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Patrimoine: une centaine de sites peuvent être pillés et rasés à tout moment

25 juillet 2017, 19:48

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Patrimoine: une centaine de sites peuvent être pillés et rasés à tout moment

Maurice regorge de sites considérés comme historiques. Mais ils sont menacés. En effet, ces lieux ne sont pas sous l’ombrelle de la National Heritage Act 2003, amendée mercredi, lors du vote du Finance Bill. Ce qui veut dire qu’ils ne sont pas officiellement reconnus, proté- gés et rénovés par l’État. Du coup, comme La School, ils ne sont pas classés patrimoines nationaux et pourraient être démolis à tout moment, au grand dam des défenseurs de ces témoins historiques. 

En 2012, le ministère des Arts et de la culture avait fait un inventaire du patrimoine potentiel. Mais cette liste, aussi longue que celle des sites protégés par la loi, attend toujours. Et ces vestiges de l’histoire du pays sombrent peu à peu dans l’oubli et subissent les affres du temps. 

Sur cette liste, on retrouve Trou-Chenille à Surinam, lieu associé à un trésor du corsaire Robert Surcouf. À ne pas confondre avec le lieu-dit Trou-Chenille au Morne, un ancien village d’esclaves. Dans les Plaines-Wilhems, le cimetière des Juifs, où sont enterrés des déportés de la Seconde Guerre mondiale incarcérés à la prison de Beau-Bassin, attend d’être classé. Tout comme la station de traitement de La Marie ou encore des structures en pierres de l’ancien hôpital Brown-Séquard. À PortLouis, même le Champ-de-Mars attend l’aval du ministère. 

Cette liste ne comporte pas seulement le patrimoine bâti. Des sites naturels attendent eux aussi leur reconnaissance. Comme les Sept Cascades, le Trou-aux-Cerfs et les terres de sept couleurs.

Des propositions pour combattre le trafic illégal

	<p>À l&rsquo;initiative de l&rsquo;Unesco, une conférence régionale sur la protection du patrimoine s&rsquo;est tenue à Maurice du 18 au 20 juillet. Les participants à la table ronde ministérielle régionale débattaient sur &laquo;<em>le renforcement des synergies pour la protection du patrimoine dans l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Est et les îles annexes de l&rsquo;océan Indien</em>&raquo;. Ils ont convenu qu&rsquo;il y a un besoin d&rsquo;améliorer les lois existantes en vue de sanctionner les crimes commis contre les biens culturels. Ils ont aussi mis l&rsquo;accent sur le besoin urgent d&rsquo;établir et de mettre à jour des inventaires pour la protection et la lutte contre le trafic illégal du patrimoine au niveau régional.&nbsp;</p>

	<p>Par ailleurs, les conférenciers ont également trouvé qu&rsquo;il faut que la culture soit incluse dans les plans nationaux de développement dans la région. Ainsi que la nécessité d&rsquo;améliorer les dispositifs de surveillance pour protéger et promouvoir le patrimoine. Cette conférence régionale, qui a vu la participation d&rsquo;une douzaine de pays africains, dont quatre ministres concernés, a fait dix recommandations.</p>

	<p>Parmi elles, la sensibilisation à la valeur du patrimoine et sa protection par les différentes parties prenantes, à savoir la société civile, les acteurs du secteur public et privé et les partenaires financiers. L&rsquo;accent devrait aussi être mis sur l&rsquo;éducation des jeunes en ayant recours à des ambassadeurs.</p>

	<p>Les participants ont également préconisé la création d&rsquo;un fonds africain commun et indépendant pour assurer la conservation du patrimoine en temps de guerre, comme en temps de paix.&nbsp;</p>
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<div style="background:#F1F8FF;padding:5px 10px;">
	<h3>Budget 2017-2018. Ce qui doit être retapé</h3>

