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Mare-d’Australia: Indranee Purmessur, donne-moi des p'tits pots… d’achards

14 juillet 2017, 01:53

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Mare-d’Australia: Indranee Purmessur, donne-moi des p'tits pots… d’achards

Mère de famille, elle ne se voyait pas vendre des achards. Mais la vie en a décidé autrement. Les ingrédients qui lui ont valu une clientèle fidèle: de la patience, des épices et sa petite touche personnelle.

Certains ont la chance de choisir leur métier. D’autres non. Tel est le cas d’Indranee Purmessur. Cette habitante de Mare-d‘Australia a dû se tourner vers la préparation d’achards et de samoussas il y a quelques années, à la mort de son mari. Un talent qui se fait rare mais qui lui a permis subvenir aux besoins de sa famille de quatre enfants.

Indranee Purmessur est vêtue d’une robe et d’un tricot, les cheveux bien attachés, lorsque nous la rencontrons. Devant elle est posé un sac rempli de pots d’achards, sous la varangue d’un magasin à Centre-de-Flacq. Pour le moment. Car la vendeuse ne reste jamais au même endroit pendant longtemps. «Ti mama mo kot bazar dan Flacq, ti mama mo dan lot landrwa», dit-elle.

Dans son sac il y a de quoi ravir les yeux et le palais. On y trouve des achards de mangue, bilimbi, sooran, mais aussi des mélanges de piments verts et de tamarin en autres. C’est tout en vendant ses produits, qu’Indranee nous raconte son histoire.

«Mo bann fami, mo mama, ti éna enn bon lamé ek monn aprann kwi ek met zasar ar bann-la mem. Avant je le faisais pour ma famille seulement.» Toutefois après le décès de son époux, il y a quelques années, Indranee s’est retrouvée dans une situation difficile avec ses enfants. «Mo’nn bizin tras mo lavi.»

Encouragée par les membres de sa famille et son entourage, elle a décidé de se lancer dans ce métier. «Dimounn bien kontan mo bann zasar ek samoussa, confie-t-elle. Lerla mo’nn désidé pou fer sa travay la mem.»

Se lancer dans la préparation d’achards est un risque qu’elle a pris. Et cela valait le coup puisqu’elle a des clients fidèles et d’autres qui lui commandent des samoussas toutes les semaines.

Mais ce travail n’est pas de tout repos. Aussi elle préfère ne pas faire de ses achards un produit commercial fait «brit-brit». «Mo pran bokou patians, asté mo bann zépis, fer sek, crazé ek prépar li dan mo fason», explique notre interlocutrice.

Pour la petite histoire, «avan sak mwa, dimounn ti pé met enn zasar konfi». Alors qu’aujourd’hui, dit-elle, les gens n’ont plus le temps d’en préparer. «Aster bann madam ki travay préfer asté.»

Ce métier est son gagne-pain, relate Indranee. Bien que ses enfants soient aujourd’hui mariés et qu’elle a moins de responsabilité, elle ne compte pas arrêter de préparer ses achards. «Je sais que mes clients aiment mon travail. Maintenant je le fais pour eux. Ek mo pou kontinié ziska mo kapav.»