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Meurtre à Albion: Janice connaissait-elle ses agresseurs ?

8 juillet 2017, 07:52

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Meurtre à Albion: Janice connaissait-elle ses agresseurs ?

Une vie contre une télévision, une console de jeux vidéo et des bijoux. Janice Farman, une ressortissante écossaise de 47 ans, a été tuée au cours d’un cambriolage chez elle, à l’avenue Brick Empire, Albion, dans la soirée de jeudi. Cela, sous le regard impuissant de son fils adoptif de 10 ans, souffrant d’autisme. Janice Farman a-t-elle été tuée au cours d’un cambriolage qui a mal tourné ou a-t-elle été victime d’un acte de vengeance ? Connaissait-elle ses agresseurs ? Ces questions restent sans réponse pour l’heure puisque les policiers ne disposent que du témoignage de l’enfant.

Ce que l’on sait c’est que les malfrats étaient trois et portaient des cagoules. Leurs méfaits accomplis, ils seraient repartis à bord de la voiture de la victime, une Nissan Tiida dorée. Le véhicule a été retrouvé abandonné sur la rue Royale, à Trois-Mamelles, aux alentours de 13 h 30, vendredi. Elle a aussitôt été passée au peigne fin par des éléments de la police scientifique, qui étaient à la recherche du moindre indice pouvant les aider à remonter jusqu’aux auteurs de ce crime.

Fait qui interpelle, aucune effraction n’a été décelée sur la porte principale de la maison. C’est par celle-ci que les présumés voleurs-meurtriers sont entrés. Ce qui fait que deux hypothèses sont retenues par les enquêteurs. Soit la victime a oublié de verrouiller la porte, soit elle connaissait ces personnes et leur a donné l’accès. Mais les officiers du surintendant de police Daniel Monvoisin de la Criminal Investigation Division (CID) et ceux de la Major Crime Investigation Team (MCIT), menés par l’assistant surintendant de police (ASP) Luciano Gérard, n’écartent pas d’autres hypothèses entourant cette agression. Ces enquêteurs sont aussi épaulés par des policiers du Field Intelligence Office de la division.

Visite de trois personnes

Les enquêteurs s’intéressent également à certains ouvriers qui effectuent des travaux de maçonnerie dans la cour de la maison de l’Écossaise. Ils recueillent actuellement leurs dépositions. Autre zone d’ombre : selon des informations obtenues par les enquêteurs, la victime recevait régulièrement la visite de trois personnes à son domicile. Qui sont-elles ? C’est ce que tentent de découvrir la CID et la MCIT.

Vendredi matin, c’est vers une heure qu’une équipe de policiers d’Albion est arrivée sur les lieux. L’alerte leur avait été donnée par Lorna Nemdharry, une employée de PECS (Mauritius) Ltd. Le signalement donné est que la victime ne respirait plus et n’avait plus de pouls. La presse étrangère a vite relayé l’information. Et les messages ont commencé à pleuvoir sur les réseaux sociaux.

L’avenue Brick Empire, qui est peu fréquentée, même pendant le jour, a été immédiatement sécurisée. L’inspecteur Thandrayen d’Albion a été rejoint par l’équipe de l’inspecteur Jean Claude Vally de la CID de Petite-Rivière, la CID de Rose-Hill, les surintendants de police Monvoisin, Manmohun Seeballuck, les ASP Aniff Thug et Jean Claude Ramsay, Station Commander.

Le Dr Monvoisin a examiné le cadavre avant qu’il ne soit transporté à la morgue de l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis, aux fins d’autopsie. La victime, qui avait été retrouvée dans son lit, allongée sur le dos, avait une blessure aux lèvres et saignait du nez.

L’autopsie a été pratiquée le même jour par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médicolégal, ainsi que le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer. Le décès a été attribué à une asphyxie due à une compression du cou. D’ailleurs, selon une source proche de l’enquête, l’Écossaise aurait tenté de lutter contre ses agresseurs. Et ils l’auraient étouffée avec un coussin.

De leur côté, des techniciens de la police scientifique, dirigés par le sergent Rajiv Salabee, ont examiné les lieux et effectué des prélèvements. Le dessinateur de la police, Rakesh Burumdoyal, les photographes de la police et un chien renifleur ont aussi été mandés sur les lieux.


«Elle voulait quitter Maurice»

<p>Janice Farman ne verra pas grandir son fils adoptif de 10 ans, atteint d&rsquo;autisme. Lui pour qui elle aurait&nbsp;remuer ciel et terre afin qu&rsquo;il mène une vie normale, selon son entourage. Mais le destin en a voulu autrement. Devant cette dure réalité, l&rsquo;indignation est à&nbsp;son comble&nbsp;dans le quartier et&nbsp;l&rsquo;entourage de la quadragénaire.</p>

<p>Personne à Albion ne s&rsquo;attendait qu&rsquo;un tel crime ait lieu dans le quartier. Hans Sreepaul, un voisin qui habite&nbsp;un appartement non loin, a du mal à réaliser que ce drame s&rsquo;est produit à proximité de son domicile. Il raconte d&rsquo;ailleurs qu&rsquo;il a entendu un grand bruit à l&rsquo;extérieur vers 22 h 30. <em>&laquo;Je n&rsquo;ai pas pris ce bruit en considération car je croyais que cela provenait de l&rsquo;appartement au rez-de-chaussée.&raquo; </em>Il confie sa peine de ne pas avoir pu venir en aide à la victime.</p>

