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Élevage de poules pondeuses: l’éclosion de Massoud Emritte

24 juillet 2017, 02:30

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Élevage de poules pondeuses: l’éclosion de Massoud Emritte

Il n’avait que 19 ans lorsqu’il décide de se lancer dans l’élevage de poules pondeuses. Aujourd’hui, après plus de 30 ans, Massoud Emritte est le premier éleveur certifié Starponte par Les Pondeuses Réunies, entité de la société Livestock Feed Ltd du groupe Eclosia. Rencontre avec ce chef d’entreprise…

Massoud Emritte a l’air timide au premier abord. Mais parlez-lui d’élevage de poules pondeuses et ses yeux s’écarquillent, ses paroles s’envolent… C’est qu’il a de quoi être fier de son parcours de plus de 30 ans dans le secteur de production d’œufs à Maurice. Niché à Pamplemousses, Golden Lay, son entreprise tourne à plein régime. Une unité de production qui lui a valu d’être le premier éleveur certifié Starponte par Les Pondeuses Réunies (LPR), entité de la société Livestock Feed Ltd du groupe Eclosia. 

Tout comme lui, quatre autres éleveurs bénéficient d’un encadrement avec LPR en vue d’obtenir cette certification (voir encadré). Avec une dizaine d’employés et plus de 30 000 poules pondeuses, le tout étendu sur un terrain d’un arpent, Massoud Emritte est plus que satisfait. Si, aujourd’hui, il est chef d’entreprise, ses débuts, il n’est pas prêt de les oublier.

La poule aux œufs d’or

Interrogé sur son quotidien d’éleveur, Massoud Emritte souligne que les choses ont bien changé depuis 1985, l’année où il a fait le choix de se lancer dans l’élevage de poules pondeuses. Il avait 19 ans et était chômeur. Massoud décide alors de prendre avantage des prêts qu’offre la Development Bank of Mauritius à l’époque afin d’encourager des gens à se lancer dans l’entrepreneuriat. 

Il commence avec un prêt de Rs 50 000 et 400 poules non loin de son domicile à Terre-Rouge. «Je ne connaissais rien à l’élevage ! Je n’avais jamais visité de ferme auparavant. Il m’a fallu tout apprendre de zéro», explique-t-il. Il ne savait pas non plus qu’avec ce business il avait trouvé la poule aux œufs d’or. 

Auparavant, le quinquagénaire était à pied d’œuvre seul tous les matins à nourrir ses poules à la main. Et depuis 2006, il a déménagé son élevage à Pamplemousses. Celui-ci s’est alors agrandi et automatisé. Et son équipe a décuplé. Mais les responsabilités restent les mêmes. 

«C’est un métier qui demande beaucoup de persévérance et de sacrifice. Il n’y a pas de congé, ni de vacances. Il faut toujours être là pour veiller à ce que tout se passe bien 365 jours sur 365», avance-t-il. Mais Massoud Emritte ne regrette rien. C’est un métier qui lui a tout de même permis d’être indépendant et de prendre soin de sa famille. 

Des difficultés, il en a connu durant ces 32 dernières années. À commencer par la compétition. L’augmentation du nombre d’éleveurs de poules d’année en année ne lui rend pas la tâche facile. Massoud Emritte tient cependant à rester compétitif tout en offrant un produit de qualité. C’est d’ailleurs ce qui l’a motivé à se tourner vers la certification Starponte. 

L’éleveur et chef d’entreprise veille au grain afin d’avoir des œufs de qualité. Ces derniers sont vendus en grande surface, dans des «ti laboutik», des pâtisseries ainsi que les points de vente Chantefrais du nord de l’île. 

Compte-t-il embarquer ses enfants dans l’entreprise familiale ? «Bien évidemment !», répond l’expert en production d’œufs. Couve-t-il d’autres projets ? «Pas pour l’instant.» Il préfère se concentrer sur la bonne marche de son entreprise pour le moment, en attendant qu’une autre idée éclose…

Qu’est-ce que la certification Starponte ? 

<p>Garantir les normes de biosécurité et de traçabilité des œufs, professionnaliser les petits éleveurs, favoriser le développement durable en permettant aux consommateurs de se procurer des œufs près de chez eux. Tels sont les principaux objectifs du label Starponte lancé en avril cette année par LPR. Cette entité de la société Livestock Feed Ltd du groupe Eclosia accompagne actuellement quatre autres éleveurs en vue d&rsquo;une certification. Les éleveurs qui s&rsquo;engagent dans la démarche de certification doivent répondre à un cahier des charges précis validé par une firme de certification externe. LPR a fait appel à l&rsquo;organisme français de normalisation AFNOR en ce sens. Si la ferme répond à tous les critères, elle est certifiée pour une durée de trois ans. Des audits annuels sont également effectués pour veiller à ce que les éleveurs certifiés suivent le cahier des charges. Au cas contraire, le label peut être enlevé à tout moment. Outre les éleveurs existants ayant un minimum de 5 000 poules pondeuses, LPR invite également les aspirants éleveurs à venir les rencontrer afin de bénéficier d&rsquo;un accompagnement &nbsp;et d&rsquo;un encadrement.</p>