	<p>Le Budget 2017-2018 fait provision pour la rénovation de 14 sites historiques. Il s&rsquo;agit surtout des vestiges associés à la guerre, notamment dans le Sud. Sur la liste figure ainsi le mémorial de la bataille de Grand-Port à Mahébourg. Deux sites à Pointe-du-Diable, soit la batterie et les ruines de la Seconde Guerre mondiale s&rsquo;y trouvent. Il y a aussi trois sites à Vieux-Grand-Port, nommément la batterie de l&rsquo;époque française, la Tour des Hollandais et le cimetière des Hollandais. L&rsquo;État devrait aussi s&rsquo;occuper de la batterie Bourgogne à Anse-PetitSable et du pont de Bain-des-Négresses, victime de vols de pierres.<br />
		Dans le Nord, les autorités ont identifié le Fort Albert à Baie-du-Tombeau et le Moulin à Poudre à Pamplemousses. Deux sites de Port-Louis ont aussi été retenus : le Donjon St Louis à Grande-Rivière-Nord-Ouest et la Tour Koenig, qui est dans l&rsquo;enceinte du Centre Nelson Mandela pour la culture africaine. Enfin à l&rsquo;Ouest, la Tour Martello ainsi que la batterie de l&rsquo;Harmonie, identifiée pour abriter un &laquo;<em>palais des arts et de la culture</em>&raquo;, devraient faire l&rsquo;objet de travaux.</p>
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<div style="background:#DFECB8;border:5px solid #f4f4f4;margin:0 0 10px 0;padding:5px 10px;">
	<h3>Un patrimoine national diversifié</h3>

	<p>Le patrimoine national est une liste longue de plus de 200 items. Sur papier, l&rsquo;État reconnaît, protège et répare ce patrimoine. Le patrimoine national peut aussi bien être propriété de l&rsquo;État que propriété privée.&nbsp;<br />
		La liste du patrimoine national classe, par district,les structures, sites, ainsi que tous les fossiles retrouvés à Mare-aux-Songes. C&rsquo;est le district de Port-Louis qui abrite le plus grand nombre de patrimoines classés, dont de nombreuses statues et plusieurs tombes de personnalités, aujourd&rsquo;hui tombées dans l&rsquo;oubli et situées au cimetière de l&rsquo;Ouest.<br />
		Par ailleurs, le patrimoine national comprend aussi des îlots comme l&rsquo;île de la Passe et l&rsquo;île Ronde. Mais aussi des cimetières, des cheminées d&rsquo;anciennes sucreries, des batteries ayant fait partie de défenses militaires de Maurice et même des postes de police comme celui de Trou-Fanfaron et celui de Souillac, entre autres. Plus insolite : les structures en fer forgé qui ornent le marché central sont classées patrimoine national.</p>

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<div style="background:#F1F8FF;padding:5px 10px;">
	<h3>Port-Louis. La rénovation du théâtre débute en septembre</h3>

	<p>Cela fait neuf ans depuis que les rideaux du théâtre de Port-Louis sont baissés. Les travaux de rénovation vont-ils démarrer cette fois ou est-ce un simple effet d&rsquo;annonce ? Le lord-maire, Daniel Laurent, fraîchement élu, affirme qu&rsquo;un appel d&rsquo;offres pour la remise à neuf de la toiture en bois a été lancé il y a une semaine et prendra fin le 15 août. &laquo;<em>Nous nous attaquons à la première phase du projet, qui consiste à sécuriser le toit</em>.&raquo; Après une évaluation, l&rsquo;identité de l&rsquo;entrepreneur sera connue. Si tout se passe bien, les travaux devraient commencer fin septembre, indique-t-on du côté de la mairie.&nbsp;<br />
		Pour mener à bien ce projet, la municipalité dispose de plus de Rs 67 millions, somme en partie obtenue de l&rsquo;État. Le cabinet d&rsquo;architectes Morphos a été choisi après un appel d&rsquo;offres pour faire un ré- sumé des travaux à abattre, dans le cadre de la rénovation. Une fois réhabilité, le théâtre abritera aussi un bureau du tourisme, un espace pour les expositions, une salle de fêtes et un café.&nbsp;</p>
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