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Barbé Cup 2017 - Ooma et Brinda: un amour de cheval
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Barbé Cup 2017 - Ooma et Brinda: un amour de cheval
Elles se sont fait une place dans un métier d’hommes, mais entre elles pas de course. Guidées par leur amour pour les équidés, Ooma Hadeen et Brinda Nandkisho sont les seules palefrenières de maurice. À la veille de la Barbé Cup, elles reviennent sur leur parcours.
Elles ne sont plus que deux. Deux palefrenières qui se partagent un amour incommensurable pour les chevaux. Si l’une vient de se découvrir une passion pour les équidés, l’autre est zoophile. BonZour! a rencontré Ooma Hadeen et Brinda Nandkisho, des femmes au caractère bien trempé. Et cela, à la veille de la Barbé Cup, deuxième course classique de la saison…
Il est 13 h 30, et le Centre Guy Desmarais à Floréal s’active. Dans quelques minutes, les chevaux vont sortir de leurs box pour se dégourdir les jambes. Munie de rênes en corde, Ooma Hadeen se dirige vers son protégé, Right to Tango. Ce dernier appartient à l’écurie de Jean Michel Henry. Rien qu’au son de sa voix, le cheval hennit. Et elle a même droit à un gros câlin dès qu’elle franchit le seuil du box. «Il est très doux et affectueux», confie-t-elle. Tendrement, elle lui caresse la tête. L’union entre la bête et sa palefrenière pousse à l’admiration.
Pourtant, il y a encore dix ans, Ooma n’aurait jamais imaginé que sa vie allait être étroitement liée à celles des chevaux de course. «Je ne m’étais jamais intéressée à eux.» Ce n’est qu’après son mariage que les choses changent. «J’accompagnais mon époux lorsqu’il partait au Champ-de-Mars. Et, je me suis découvert un amour pour les chevaux», raconte la palefrenière. Voulant alors tenter une aventure dans le monde hippique, elle décide de rejoindre une écurie. Elle fait ainsi ses premiers pas au sein de l’établissement Gujadhur. Puis, elle enchaîne chez Paul Foo Kune et feu Serge Henry pour finalement prendre de l’emploi chez le fils de ce dernier, Jean Michel Henry.
Cependant, cette passion, concède-t-elle, comporte beaucoup de sacrifices. «C’est un boulot qu’il faut faire sept jours sur sept. Il faut aussi avoir beaucoup de patience. Mais sans amour, personne ne peut accomplir cette tâche.» Ce lien avec les chevaux, c’est au fil des années qu’Ooma Hadeen l’a créé. «Tisser des liens avec son cheval demande du temps. Une fois que la relation est nouée, nous ne formons plus qu’un, pourrait-on dire», sourit-elle.
Métier accordé aux hommes
Justement, en quoi consiste votre travail, Madame ? «Dans un premier temps, il faut vérifier que le cheval a mangé. S’il ne mange pas, c’est qu’il y a un problème et il faut prévenir l’entraîneur. Puis, il faut le sortir du box. Il est important qu’il fasse sa petite marche. Il doit aussi régulièrement prendre un bain. Et, il faut toujours être fin prêt pour qu’au moment où l’entraîneur arrive en compagnie de son jockey pour effectuer une séance d’entraînement, le cheval soit apte. J’ai aussi la charge de placer la selle.»
Son plus beau souvenir, dit Ooma, reste sa victoire avec Prince Alwatan. «Voir son coursier remporter une course, c’est vraiment quelque chose d’exceptionnel.» Elle se rappelle également de la première victoire de Pravesh Horil, qui était encore un apprenti à l’époque. «Il s’était imposé face à Lyceum. J’étais sa palefrenière», ajoute-t-elle tout sourire.
Ce métier est, toutefois, plus souvent accordé au masculin. Et voir deux femmes y évoluer aisément inspire du respect. «Ce n’était pas facile. Mais, il faut se dire qu’on finira par s’adapter à la situation. À présent, il existe plusieurs métiers qui sont gérés par des dames.» Ce constat, Brinda Nandkishore l’a aussi fait. Cette dernière, qui travaille également au sein de l’écurie Jean Michel Henry, a su se faire respecter. Cela, depuis onze ans. Il ne faut pas oublier qu’elle est la première palefrenière de Maurice.
