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Il dort dans un bus: des Mauriciens tendent la main à Riyad, 14 ans

22 juillet 2017, 00:30

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Il dort dans un bus: des Mauriciens tendent la main à Riyad, 14 ans

Les internautes n’ont pas tardé à manifester leur souhait de venir en aide au petit Riyad (prénom modifé). Mercredi 19 juillet, le quotidien de ce garçon de 14 ans, qui erre dans les rues de plaine-verte, a été raconté dans les pages de «bonzour. Il disait vouloir «vivre comme les jeunes de son âge».

Son histoire a touché de nombreux Mauriciens, qui ont signifié leur intention de l’aider. Les internautes sont les premiers à avoir fait preuve de solidarité. Certains ont promis de lui ramener de la nourriture, d’autres de lui offrir un toit.

Ils sont tous des Facebookeurs, à l’instar d’une gérante de magasin à la rue Desforges. Celle-ci dit être prête à soutenir une famille qui prendrait le jeune garçon sous son aile. «Malheureusement, je ne peux pas l’accueillir chez moi. Mais je suis prête à aider d’autres personnes qui sont disposées à le faire», a-t-elle affirmé.

Comme elle, Sharifa nous a contactés le jeudi 20 juillet pour proposer son soutien à l’adolescent. «Je peux même lui offrir de la place chez moi. Je suis allée le voir à Plaine-Verte lorsque j’ai appris ce qui lui était arrivé. Je lui ai donné de quoi manger. Mais je veux l’aider plus que cela», avance la bonne samaritaine.

Le hic, c’est que jeudi, lorsque nous sommes allés à la recherche de Riyad à Plaine-Verte, où nous l’avions rencontré la fois précédente, l’adolescent avait disparu. Ceux qui avaient l’habitude de le voir dans les parages nous ont indiqué l’autobus où dort le jeune garçon, mais toujours aucune trace de lui.

Nous sommes alors allés à la recherche de ceux qui avaient déjà tendu une main à Riyad et à sa mère. Certains, qui les connaissent depuis la naissance du garçon, reviennent sur son passé trop lourd.

«Ce n’est pas un enfant facile à cause de ce qu’il a vécu. Nous l’avions recueilli, mais après quelques jours, il est parti», confie Raoul (prénom modifié). Ce dernier a connu la mère de Riyad, alors qu’elle était pensionnaire au couvent d’une société musulmane à la rue Labourdonnais. «Sa mère souffrait de dépression depuis son admission. Je sais qu’elle s’est mariée et son époux est mort dans un accident. Il avait été percuté par une voiture», se souvient notre interlocuteur.

Cependant, au fur et à mesure que Riyad grandit, les choses deviennent encore plus difficiles. «La vie l’a rendu encore plus turbulent. Nou ti pé pardonn li, nou ti pé koz ar li, ésey fer li konpran. Mais il commençait à avoir des problèmes de comportement», indique Raoul. Ce dernier raconte que durant leur séjour au couvent, aucun membre de leur famille ne leur a rendu visite.

Fugues répétées

«Il avait été admis à l’école Beaugeard à Port-Louis. Mais sa scolarité ne s’est pas bien passée non plus. Il a été livré à lui-même lorsque l’état de santé de sa mère s’est détérioré», poursuit Raoul. Au bout de quelques années passées à l’orphelinat de la rue Labourdonnais, le jeune Riyad est transféré à celui de la rue St-Georges.

«Laba, so konportman inn anpiré. Linn vinn violan. Nou finn désid pou amenn li swiv tretman Brown-Séquard. Li’nn res dé mwa apré li’nn réfer mem zafer. Li ti pé revolté avek so mama», confie cet habitant de la capitale.

Raoul ne baisse pas les bras pour autant. «Nou finn lité pou li répran enn lavi normal.» Riyad cumule les fugues à l’orphelinat. Raoul cherche un logement décent pour les deux à Vallée-Pitot. D’ailleurs, dit-il, «on cotisait pour subvenir à leurs besoins mensuellement».

Au moment de l’adolescence, Riyad se serait laissé entraîner dans d’autres fléaux. Il a eu plusieurs démêlés avec la justice. Il y a quelques mois, la police l’avait retrouvé dans un état second à la rue Desforges. Il avait été emmené à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et y avait été admis pendant deux jours. À sa sortie, il avait été transféré à Brown-Séquard, mais il aurait fugué au bout de quelques jours. Encore une fois.

<p><strong>Déjà pris en charge par la CDU</strong></p>

<p>Nous avons sollicité la <em>Child Development Unit</em>. Cette unité dont Riyad ne veut plus entendre parler. Une source affirme qu&rsquo;il a déjà été pris en charge. Après plusieurs consultations avec un psychologue, il avait été décidé de l&rsquo;envoyer à l&rsquo;établissement psychiatrique de Brown-Séquard à nouveau. Cependant, il se serait encore échappé. Contacté au téléphone, un préposé du ministère du Développement de l&rsquo;enfant nous a informés qu&rsquo;une enquête est en cours pour revoir toutes les possibilités d&rsquo;aider Riyad, en lui offrant le meilleur encadrement possible.</p>

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