<p>L&rsquo;ex-époux de l&rsquo;Écossaise, Jean Baptiste, est arrivé sur les lieux alors que la police médicale prélevait des échantillons. Bouleversé, l&rsquo;habitant de Rivière-Noire avance qu&rsquo;ils s&rsquo;étaient mariés en 2009 mais qu&rsquo;ils étaient en procédure de divorce depuis l&rsquo;année dernière. Entre-temps, il a refait sa vie. Malgré cela, ils entretenaient une relation cordiale&nbsp;et se voyaient de temps en temps.</p>

<p><em>&laquo;Je ne l&rsquo;ai pas vue depuis deux mois car j&rsquo;étais en Chine, explique le Mauricien d&rsquo;une quarantaine d&rsquo;années. Et, avant-hier, je lui ai parlé au téléphone. Elle m&rsquo;a dit qu&rsquo;elle allait bien mais qu&rsquo;elle voulait quitter Maurice pour retourner en Écosse.&raquo;</em> <a href="https://www.lexpress.mu/video/311351/ecossaise-tuee-albion-depuis-lannee-derniere-elle-voulait-regagner-son-pays-confie-son" target="_blank">Une idée qu&rsquo;elle avait d&rsquo;ailleurs en tête depuis l&rsquo;année dernière</a>, selon lui, car elle lui avait demandé d&rsquo;entamer les démarches pour elle à cet effet.&nbsp;</p>

<p>De son côté, Priya Reesaul, qui travaille comme bonne chez Janice Farman depuis un mois, confie que sa patronne était quelqu&rsquo;un de très d&rsquo;aimable. <em>&laquo;Nous avons tout le temps été en bons termes.&raquo;</em> C&rsquo;est à la radio qu&rsquo;elle a appris la mauvaise nouvelle. Elle s&rsquo;est immédiatement rendue sur le lieu du drame et a donné quelques informations aux policiers avant de nous parler.</p>

<p>Priya Reesaul soutient qu&rsquo;elle ne travaille qu&rsquo;une heure et demie par jour chez l&rsquo;Écossaise. Un souvenir marquant, selon la bonne, est que jeudi, Janice Farman lui avait dit en rigolant qu&rsquo;elle allait mourir parce qu&rsquo;elle n&rsquo;avait pas mis ses vêtements à sécher.</p>

<p>À Quatre-Bornes, Rakesh Puresh, l&rsquo;agent de sécurité de PECS, où travaillait la victime, confie qu&rsquo;il avait l&rsquo;habitude de voir Janice Farman tous les matins lorsqu&rsquo;elle garait sa voiture. <em>&laquo;Je ne la connaissais pas vraiment, mais le peu que je puisse dire, c&rsquo;est qu&rsquo;elle était une personne joviale. Elle parlait avec tout le monde et était très amicale aussi.&raquo;</em></p>

<p>Quant à Olivier Payo, propriétaire de la maison où vivait Janice Farman, il fait savoir qu&rsquo;il laissera la police mener son enquête. <em>&laquo;Ne donnons pas d&rsquo;informations à qui voudrait en avoir pour ceux qui veulent se cacher ou dissimuler des choses.&raquo;</em></p>

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" src="/sites/lexpress/files/images/meurtre-albion.jpg" />
		<figcaption>Un enquêteur se rendant sur la scène du crime, hier.</figcaption>
	</figure>
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Directrice de compagnie

La quadragénaire était directrice de la compagnie PECS (Mauritius) Ltd, située à l’avenue Surcouf, Quatre-Bornes. Elle avait emménagé à Albion avec son fils, en mars de cette année. Ce dernier avait été adopté trois mois après sa naissance, en 2007. Elle était en instance de divorce.

Un premier vol

Ce n’est pas la première fois que l’Ecossaise est confrontée à des malfrats. À la mi-juin, le pare-brise de la voiture de Janice Farman avait été endommagé. La victime n’avait effectué qu’une entrée au poste de police d’Albion à cet effet. Ce que confirme l’ex-époux de Janice Farman. La victime l’aurait informé, il y a deux semaines, qu’après s’en être pris à son véhicule, les voleurs ont volé son ordinateur portable. «L’incident s’est produit devant chez elle, à Albion», dit-il.

L’enfant pris en charge

La Child Development Unit (CDU) a pris en charge l’enfant de Janice Farman aux petites heures du matin, vendredi. Cela, jusqu’à ce que la CDU ait complété son enquête, apprend-on, car l’unité doit déterminer si celui-ci peut être remis à un membre de la famille. Une source proche du dossier nous apprend que le cas est traité avec prudence car l’enfant a été témoin d’un crime.

La mère biologique prend des nouvelles de son fils

<p>Anaïs <em>(prénom fictif)</em>, la mère biologique du garçon de dix ans, s&rsquo;est précipitée au poste de police d&rsquo;Albion, hier matin, dès qu&rsquo;elle a appris le décès de Janice Farman. Interrogée par l&rsquo;express, elle a indiqué qu&rsquo;elle avait donné naissance à l&rsquo;enfant le 17 mai 2007. À cette époque, elle n&rsquo;avait que 11 ans et avait été abusée sexuellement.</p>

<p>La mère d&rsquo;Anaïs avait, à l&rsquo;époque, un bébé de trois mois et ne pouvait prendre soin d&rsquo;un autre enfant, a relaté la jeune femme. Cette dernière devait aussi continuer sa scolarité. De ce fait, la mère d&rsquo;Anaïs avait transmis des messages sur les radios. Janice Farman avait alors manifesté son intérêt pour adopter le bébé. Anaïs a déclaré se souvenir qu&rsquo;elle s&rsquo;était rendue dans un bureau de la capitale, avec la victime, pour les démarches de l&rsquo;adoption.</p>