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Rivière-des-Créoles -Veeteesha Jhummun : artiste et sculptrice
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Rivière-des-Créoles -Veeteesha Jhummun : artiste et sculptrice
Elle est non seulement talentueuse mais elle se donne à fond dans son parcours d’artiste peintre et sculptrice. Son mot clé c’est la patience. Elle, c’est Veeteesha Jhummun.
Résidant à Rivière-des-Créoles, elle a réalisé le plus grand rêve de son père. Qui a été son inspiration. «Mon père voulait devenir artiste mais faute de moyens il ne l’a pu. Donc c’était devenu mon but de réaliser son rêve», confie la jeune femme d’une voix remplie d’émotion.
Le rêve était là depuis le début, mais elle ne savait si elle avait l’aptitude ou le potentiel de s’y mettre. Elle est encore au collège lorsqu’elle découvre qu’elle possède un talent inné. Elle portait un intérêt particulier au mehendi (henné) à l’époque et devant ses dessins, ses professeurs l’encouragent à se lancer.
«Je faisais du henné au collège. C’est à travers cela que j’ai su que je pouvais tenter cette aventure. Mes professeurs aussi ont joué un grand rôle car ce sont eux qui m’ont encouragée.» Elle choisit donc l’art comme matière principale pour ensuite s’attaquer à un B.A. en Fine Arts avec spécialisation en sculpture à l’université de Maurice.
Issue d’une famille modeste, Veeteesha Jhummun a préféré mettre ses talents artistiques à l’œuvre pour financer ses études en art. Les matériaux nécessaires étant coûteux et impératifs pour essayer de nouvelles techniques, elle n’hésitait pas à mettre en vente des tableaux et portraits pour se procurer les moyens. Même si avec ses cours le temps était un luxe.
«Je suis d’une famille modeste. Ça ne me plaisait pas d’avoir à demander de l’argent à mon père pour mes matériaux. De plus, il est le seul à travailler dans la famille. Donc, je faisais en sorte de trouver du temps pour travailler sur des commandes. J’ai vendu environ 50 tableaux, portraits et paysages. Les gens apprécient mon travail et n’hésitent pas à me contacter pour des commandes. Je ne considère pas cet effort comme un fardeau mais c’est un plaisir pour moi de sa- voir que je peux alléger les dépenses de la famille et que mon travail est en demande», nous confie l’artiste.
Fibre de noix de coco
Même si ses pinceaux et canevas sont ses premiers outils, elle est très fascinée par les sculptures. Elle éprouve un enchantement pour transformer des objets sans importance en sculptures symboliques. Un art qu’elle maîtrise et qui lui correspond parfaitement. Avec une technique bien à elle, ce sont les fibres de la noix de coco qu’elle natte pour leur donner des formes.
«Lors de la dernière année de ma formation en arts, on avait le choix de créer ce qu’on voulait à partir d’objets et de matériaux de notre choix. Les fibres de noix de coco m’impressionnaient. J’ai tenté d’exploiter ce que j’avais et depuis je me suis perfectionnée avec les fibres.»
Elle avoue utiliser ses créations pour montrer sa réflexion sur la société. Elle aime bien présenter des animaux qu’elle associe à des concepts. «La première fois que j’ai tenté l’expérience avec les fibres de noix de coco, je n’y arrivais pas. Je n’arrivais pas à les rassembler et les mettre en valeur. Puis, je me suis dit pourquoi ne pas les coudre ? J’ai fait une chauve-souris avec. Et en même temps je pensais aux travailleurs de nuit. Comme les chauve-souris qui sortent la nuit pour se nourrir, les travailleurs de nuit aussi dépendent de la tombée de nuit pour leur gagne-pain.»
Un talent qui ne passe pas inaperçu, elle a aussi eu l’occasion d’exposer ses œuvres lors de divers évènements. Elle a récemment participé à une exposition organisée par la National Art Gallery destinée à donner la chance aux aveugles de connaître l’art à travers les sculptures. Elle a aussi eu la chance d’offrir un portrait à la présidente de la République, Ameenah GuribFakim, à la State House.
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