«Zanfan-la ti dan so lamé, linn avoy li lor lili avan li tap mwa.» Marie*, une jeune mère de 14 ans, est toujours sous le choc. Ce, depuis que le père de son enfant de 23 jours, Kenny Rabye, âgé de 23 ans, a été arrêté pour maltraitance d’enfant, vendredi 28 juillet. Selon l’habitante de The Mount, à Pamplemousses, ce dernier aurait brutalisé leur bébé et elle jeudi. Sa mère, Pam*, a porté plainte contre le jeune homme avant d’emmener sa fille et le nourrisson à l’hôpital SSRN.

Kenny Rabye, un maçon habitant Bel-Air, a été traduit devant le tribunal de Pamplemousses. La police ayant objecté à sa remise en liberté, il a été maintenu en détention jusqu’au 3 août. Si aux enquêteurs le jeune homme admet avoir battu «enn ti kou» sa compagne, il nie toutefois avoir touché à leur enfant. Il a indiqué qu’il s’était disputé avec l’adolescente à propos de l’enfant. «Mo ti dir li okip zanfan-la akoz mo fatigé ek mo ti éna pou al travay. Enn diskision inn lévé, monn bat li enn ti kou mé mo pann bat mo zanfan», a-t-il déclaré.

L’adolescente et son bébé, une fillette qui n’a pas encore été déclarée ont, de leur côté, pu regagner leur domicile vendredi après-midi. Interrogée par l’express, Marie revient sur les circonstances de l’incident. Elle raconte que vers 5 heures du matin, jeudi, elle a demandé à son petit ami de prendre le bébé pour lui faire faire son rot. Kenny Rabye se serait énervé et aurait envoyé l’enfant sur le lit avant de frapper sa copine. «Monn resi ratrap baba-la avan li tonbé. Kouma linn fini fer sa, linn al bwar apré linn sové linn alé, ver 6-zer, avan ki mo mama vini», relate-t-elle.

«Il était très violent»

Marie confie que le jeune homme a changé de comportement lorsqu’elle est tombée enceinte. «Il était très violent. Je pensais qu’il allait changer avec le temps et avec l’arrivée du bébé, mais il n’a pas arrêté de me menacer et j’ai toujours souffert en silence.»

L’adolescente indique que Kenny Rabye est venu habiter sous son toit lorsqu’elle est tombée enceinte. Les parents du maçon étaient contre la décision de poursuivre la grossesse alors que ceux de Marie ont accepté l’enfant. «Mo pa ti dakor mo tifi fer avortman. Monn insisté ki mo tifi gard baba-la», souligne Pam.

Quant à la mineure, elle soutient que le jeune homme a toujours dit qu’il aime leur enfant. «Il subvenait aux besoins de notre bébé. Mais il n’aimait pas partager ce qu’il achetait comme provisions. Li ti fer régardan ar mwa ek mo mama», affirme-t-elle.

*Prénoms fictifs