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Souillac-Nathalie Vacher : «Développer son potentiel et oublier sa peine»

27 juillet 2017, 10:40

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Souillac-Nathalie Vacher : «Développer son potentiel et oublier sa peine»

Violence domestique, maltraitance, menaces de mort, elle a tout subi. Mais elle ne s’est pas arrêtée là. Elle est une battante et veut raconter son histoire, pour encourager les femmes qui se retrouvent dans la même situation qu’elle à braver leur frayeur et à dénoncer les abus.

Habitant Souillac et mère de deux enfants, Nathalie Vacher est en instance de divorce après dix ans de mariage. Avec le va-et-vient au poste de police durant son mariage tumultueux, elle avoue qu’elle avait oublié son potentiel.

«J’étais dans un mariage abusif où mon mari me frappait. Pendant cinq ans j’ai consigné des dépositions au poste de police. À l’époque, je croyais que c’était mon sort et je l’acceptais. Je ne travaillais pas. Je pensais que ma vie se résumait à rester avec mon mari.»

Ce n’est qu’après cinq ans qu’elle décide de mettre fin à son calvaire. Mais son cauchemar, lui, ne s’arrête pas. Elle raconte que son mari continuait à la harceler et à la menacer. La situation se dégradait tellement qu’elle a dû se décider à quitter le toit conjugal.

«Lorsque j’ai décidé de reprendre ma vie en main, mon mari ne pouvait pas le digérer. Il me guettait et me menaçait de mort. Un jour il s’est pointé chez une de mes amies et m’a menacée avec un sabre. Du coup, j’ai dû chercher refuge auprès de cette amie. Heureusement qu’elle m’a ouvert ses portes.»

Mais aujourd’hui elle a décidé de tirer un trait sur son passé. Elle se concentre plutôt à se frayer un parcours professionnel. Pour une femme qui n’a jamais eu l’occasion de connaître le monde du travail, elle se penche sur sa passion. Elle adore cuisiner et elle a un faible pour la cuisine d’antan. «J’adore tout ce qui est cuisine ancienne. Enn bon cari papay avek pwason salé dan masala ou frikasé avek so bouyon brèd mouroum avek so satini griyé lor foye. Mo kontan kraz tou mo bann zépis osi lor ros», précise-t-elle.

D’ailleurs, outre le foyer, elle ne peut se passer de sa roche à cari quand elle cuisine. «Mo bizin kraz tou mo zepis lor ros sinon mo pa pou konpran.» Elle veut poursuivre dans cette culture que ses grands-parents lui ont apprise et elle préfère les mets anciens pour leur valeur nutritive. «Mo préfèr manz enn fri à pin et fer enn kari arouy ou papay. Li boku pli bon pou la santé.»

Elle a eu l’occasion de mettre en valeur son savoir-faire lors d’une compétition régionale où son équipe a remporté le premier prix. «Je fais partie du Groupment social de Souillac. On avait comme préparations des boulettes de manioc, farata à la patate douce, kari arouy, katkat et crèpes de manioc.»

Après sa séparation d’avec son mari, elle a rejoint le Groupment social de Souillac dans le but de s’épanouir. C’est là qu’elle a eu l’idée de se lancer dans la cuisine. L’association offre des formations aux jeunes et aux femmes. En sus de la cuisine, Nathalie Vacher se consacre aussi aux œuvres de charité avec les autres membres du groupe.

Avec le soutien d’une amie, elle se consacre à une petite entreprise de catering. Elle prépare des petits plats sur commande. Ce petit commerce l’aide dans ses dépenses. Elle espère pouvoir un jour ouvrir un restaurant dédié à la cuisine d’antan. Mais pour l’instant, elle n’a qu’un message à faire passer: «Je voudrais encourager les femmes à dénoncer les abus. Il ne faut pas s’arrêter lorsqu’on nous pointe du doigt mais plutôt utiliser nos problèmes comme prétextes pour avancer».