«Si ma présence gêne le Premier ministre, je partirai.» C’est la déclaration faite par Showkutally Soodhun, le vendredi 24 juillet 1992. Il participait à une cérémonie au Rabita Hall, à Port-Louis, en mémoire de onze Mauriciens décédés alors qu’ils accomplissaient le pèlerinage du hadj, à La Mecque, en Arabie saoudite.

Showkutally Soodhun, alors Parliamentary Private Secretary (PPS), avait la responsabilité de superviser l’encadrement des pèlerins mauriciens. Des problèmes avaient toutefois surgi en Arabie saoudite. Insatisfaites de l’organisation mise en place pour le voyage, de nombreuses personnes avaient fait part de leurs doléances au Premier ministre, émettant de sévères critiques contre Showkutally Soodhun.

C’est dans ce contexte que, lors de son intervention, Soodhun a déclaré que s’il embarrassait le chef du gouvernement, sir Anerood Jugnauth, il était prêt à se retirer. Cependant, dans le même discours, le PPS s’en est pris à ses détracteurs, qu’il a menacés en ces termes : «Enn par enn, mo pou kass zot lérin mo pou gardé.»

Ainsi, les réactions épidermiques de Showkutally Soodhun et sa propension à faire des menaces, dès qu’il y a des critiques touchant l’Arabie saoudite, ne datent pas d’hier. Le politicien vient de démontrer qu’il a toujours le même penchant. Cependant, cette fois, il y a une différence de taille : il ne dit pas qu’il s’en ira s’il embarrasse le Premier ministre…