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Jonathan Nazira: «Mes cocktails sont mes enfants»

4 juillet 2017, 23:58

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Jonathan Nazira: «Mes cocktails sont mes enfants»

Il a pris la seconde place au Diageo World Class Océan Indien. Lui c’est Jonathan Nazira, barman passionné par son métier. Il parle de lui et de son amour pour ses créations.

Il a raté de peu le premier prix du Diageo World Class Océan Indien, qui s’est tenu les 19 et 20 juin dernier à l’hotel Mystik Life Style à Mont Choisy. Classé deuxième à ce concours qui opposait les trois meilleurs barmen mauriciens à leurs trois meilleurs homologues réunionnais, Jonathan Nazira se dit heureux d’y avoir participé. Le gagnant, Cleiton de Moura Santos, d’origine brésilienne et installé à la Réunion il y a quatre ans, représentera l’océan Indien lors de la grande finale qui aura lieu au Mexique en août prochain.  Une soixantaine de pays s’affronteront lors de cette compétition, qui est l’une des plus prestigieuses au monde. 

«J’ai tenu à participer à ce concours, surtout pour démystifier  le métier de barman», déclare tout de go, Jonathan Nazira. Si ce métier est en effet souvent associé aux boissons alcoolisées, il veut justement briser cette image. «Etre barman, c’est surtout être un artiste. C’est tout un art que de créer des cocktails et de mélanger les saveurs. Cela demande un long apprentissage», souligne-t-il. 

Cela fait 16 ans que Jonathan Nazira exerce au bar du Constance Belle Mare Plage Hotel. «Lorsque j’ai quitté l’école, l’hôtel était en rénovation et l’établissement recrutait. La chance a voulu que je sois directement affecté au bar. Au début, ce n’était pas facile. Il y avait beaucoup à apprendre, mais avec le temps, ce métier est devenu une réelle passion et quand on aime, on ne compte pas», raconte cet habitant de Camp de Masque. Au fil des ans, Jonathan Nazira a pris du galon. Il est aujourd’hui Assistant Bar Manager. Célibataire, Jonathan Nazira laisse entendre, non sans humour: «Je suis marié à mes bouteilles et mes cocktails sont mes enfants». 

«Le barman doit faire preuve de sérieux, de curiosité, d’audace...»

Si le métier de barman reste à la base la préparation de boissons, pour Jonathan Nazira le plus intéressant demeure la création de cocktails. Qu’ils soient alcoolisés ou non, il les créé à partir de divers ingrédients, allant des fruits, aux légumes, des épices aux fines herbes. «Etre barman demande beaucoup de recherches. Pour en arriver là, j’ai beaucoup lu, que ce soit dans des livres sur la préparation de cocktails que sur Internet. Il est toutefois dommage qu’à Maurice, nous n’ayons pas une grande variété de livres sur le sujet», explique-t-il. Durant 16 ans, Jonathan Nazira a créé des centaines de cocktails mais ses préférés restent le Manhattan à base de whisky, vermouth et bitter et le Sazerac à base de spiritueux anisé, de whisky, de bitter et de sucre de canne. «Le Sazerac est le père des cocktails» fait-il ressortir. 

Passionné par son métier, Jonathan Nazira avoue avoir installé un bar chez lui. En véritable scientifique, c’est dans ce lieu intime qu’il élabore ses premiers cocktails avant de les faire déguster aux clients de l’hôtel. «Le métier de barman demande de la passion, de la patience, une excellente connaissance des saveurs de différents ingrédients. Il faut également maitriser la préparation des grands classiques comme la Margarita. Mais il faut également être à l’écoute du client. Il peut aujourd’hui vouloir quelque chose de sucré et demain vouloir quelque chose de plus acide. Il ne faut pas hésiter à demander aux clients comment ils veulent leurs cocktails. Avant même de concevoir un cocktail, le barman devrait déjà avoir en bouche le goût des divers ingrédients qu’il compte utiliser» explique-t-il. Si pour Jonathan Nazira tout le monde peut devenir barman, il faut toutefois faire preuve «de sérieux, de curiosité, d’audace, tout en ayant l’envie d’apprendre. Il ne faut pas hésiter. Chaque création de cocktail est un défi». 

Selon lui, la multi-culturalité de notre ile est une richesse inépuisable qui nourrit son métier. «Chaque culture apporte une saveur différente dans laquelle nous pouvons puiser pour faire des cocktails». Le trentenaire explique qu’il n’a pas fini de découvrir tous les trésors que renferment les différentes saveurs. «Je continue à apprendre.»

Astuce du barman: Gin Tonic revisité

<p><em>&laquo;Le Gin Tonic est très à la mode. D&rsquo;ordinaire, on le prépare avec du gin, du tonic et une tranche de citron. Je vous propose d&rsquo;y ajouter du concombre et un peu de poivre ou encore du jus de tomate ou du jus de carotte et de la coriandre, cela vous donnera un Tropical Gin Tonic que vous pourrez servir à vos invités. &nbsp;De plus, c&rsquo;est facile à faire&raquo;.</em></p>