Des fonctionnaires insatisfaits du rapport du Pay Research Bureau (PRB) descendent dans la rue. A la mi-journée, ce 20 juillet 1987, un millier de «clerical officers», membres de la Government General Services Union (GGSU) manifestent à la rue de La Chaussée et forcent la police à dévier la circulation. En solidarité avec leurs collègues, en poste dans les ministères, des douaniers aussi débrayent et viennent les rejoindre devant le Parlement. Ils y attendent leurs dirigeants syndicaux partis à la rencontre du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo à l’Hôtel du Gouvernement.

Tout commence à l’heure du déjeuner. Les dirigeants de la GGSU, menés par Rashid Imrith, convient les membres du syndicat à une marche partant du Théâtre de Port-Louis pour se terminer au siège de la Fédération des syndicats du Service Civil (FSSC). Toutefois, des unités de la Riot Unit sont présentes sur le parcours et une bousculade survient à la hauteur du siège de l’Anglo Mauritius, juste avant le bâtiment du Trésor. Les syndicalistes affirment qu’une dame a été brutalisée par des policiers. Une grève symbolique est immédiatement ordonnée et des fonctionnaires bloquent la rue de la Chausée. Ils ne se disperseront que vers 15 h 00 à la demande de Toolsyraj Benydin, président de la FSSC. Ce dernier revenu des négociations avec les membres du gouvernement leur annonce une possible hausse salariale de 20 % «across the board.»

Il faut dire que le rapport du PRB, dont le directeur à cette époque est France Empeigne, suscite un mécontentement général. D’autant qu’il est publié à la veille du Nomination Day précédant les élections générales du 30 août 1987. Les employés des corps parapublics comme la Mauritus Broadcasting Corporation et la Mauritius Marine Authority réclament également une révision salariale.

Dans le contexte de campagne électorale, le gouvernement de Sir Anerood Jugnauth fera des concessions et l’Alliance MSM-PTR-PMSD remportera les élections générales du 30 août 1987.