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Économie bleue: le gouvernement pose un lapin à la Banque mondiale

21 juillet 2017, 20:30

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Économie bleue: le gouvernement pose un lapin à la Banque mondiale

Les invitations avaient été envoyées. Une salle de l’hôtel Labourdonnais, au Caudan, réservée. La présentation du rapport de la Banque mondiale sur l’économie bleue devait avoir lieu ce jeudi 21 juillet, à 14 heures. Sauf qu’à la dernière minute, elle a tout bonnement été annulée… 

La délégation de la Banque mondiale avait pourtant fait le déplacement à Maurice pour l’occasion. Elle avait à sa tête l’économiste environnemental Raeffello Cervigni. Et il était prévu que le Country Director de l’organisme intervienne par vidéoconférence de Maputo. Mais peu peu de temps avant le début de l’événement, les organisateurs et invités ont été informés que le ministère de l’Économie océanique n’y participerait pas. 

Raison : dans les milieux concernés, on avance que le rapport de la Banque mondiale ne serait pas au goût du gouvernement. Ce document a été préparé pour soutenir la stratégie de développement de l’économie bleue. Cependant, un extrait a été publié dans l’hebdomadaire Week-end, le dimanche 16 juillet. Et selon nos informations, cette fuite a grandement irrité le gouvernement. L’express avait également donné des éléments du rapport dans son édition du mercredi 19 juillet et avait évoqué la tenue de cette réunion.

L’extrait publié par notre confrère inclut des détails inquiétants sur des projets qui sont en gestation. Parmi ceux-ci, l’Island Container Terminal ou encore le bunkering à Albion. Deux projets-phares du gouvernement qui ont été critiqués par la Banque mondiale. 

Dans les milieux concernés, on fait aussi ressortir que le gouvernement ne serait pas d’accord avec d’autres conclusions de l’organisme. Dans le courrier d’annulation, au ministère de l’Économie océanique, on indique que les implications du rapport doivent d’abord faire l’objet de discussions approfondies au Conseil des ministres. Et d’ajouter qu’il serait «prématuré» de s’engager dans des discussions en ce qui concerne la mise en place des recommandations du rapport.

«Aucune autre explication n’a été fournie pour expliquer l’annulation de l’événement. Mais c’est certain que la fuite d’informations dans la presse a causé des problèmes. Cela n’a pas créé une atmosphère favorable», souligne-t-on dans les milieux concernés. 

Des invités interrogés disent ne pas avoir été informés d’autres raisons qui pourraient justifier l’absence du ministère de l’Économie océanique. Nous avons tenté de contacter le ministre Prem Koonjoo, mais nos appels sont restés sans réponse. La posture du gouvernement semble avoir pris de court la BM.

Pas de participation avant le Conseil des ministres 

<p>Interrogé, un haut gradé de l&rsquo;hôtel du gouvernement souligne qu&rsquo;il s&rsquo;agissait avant tout de la présentation d&rsquo;une ébauche du rapport. <em>&laquo;Il faut des discussions au Conseil des ministres et ensuite la soumission du rapport final. Ce n&rsquo;est qu&rsquo;après qu&rsquo;il pourrait y avoir participation aux discussions</em>&raquo;, indique-t-il. Selon lui, les hauts fonctionnaires du ministère de l&rsquo;Économie ocréanique sont partis en mission à l&rsquo;étranger et n&rsquo;auraient&nbsp;pu participer à la présentation. Quid des critiques dans le rapport de la Banque mondiale ? <em>&laquo;Il y a de bons et de mauvais points, mais le gouvernement n&rsquo;a jamais dit qu&rsquo;il rejette le rapport in toto. Il sera étudié dans sa globalité. Le processus continuera comme prévu.&raquo;</em></p>