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Affaire Roches-Noires: les relevés téléphoniques contredisent Gooljaury
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Affaire Roches-Noires: les relevés téléphoniques contredisent Gooljaury
Le témoin-clé dans l’affaire Roches-Noires n’a pas lésiné sur les détails, jeudi 13 juillet, en cour intermédiaire. Rakesh Gooljaury est revenu sur le vol au campement de Navin Ramgoolam, le 3 juillet 2011. Il intente un procès à l’ex-Premier ministre (PM), les Deputy Commissioners of Police (DCP) Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojbally, leur reprochant d’avoir comploté contre lui.
Interrogé par Me Mohana Naidoo, l’homme d’affaires a expliqué qu’une fête a été organisée, le jour de l’incident, où plusieurs personnes étaient présentes, dont Navin Ramgoolam, Nandanee Soornack, sa fille et son gendre. «J’ai quitté le campement vers 23 h 30 pour rentrer chez moi,à St-Pierre. Vers 2 heures du matin, Nandanee Soornack m’a appelé pour me dire qu’il y a eu un vol et m’a demandé de revenir», a relaté Rakesh Gooljaury. Une fois sur les lieux, il aurait revu Navin Ramgoolam aux côtés de la femme d’affaires.
Selon le témoin-clé, les DCP sont arrivés quelques minutes plus tard. «Mme Soornack m’a raconté ce qui s’est passé. Navin Ragoolam et elle ont surpris un voleur en train de les épier lorsqu’ils étaient au lit.»
Par la suite, le cambrioleur se serait jeté sur eux, torse nu, muni d’un tournevis. Il aurait tenté d’abuser de Nandanee Soornack. Le leader des Rouges aurait été blessé à l’estomac et cette dernière a dû remettre Rs 20 000 au voleur qui a ensuite pris la fuite.
Rakesh Gooljaury a indiqué que l’ex-PM a demandé aux DCP de rapporter l’affaire. Les accusés auraient expliqué au témoin qu’il devait au préalable faire un statement à la police.
L’homme d’affaires devait rapporter à la police qu’il se trouvait seul au campement lorsqu’un vol a eu lieu. «Au début, je n’étais pas d’accord. Mais Navin Ramgoolam m’a assuré que je n’allais pas avoir de problème. Alors, j’ai accepté.»
L’homme d’affaires cuisiné par Me Gavin Glover
Rakesh Gooljaury a fait ressortir qu’il a déposé un chèque de Rs 100 000 pour faire croire qu’il a loué le campement. «Je suis allé déposer le chèque au bureau de l’ex-PM. Ce dernier m’avait dit qu’il allait retourner l’argent mais il ne l’a jamais fait.» Une déclaration qui a provoqué les rires de Navin Ramgoolam.
Lors du contre-interrogatoire du témoin, mené par Me Gavin Glover, Senior Counsel, celui-ci s'est appesanti sur les appels téléphoniques qu’aurait effectués Nandanee Soornack. L’avocat a soutenu que les relevés téléphoniques montrent qu’elle n’a effectué aucun appel au témoin le jour de l’incident. «Vous avez dit que vous avez reçu un appel sur votre portable de Mme Soornack.»
Or, dans sa déposition à la police, le 12 mai 2015, l’homme d’affaires avait avancé : «J’ai reçu un appel d’une landline au campement de Nandanee Soornack. Je ne me souviens pas si c’est elle qui m’a parlé ou une autre personne.»
L’avocat a alors souligné que le jour du cambriolage, le témoin se trouvait à Lallmatie à 02 h 03, à Quartier-Militaire à 02 h 04, à Coco-Beach à 02 h 12, et à Poste-Lafayette à 02 h 20. Et non à St-Pierre, comme l’a affirmé Rakesh Gooljaury. Ce dernier a alors expliqué qu’il avait donné une fausse version dans un premier temps, avant de revenir sur sa déposition lorsque son nom a été cité dans la presse.
Il s’est alors rendu aux Casernes pour donner une autre version, accompagné de Me Sanjeev Teeluckdharry. Rakesh Gooljaury a aussi souligné qu’il est toujours l’ami de Navin Ramgoolam, ce qui a de nouveau fait rire ce dernier.
L’avocat de l’ancien PM a aussi révélé qu’un accord avait été signé entre Rakesh Gooljaury et sa femme pour que Rs 200 000, un appartement et une voiture soient mis au nom de celle-ci, et que Rs 21 millions soient versées au nom de son fils, pendant leur divorce, le 28 juin. Or, les compagnies de Rakesh Gooljaury ont été mises en liquidation. Le procès se poursuivra le 21 juillet.
Trois charges radiées en 2016
L’année dernière, Navin Ramgoolam avait vu trois charges de «public official using his office for gratification» contre lui radiées en cour. Ce, lors de son 69e anniversaire. «Ce n’est pas qu’un cadeau d’anniversaire, je compte laver mon honneur», avait-il fait ressortir. Il lui était reproché d’avoir utilisé son poste de chef du gouvernement pour allouer des terrains à des tierces personnes.
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