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Enquête policière: lorsque les enfants sont des témoins-clés

12 juillet 2017, 00:58

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Enquête policière: lorsque les enfants sont des témoins-clés

Deux enfants ont été témoins de crimes la semaine dernière. Dès lors, la CDU, des travailleurs sociaux et des psychologues ont été mis sur le coup… Histoire que leurs dépositions se fassent dans les meilleures conditions. Reportage.

La semaine écoulée a été fortement marquée par deux drames humains. Dans les deux cas, des enfants ont été témoins de la scène. Janice Farman aurait été tuée sous les yeux de son fils autiste alors que le fils aîné d’Anju Umawatee Somrah aurait vu son père la poignarder. Ces mineurs sont âgés de 10 et 11 ans respectivement. Les enquêteurs comptent sur leurs témoignages pour boucler leurs enquêtes. Comment est-ce que les autorités gèrent ce genre d’affaire où des enfants sont impliqués? 

L’inspecteur Shiva Coothen explique qu’il y a des dispositions spéciales en ce qui concerne les enfants. «Déjà, un enfant ne peut pas donner de déposition s’il n’est pas accompagné d’un adulte à qui il fait confiance.»

Les inspecteurs qui prennent les dépositions sont habiletés à parler aux enfants. Ainsi ils doivent impérativement utiliser des mots et termes appropriés, poser des questions pour avoir des réponses précises sans brusquer le mineur. Les policiers n’ont pas de formations spéciales pour cet exercice pointu, fait savoir l’inspecteur Shiva Coothen, mais au sein de la police, on soutient que des personnes ayant de telles sensibilités sont présentes. 

En ce qui concerne les enfants en difficulté ou traumatisés, la police recherche l’aide d’un psychologue pour savoir s’il peut déposer et à quel point sa déposition est crédible. Dans de tels cas, la Child Development Unit (CDU) entre aussi en jeu. 

Tous les enfants qui sont pris en charge par cet organisme bénéficient d’un soutien psychologique. Or, dans le cas du fils de Janice Farman, ce soutien a été redoublé. «C’est d’ailleurs le cas pour tous les enfants qui ont des besoins spéciaux», explique un officier du ministère. Souvent, la CDU fait également appel aux travailleurs sociaux avec les compétences nécessaires pour leur prêter main-forte. Le cas de cet enfant est d’autant plus délicat car il est le témoin clé dans l’assassinat de sa mère. De ce fait, il est sous surveillance constante et les visites sont très réglementées. «Tout ce qu’il dit est noté», explique-t-on. 

La question qui revient souvent est: quelle est le poids de la déposition d’un enfant, surtout lorsqu’il est atteint d’autisme ou d’autres troubles similaires? Notre interlocuteur explique que tout est décidé suivant le rapport d’un psychologue. Dans le cas d’un enfant traumatisé, c’est au psychologue de déterminer quand et sous quelles conditions il peut déposer et s’il doit assister à la déposition. 

Il a déjà été établi que le fils de Janice est apte à parler. «Il parle clairement, a de la suite dans les idées et s’exprime sans difficulté», indique notre interlocuteur. «Cet enfant a toutes les capacités pour parler aux enquêteurs.»

Mais tous les cas ne sont pas pareils. Il arrive que des enfants sont plus traumatisés que d’autres et ne sont pas aptes à déposer. Dans ce cas, l’enquête s’avère nettement plus difficile. Cependant, selon une source policière, à chaque fois qu’il y a des enfants dans une enquête, l’affaire devient plus compliquée, qu’il soit en bonne santé ou pas. «Il y a eu plusieurs cas où, en cour, les témoignages des enfants ont été rejetés car ils étaient trop inconstants. Ils n’arrivent pas à se souvenir des détails et changent de version.» D’ajouter, «c’est normal pour un enfant de ne pas se souvenir, mais c’est néfaste dans ces cas…»