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Commission sur la drogue: Ti Ner incrimine l’ADSU
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Commission sur la drogue: Ti Ner incrimine l’ADSU
Sorti de l’ombre, Siddick Islam, aussi connu sous le nom de Ti Ner, est arrivé tout sourire à la cour commerciale peu avant le début des auditions, lundi 17 juillet, pour être entendu par la commission d’enquête sur la drogue. Ses proches, dont sa femme Naserah Vavra, étaient déjà présents sur les lieux, mais ils n’ont pas eu accès à la salle.
Condamné à 30 ans de prison en 2006 pour avoir commandé environ deux kilos d’héroïne de Madagascar, Siddick Islam avait fait appel du jugement, mais sa peine a été maintenue. Lors de son audition, il a pris pour cible Roshi Bhadain, Me Ashley Hurhangee et des officiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU).
Roshi Bhadain et les Rs 300 000
«Roshi Bhadain ti parmi bann avoka ki ti vinn get mwa dan prizon», a déclaré Ti Ner. Il a soutenu que l’avocat lui a demandé Rs 300 000 pour le défendre. Somme qu’il dit avoir payée, mais par la suite, il n’aurait jamais revu Roshi Bhadain. Sollicité, ce dernier a tout nié. Le leader du Reform Party a soutenu qu’il n’a jamais défendu qui que ce soit sur le Drug Trafficking Act. «Zamé monn réprézant li», a-t-il martelé.
La déposition de Farad Sheriff
Roshi Bhadain n’est pas le seul avocat qui a été pris pour cible par Siddick Islam. Le trafiquant a raconté à la commission que Farad Sheriff avait été arrêté dans la même affaire que lui. Mais ce dernier ne sachant ni lire ni écrire, «c’est son avocat, Ashley Hurhangee, qui a rédigé sa plainte. Linn dévir tou anbalao pou inkriminn mwa».
Des accusations que Me Ashley Hurhangee balaie d’un revers de main. «Cela ne s’est pas passé comme ça. J’étais effectivement l’avocat de Farad Sheriff, mais Ti Ner a réinventé l’histoire», dit-il. L’avocat explique que dans sa première version des faits, son client avait incriminé Ti Ner du début à la fin. Par la suite, la famille de son client est venue le voir pour lui demander de changer de version. «Mais je ne travaille pas comme ça moi. Je les ai mis dehors», fustige Ashley Hurhangee. Il précise que c’est à ce moment-là que Farad Sheriff a décidé de changer d’avocat.
Le rôle de l’ADSU
Siddick Islam n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec l’ADSU, lançant des accusations contre le surintendant Sharir Azima. Le trafiquant a expliqué que tout aurait été faussé dans son arrestation et son procès, disant que la drogue aurait été commandée par les limiers de l’ADSU eux-mêmes. «Sinon, comment expliquer qu’il n’y avait pas de mules ? Le colis a été pris directement de l’avion pour une livraison par des officiers de l’ADSU», a-t-il déclaré à la commission. Selon lui, il ne fait aucun doute que le surintendant Sharir Azima a protégé ses hommes dans cette affaire.
Son alibi – il ne cesse de clamer qu’il était au casino ce soir-là – aurait été détruit par cette même équipe. Par la suite, il aurait assisté Me Ashley Hurhangee à «dévir lanket.» Dans l’entourage de Sharir Azima, ces propos font rire. «Cet alibi n’a pas tenu en cour, ni en appel. Il n’a jamais pu le prouver», dit-on. L’on affirme que l’équipe du surintendant a bien fait son travail ; le controlled delivery a eu lieu et il a été prouvé que Siddick Islam est à la tête de ce réseau.
Hors de l’ouïe du public, Siddick Islam aurait incriminé Raouf Gulbul et d’autres limiers de l’ADSU. Après sa déposition, le travail de la commission s’est vu grandement augmenté. Il faudra enquêter et convoquer les personnes mentionnées par Ti Ner hier. Si la date du rapport intérimaire est toujours maintenue pour septembre, aucune date n’a été avancée pour le rapport final.
Alors que la commission reprend ses travaux demain, une nouvelle audition est attendue jeudi. Dev Hurnam a reçu sa lettre deconvocation et est attendu en cour commerciale à 13 heures pour s’expliquer sur les points suivants : les avocats et officiers de police qui pervertissent la justice en protégeant les réels trafiquants de drogue et la relation entre trafiquants et politiciens.
Ambiance
L’audience a démarré lentement avec Siddick Islam qui a tenu à relater la manière dont il se serait fait plumer par des avocats. «Zot inn pran mwa pou masinn a sou», a-t-il déclaré à plusieurs reprises. Paul Lam Shang Leen l’a rappelé à l’ordre à plusieurs reprises, lui rappelant que la commission ne peut rien faire et qu’il doit se concentrer sur le trafic de drogue. Après plusieurs rappels à l’ordre et face à un agacement à peine masqué, le trafiquant a pris la mouche et a tout bonnement refusé de parler. «Mo pa pou réponn, narnié mo pa pou dir. Ou otoriz mwa ékrir enn let ofisiel pou expliké kifer», a-t-il dit. Il a fallu que le président le laisse finir ses doléances concernant les avocats pour qu’il accepte de poursuivre son audition à huis clos.
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