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Pointe-aux-Sables: il vole la tablette de son bébé et déclenche une émeute
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Pointe-aux-Sables: il vole la tablette de son bébé et déclenche une émeute
Les faits remontent à samedi. Tiffany N, 25 ans, habitante de la nouvelle cité Débarcadère, à Pointe-aux-Sables, constate la disparation de la tablette de sa fille, âgée de 8 mois. Elle soupçonne très vite le père de l’enfant. Le lendemain, la tante et la mère de Tiffany prennent les choses en main. Elles se rendent chez le jeune homme et lui demandent de leur restituer la tablette. Mais c’est sous les injures qu’elles repartent, et sans la tablette. Quelques heures plus tard, leurs maisons ont été saccagées...
«Samedi, il est venu rendre visite à la petite et quand il est parti, j’ai remarqué que la tablette avait disparu», raconte Tiffany N., qui est mère célibataire. Le père de l’enfant avait quitté le pays lorsqu’elle était enceinte de trois mois pour se rendre à Rodrigues, son île natale. «Mo’nn koz ek li mo’nn dir li retourn tablet-la pou zafer-la pa vinn vilin; ki mo pa al lapolis. Li’nn dir mwa al kot mo anvi alé. So fami inn dir tablet-la lamem mé fini vandé pou asté ladrog», poursuit la jeune femme.
Devant ces faits, sa mère et sa tante, qui vivent également dans la cité, sont allées jusque chez le jeune homme afin de lui demander de rendre la tablette. Bien mal leur en a pris, l’oncle ainsi que des membres de la famille de ce dernier insulteront les parents de Tiffany, qui n’ont d’autre choix que de rebrousser chemin. Direction le poste de police de Pointeaux-Sables. Mais, sur place, disent-elles, on les informe qu’aucune plainte ne sera enregistrée.
Dépitées, elles rentrent. En fin d’après-midi, cependant, les choses s’enveniment. L’oncle du jeune homme, qui selon nos interlocutrices semblait sous l’influence de l’alcool, commence à faire le va-et-vient devant le domicile des parents de Tiffany. Sa tante, sa grand-mère et sa mère y vivent, avec des enfants en bas âge. «Li ti ek enn bar feray et linn koumans zouré. Mo’nn dir li al kot twa, gard to lafors pou to al travay démin», soutient la grand-mère de Tiffany.
Des insultes à leur encontre ont alors commencé à pleuvoir. Plusieurs personnes et membres de leur famille sont venus leur prêter main-forte. En même temps, la police est alertée et mandée sur les lieux. À leur arrivée, les officiers ont essayé de calmer les choses. Mais, des pierres ont été lancées sur eux. Dans le feu de l’action, l’un des officiers a failli être ébouillanté par une femme.
Les policiers ont dû faire appel aux renforts car les gens étaient nombreux. Selon nos renseignements, il y avait une centaine de badauds qui n’étaient pas concernés et qui ont aussi aidé à saccager les maisons de cette famille. Parmi ceux ayant contribué au scandale figurerait une personne qui œuvre dans le social. Ce qui pousse encore plus à l’incompréhension au sein de la famille de Tiffany.
Les vitres de deux maisons ont été détruites. «Zot ti pé ras laport, pé esay ouver lafénet. Zot inn pran enn piédbich pou zot éklat tou nou vit. Zot ti pé rod tir nou dan lakaz ek bann zanfan. Zot inn dir lager-la pa pou fini.» Selon la grand-mère de Tiffany, la mère de l’accusé aurait menacé de tuer l’enfant. Cela à la suite de l’arrestation de son fils. La famille de Tiffany dit craindre pour sa sécurité.
Du côté de la police, on indique qu’à la suite de cet incident quatre personnes ont été arrêtées pour Damaging Property et que l’enquête suit son cours.
Du côté des habitants de la région, c’est la colère totale. «Dépi minis Soodhun inn fer réloz sa bann-la isi éna sa bann problem-la.» Selon eux, c’est parce que certaines familles ont reçu de petites maisons alors que d’autres ont dû se contenter d’un lopin de terre. C’est ce qui créerait ce déséquilibre pour les habitants de Débarcadère. Ils disent sentir un futur dérapage social si la situation de ces personnes n’est pas revue.
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