Les plaisanteries échangées entre collègues égayent les journées des palefreniers. Et, à la longue, Brinda a commencé à, elle aussi, prendre un certain plaisir à agacer ses collègues. «C’est de bonne guerre, l’on va dire.» Elle affirme qu’il n’existe aucune jalousie entre les palefreniers. «Et c’est bien comme cela.»
La jeune femme de 27 ans confie qu’elle est une grande passionnée d’animaux. «À la maison, j’ai huit chiens, 23 chats et 50 poules.» Sa mère voyant cette passion grandir entre sa fille et les animaux lui suggère de prendre de l’emploi au sein d’une écurie ou Casela. «Franchement, je ne pensais pas que j’allais pouvoir trouver une place auprès de tous ces hommes.» Ses premiers pas dans le monde du turf, elle les fera aux côtés de Raj Ramdin. «J’y ai travaillé pendant cinq ans. Puis, j’ai travaillé quatre ans avec Vincent Allet. Et depuis deux ans, je suis au sein de l’écurie Jean Michel Henry.»
L’un des plus gros sacrifices réside dans le fait qu’elle ne peut pas s’absenter du jour au lendemain. «Il faut que l’on trouve un remplaçant qui pourra avoir la même patience pour s’occuper de nos montures. C’est une grande responsabilité car un animal doit manger tous les jours, il faut lui parler et aussi lui donner beaucoup d’amour.» Mais, elle trouve toujours difficile de quitter ses petits protégés entre les mains des autres. «En ce moment, j’ai la charge d’Ernie et de Marine Sky.»
Toutefois, le chagrin, elle l’a aussi connu au Champ-de-Mars. C’était il y a quelques mois. «J’ai perdu un cheval. Il s’appelait Hillbrow.» Ce coursier, elle l’a côtoyé depuis le tout début. «Comme tous les chevaux sous ma responsabilité, je l’ai beaucoup gâté. Il devient comme un enfant que l’on veut toujours protéger. Le voir partir est très dur.» En effet, le cheval a été dans un premier temps transféré à une autre écurie avant de mourir en mai. «Je me souviens encore que même s’il appartenait à une autre écurie, dès que je l’appelais, il poussait son palefrenier pour s’élancer vers moi. Son regard était toujours rempli de tristesse.» À cet instant, elle aussi affiche un regard maussade rien qu’en pensant à son ancien coursier. «Il me manque.»
Ce qui est sûr, ce samedi, elles seront présentes lors des présentations des chevaux dans le paddock. À marcher fièrement aux côtés de leurs montures.
Le réveil un peu dur
<p>C’est le moment le plus rude pour les deux palefrenières : le réveil ! Pour cause, elles doivent rejoindre le Champ-de-Mars ou même le Centre Guy Desmarais aux aurores. <em>«de galops, il faut y être à 3 heures du matin. À Floréal, les jours Donc, je dois me réveiller à 2h 30»</em>, confie Ooma Hadeen. De son côté, Brinda Nandkishore se retrouve, elle, à Port-Louis à 4 h 15 pour l’entraînement. <em>«À la longue, on s’y habitue»</em>, lance cette dernière.</p>
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La Barbé Cup, deuxième classique de la saison
<p>Comme pour toute course classique, les écuries ont à cœur de s’imposer lors de cette épreuve. Et, lors des derniers 35 ans, c’est l’écurie Gujadhur qui est sortie du lot avec six victoires à son actif. Notamment avec Il Saggiatore (2012), Bulsara (2015) et Kremlin Captain (2016), entre autres. Cette année, ils seront onze au départ de ces 1 600 m. Les turfistes seront heureux de voir le retour du cheval champion de 2016, Parachute Man. Le coursier de l’écurie Maingard devra se méfier de Tandragee, Charles Lytton, One Cool Dude, Prince of Thieves, Recall to Life, Captain Magpie, ML Jet, Enaad, Easy Lover et Awesome Adam. Cette épreuve est prévue à 15 h 20.</p>
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