Rodrigues connaît sa première crise institutionnelle depuis l’introduction de l’autonomie. Le 27 juillet 2006, deux élus de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) démissionnent de leur parti. En effet Robertson Mercure et Lindsay Castel quittent l’OPR et affirment que désormais, ils accorderont leur soutien au Mouvement Rodriguais qui siège dans l’opposition à l’Assemblée’ régionale. 

Le changement d’allégeance de ces deux édiles modifie le rapport de force au sein de l’Assemblée régionale. L’OPR qui, jusque là, comptait dix élus avait une majorité de deux par rapport au Mouvement Rodriguais qui en avait huit. Désormais, OPR et le MR, se retrouvent à égalité. 

Johnson Roussety, le Minority leader profitant de la conjoncture dépose une motion de blâme à l’encontre de Serge Clair. Si ce dernier décide d’affronter la motion, il suffira que l’un des deux démissionnaires vote avec le MR pour que l’OPR soit mis en minorité. Finalement le leader de l’OPR optera pour la démission en bloc de tous les commissaires. C’est ainsi que Johnson Roussety accèdera aux fonctions de chef commissaire une semaine plus tard. 

Ce bouleversement dans le rapport des forces à l’Assemblée régionale à Rodrigues influencera les prises de position par rapport à la proportionnelle, et cela même à Maurice. Plusieurs commentateurs affirment que le système de représentation proportionnelle en vigueur à Rodrigues conduit à l’instabilité politique. En effet, à l’issue des élections régionales du 29 septembre 2002, l’OPR comptait huit élus et le MR quatre. Cependant l’octroi des sièges à la proportionnelle avait réduit la majorité du parti de Serge Clair de quatre à deux. L’OPR ayant obtenu seulement deux membres nommés à la proportionnelle et le MR quatre.