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Des ados sèment la terreur dans un shelter et ses environs

15 juillet 2017, 14:00

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Des ados sèment la terreur dans un shelter et ses environs

Des locataires d’un abri géré par la Child Development Unit et situé dans le Nord en sont venus aux mains mercredi. Lors de cette bagarre, les employés ont aussi été agressés et les biens du shelter endommagés. Le cas a été rapporté à la police.

Des incidents similaires, apprend-on, sont récurrents au sein de ce centre qui est très connu des habitants. En effet, il nous revient que ses locataires, une vingtaine d’adolescents, circulent librement dans le village. Comment ? se demandent les habitants.

L’express s’est rendu sur les lieux. Des habitants nous confient que ces jeunes sont souvent vus en train d’escalader les murs afin d’avoir accès à l’extérieur ou encore pour regagner l’abri. D’ailleurs, pour ce faire, ils ont même enlevé, en partie, les fils de fer barbelé qui se trouvent au-dessus des murs. Ces «escapades» ont lieu à tout moment de la journée, voire la nuit.

Destination ? La boutique pour s’acheter des gâteaux ou encore des cigarettes après avoir vendu au boutiquier des bouteilles qu’ils auraient volées. Ils se rendent également à la mer pour nager, certes, mais aussi embarquer dans les bateaux des pêcheurs. «Ils manipulent leurs équipements avant de les jeter à la mer», raconte un homme que nous avons rencontré à la plage.

Mais ce qui dérange : ces ados sillonnent le voisinage. Tantôt pour retrouver des amis qu’ils n’hésitent pas à inviter au shelter (en escaladant le mur, encore une fois) tantôt pour voler de la nourriture ou des vêtements. Si certains habitants estiment que ces jeunes ont trop de liberté (d’autant plus qu’ils disent avoir appris que les employés n’arrivent pas à exercer leur autorité sur eux), d’autres croient que ce sont des enfants malheureux. «Je donne Rs 10 à l’un d’entre eux chaque jour. Il y a un autre qui me demande des vêtements», relate une habitante.

Au ministère de tutelle, on affirme que les autres abris connaissent des problèmes de violence similaires. À la suite d’un cas de maltraitance dans un shelter de Curepipe, dévoilé par l’express il y a trois semaines, le ministère a initié une enquête sur tous les abris. Et des mesures appropriées devraient être prises incessamment.

Pour sa part, Rita Venkatasamy, Ombudsperson for Children, confirme que cela fait un moment que cette situation perdure au shelter du Nord. Il y a quelque temps, elle s’est rendue sur les lieux pour faire de la médiation. Mais le problème, dit-elle, relève du fait que les adolescents se sentent forts en étant ensemble. «Il y a de gros problèmes de comportement. Le personnel est à bout. Il faut séparer ces ados. Mais le problème c’est que tous les shelters sont remplis. Comme je le dis à chaque fois, il nous faut de petites unités afin que la réhabilitation puisse se faire comme il se doit», souligne-t-elle.

Rita Venkatasamy préconise des shelters spécialisés pour des mineurs difficiles. Elle fait valoir que l’État aurait beaucoup à gagner s’il collaborait davantage avec l’ONG Safire qui travaille avec les enfants de rue.

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