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Après la mort de sa mère: Anaas, 13 ans, attend que la présidente tienne parole
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Après la mort de sa mère: Anaas, 13 ans, attend que la présidente tienne parole
Begum Mangalkhan n’aura pas vu se concrétiser son rêve avant de quitter ce monde. Agonisante, elle souhaitait vivre dans une maison décente et savoir son fils en sécurité. Mais la mère du petit Anaas, désormais âgé de 13 ans, a rendu l’âme en février, dans l’attente que les autorités l’aident à connaître des jours meilleurs.
La promesse d’un logement décent et de meilleures conditions de vie faite par Ameenah Gurib-Fakim est toujours présente dans l’esprit du garçon. Mais, dit-il, «prézidant pann revinn ankor». Du haut de ses 13 ans, les traits sérieux – trop pour un enfant de son âge – Anaas semble avoir été endurci par les épreuves de la vie. Il y a un peu moins d’un an, ce garçon prenait en charge sa mère amputée et aveugle : il s’occupait d’elle et lui donnait même le bain.
En juillet dernier, mère et fils avaient été mis en lumière lorsque la présidente de la République et une délégation, incluant des politiciens et des membres d’ONG, avait été les rencontrer. Cette visite faisait suite à un article de presse racontant les misères de Begum Mangalkhan qui vivait dans une bicoque en tôle, avec son enfant.
Cinq mois se sont écoulés depuis que la tuberculose a eu raison de Begum Mangalkhan. «En décembre, elle a quitté l’hôpital pour venir vivre avec nous et, en février, elle est morte. Elle a eu de l’eau dans les poumons en plus des complications liées à son diabète», raconte Nazma, la mère de cette dernière. C’est chez elle, à Plaine-Verte, qu’Anaas vit désormais. C’est d’ailleurs dans la modeste maison que celle-ci loue que nous avons rencontré le garçon, qui sous le regard tendre de sa grand-mère, nous a parlé de sa vie.
Un enfant incroyable
«Je suis en Pre-Voc au collège Islamic», indique Anaas, de sa voix un peu rauque. «Mo dadi ed mwa pou tou séki koté manzé, mo mamou ed mwa koté lékol», ajoute-t-il. Celui qui s’était habitué à vivre en faisant le va-et-vient entre la maison de sa mère et de sa grand-mère retrouve petit à petit une vie normale. Ayant perdu sa fille, toute l’affection de Nazma repose à présent sur son petit-fils : «Anaas est un enfant né prématurément, il était souvent malade, mais ce qu’il a fait pour sa mère est incroyable. Il nous aime toutes les deux : son temps se partageait entre nous deux. Il venait prendre de la nourriture ici pour en apporter à sa mère», poursuit la retraitée, les larmes aux yeux.
Anaas, elle y tient comme à la prunelle de ses yeux, malgré ses conditions de vie modestes : «Anaas ne s’en ira pas d’ici. Depuis sa naissance jusqu’à ce jour, je m’en suis occupé. Tant que je serai là, il sera avec moi», soutient cette grand-mère déterminée.
Pourtant ils font face à une dure réalité : pensionnaire, Nazma vit en location. «Quand je ne serai plus là que va devenir Anaas ?» s’inquiète-t-elle. Pour l’instant avec sa pension, ils parviennent à vivre tant bien que mal, se contentant du strict nécessaire. Mais, c’est de penser à l’avenir incertain qui fait encore une fois rougir les yeux de la grand-mère.
Un appel à l’aide
Anaas caresse encore le rêve que sa mère lui avait mis dans la tête : celui d’avoir une maison où il pourra mettre les siens à l’abri. Si des démarches en ce sens avaient été initiées, il s’avère qu’avec le décès de Begum Mangalkhan, la donne a changé. «On nous a dit qu’il faut faire un affidavit afin de continuer la procédure au nom d’Anaas. Mais nous n’avons pas d’argent pour cela», déplore la grand-mère. À cet effet, la famille lance encore un appel à l’aide à ceux qui pourront leur permettre d’envisager un avenir plus serein
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