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[Vidéo] Sa mère admise à Brown-Séquard, Riyad, 14 ans, dort dans un bus…

19 juillet 2017, 15:17

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[Vidéo] Sa mère admise à Brown-Séquard, Riyad, 14 ans, dort dans un bus…

Alors que tous les enfants de son âge s’apprêtent à passer de bons moments pendant leurs vacances scolaires, Riyad (prénom modifié), 14 ans, erre dans les rues de Plaine-Verte. Il passe ses journées dans le jardin de la localité. Depuis que sa mère a été hospitalisée, il y a trois semaines, il est livré à lui-même.

C’est dans le jardin de Plaine-Verte que nous avons rencontré l’adolescent, mardi 18 juillet. Vêtu d’un jogging et d’un pull-over gris, ce grand gaillard ne donne pas l’impression que son monde s’est écroulé. Il ressemble à tous les enfants de son âge. Mais, en l’écoutant parler, on se rend compte des difficultés qu’il a connues. Il se laisse aller à des confidences. «Je souhaiterais vivre comme les enfants de mon âge. Je n’ai pas eu cette chance.»

À trois ans, suivant le décès de son père, Riyad et sa mère sont pris en charge par une mosquée de la rue Labourdonnais. Alors qu’il a 12 ans, ils sont transférés au couvent de la rue St-Georges. C’est là que commencent les problèmes. «Il y avait beaucoup de ragots. Les gens nous voulaient du mal et ils n’étaient pas contents que nous ayons un coin à nous», confie-t-il.

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Sa mère et lui décident alors de quitter définitivement le couvent pour aller louer une maison à Vallée-Pitot. Mais ils ne tardent pas à l’abandonner. «On n’avait nulle part où aller. Ni les proches de mon père ni ceux de ma mère n’ont voulu nous aider», relate ce dernier. Ce qui rend sa mère dépressive. «La mort de mon père a rendu ma mère malade. Elle n’a jamais pu accepter son départ.»

Parvez décide alors de se rendre à l’hôpital Brown-Séquard pour se faire soigner. Mais elle ignore qu’elle devra y être admise. Depuis, Riyad est seul. Pour manger, il quémande. «Des fois, certaines personnes me donnent Rs 5 ou plus, alors que d’autres m’ignorent ou m’insultent. Je mange deux fois par jour, le matin et le soir», raconte l’adolescent. Ses repas consistent de pain qu’il achète dans les «lotel dité».

Devant cette situation, il a voulu essayer d’améliorer sa condition de vie. Riyad a pris de l’emploi dans un snack de la localité, mais, à la fin du mois, le propriétaire l’a mis à la porte et aurait refusé de lui remettre son salaire. Le jeune garçon dit s’être rendu à l’hôpital pour rendre visite à sa mère. «Elle sait que je dors à la belle étoile, mais elle n’y peut rien. Elle me demande de faire attention», relate-t-il, le regard dans le vide. À la nuit tombée, il attend les dix coups de cloche de l’église pour se réfugier dans sa cachette avec ses amis qui, comme lui, n’ont pas de famille et tentent d’oublier leur sort.

Sa plus grande crainte désormais, c’est d’être pris en charge par la Child Development Unit (CDU) «Tout ce que je veux, c’est que quelqu’un me prenne sous son aile ou d’être de nouveau admis dans un couvent. Je ne veux pas aller à la CDU», lâche Riyad, plein d’espoir.

Retourner sur les bancs de l’école

<p>Riyad n&rsquo;a jamais été au collège. Après avoir complété le Certificate of Primary Education, à l&rsquo;école primaire Dr Beaugeard, il arrête l&rsquo;école. <em>&laquo;Je ne pouvais plus apprendre. Je travaillais bien jusqu&rsquo;en Standard 4, mais après, j&rsquo;ai commencé à avoir du mal à me concentrer&raquo;</em>, confie-t-il. Toutefois, il aimerait bien retourner sur les bancs de l&rsquo;école. Et rêve de devenir propriétaire d&rsquo;un snack ou d&rsquo;être mécanicien.</p>

Démêlés avec la police

La vie de Riyad a toujours été parsemée d’obstacles. «Dimounn maltret nou, met tou kalité sarz lor mwa. Mo pa mové mwa», affirme-t-il. Du haut de ses 14 ans, cet adolescent a déjà eu des ennuis avec la police. Plusieurs fois. D’ailleurs, mardi 18 juillet, alors qu’on s’apprêtait à le rencontrer, nous apprenions que les policiers de Trou-Fanfaron l’avaient embarqué suivant une plainte. «Zot dir monn tir kouto dan enn magazin. Mo péna kouto é mo pa koné ki magazin sa», se défend-il. Après avoir pris sa déposition, les policiers l’ont autorisé à partir…