et aussi, connaître l’état de santé de tous les employés.» 

Mais de ce côté, il n’y a pas de souci à se faire. «Ils sont tous très actifs. On peut même dire qu’ils sont des sportifs nés. Certains jouent régulièrement au foot.» Autre facteur important dans ce métier, c’est l’agilité. «Ils doivent être très souples.»

Sauvetage in extremis à ébène 

Ces trois laveurs de carreaux se souviendront encore longtemps de ce 18 janvier 2016. Alors qu’ils nettoyaient le bâtiment de la Cyber City 1, à Ébène, ils se sont retrouvés en mauvaise posture. Les câbles de la nacelle dans laquelle ils se trouvaient avaient cédé. Les trois hommes se sont retrouvés suspendus pendant plus d’une heure. Ils se trouvaient alors à l’abord du douzième étage. Ils ont été secourus par l’hélicoptère de la SMF. Mais Tony Pachamootoo soutient que jamais ces hommes ne seraient tombés. «Il y avait zéro risque que les gars tombent. La machine a très bien fonctionné. Il est vrai qu’un des deux moteurs a flanché mais l’autre a continué à tourner. Les safety breakers ont aussi très bien travaillé. C’est la raison pour laquelle les gars tenaient très bien en haut.» Reste que cette expérience, personne ne souhaite la vivre…