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Congomah: le paisible village de planteurs

26 juillet 2017, 02:30

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Congomah: le paisible village de planteurs

Dans ce village du nord, pas de grande animation en pleine semaine. C’est par son calme qu’il séduit. Même s’il y manque plusieurs infrastructures, les habitants sont presque unanimes: «Qu’il fait bon vivre à Congomah !»

Situé à un kilomètre de Montagne-Longue et d’Épinay, dépendant de la route que vous empruntez, le village de Congomah compte environ 2 500 habitants. Tout comme son village voisin Les Mariannes, Congamah dépend beaucoup de l’agriculture. Si à Les Mariannes ce sont les cultures d’ananas, d’ail et de gingembre qui font parler d’eux, à Congamah, ce sont plutôt les légumes qui ont la cote. Mais cela n’empêchent pas pour autant aux planteurs de s’essayer aux ananas et au gingembre. 

À l’entrée du village se dresse un grand bâtiment moderne et luxueux. Il s’agit d’une clinique privée pour des toxicomanes. Mais tout autour, le paysage est un tapis de verdure, garantissant un air frais. Au fur et à mesure que nous pénétrons les petites ruelles, nous constatons que les maisons sont situées les unes après les autres. 

S’il y a bien une chose qui fait geindre en évoquant cette région, c’est sa topographie, qui est loin de faciliter la vie aux habitants. En effet, les routes y sont sinueuses, au grand dam des automobilistes. «Il faut prendre beaucoup de précautions, car il y a des risques d’accidents», confie Vinay Seebaluck, un habitant. De plus, il souligne que la majorité des maisons sont situées en bordure de route. 

Natif de ce village, Vinay Seebaluck, 37 ans, est fonctionnaire. Aussitôt, il nous fait part d’un constat : beaucoup de Mauriciens ne savent pas où se situe Congomah. Pire, certain n’en connaissent même pas l’existence. «Bokou dimounn ankor pansé ki isi sé enn landrwa retiré alor ki éna bokou kitsoz ki finn sanzé. Ek nou vilaz inn bien dévlopé», fait-il ressortir. D’expliquer que plusieurs projets ont été concrétisés durant ces dernières années ; «Nous avons plusieurs facilités comme des jardins d’enfants, un terrain de foot, un centre pour organiser des activités, des mains-courantes ont été aménagées et des trottoirs, entre autres.» Par ailleurs, il est important de noter qu’entre 2014 et 2016, c’est un habitant de Congomah, Dhiraj Sookur, qui a présidé le conseil de district de Pamplemousses. 

Un peu plus loin, nous rencontrons un groupe de personnes âgées assises sous un arbre pour leur faire un brin de causette. «Nou éna enn lasosiasion trwaziem az. Ladan, nou gagn bann sorti fer bann fet tousa. Sinon trankil, péna gran kitsoz. Éna sant mé li tro lwin», nous lance un des bonhommes. 

Sur l’arrêt d’autobus, nous croisons le chemin de Babita Beeharry, qui attend depuis quelques minutes déjà. Ici, pas moyen de se cacher du soleil de plomb, l’arrêt n’étant pas doté d’un abribus. «Isi transpor enn gran problem sa. Nou sansé gagn bis dan ler, mé selma éna sofer ki pa respekté zot ler», déplore-t-elle. Mais, affirme Babita Beeharry, malgré certaines difficultés, il fait bon vivre à Congomah. «Pa gagn problem ar dimounn. Nou tou viv kouma enn fami. Avan ti éna boku paran planter mé aster éna osi bokou fonksioner ek bokou zen ki al liniversité», dit-elle avec fierté. 

Cependant, tous les habitants  n’ont pas l’esprit tranquille. Certaines familles habitent dans les hauteurs alors que d’autres sont situées dans un bas-fond. Et ces dernières attendent la construction de drains depuis quelque temps. Parce que quand viennent les grosses pluies «nou gagn problem», avance Sangeeta Jankee. «Nou inpé maléré, nou lakaz osi.»

Avec l’augmentation du nombre d’habitants, une pharmacie et un supermarché ont récemment ouvert leurs portes. Si la pharmacie leur est d’une grande aide, ils sont encore nombreux à se rendre aux boutiques du coin pour leurs emplettes. 

Même si les habitants confient qu’ils sont ravis d’habiter à Congomah et qu’ils aiment leur mode de vie, nous constatons qu’il y manque quand même plusieurs infrastructures. Sur quelques derniers brins de causette, nous nous éloignons de ce village calme.