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Propos menaçants: «Dès que Soodhun rentrera, il donnera sa version», dit Me Gulbul
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Propos menaçants: «Dès que Soodhun rentrera, il donnera sa version», dit Me Gulbul

Le vice-Premier ministre et ministre du Logement et des terres, Showkutally Soodhun, est attendu au pays, la semaine prochaine. Me Raouf Gulbul, son avocat, explique qu’«aussitôt qu'il sera de retour, il donnera sa version des faits» dans le cadre de l’affaire des propos tenus contre Xavier-Luc Duval. Une vidéo où le ministre profère des menaces à l’encontre du leader de l’opposition circule sur Internet. Mais certains avocats critiquent le modus operandi du Central Criminal Investigation Department car selon eux, les enquêteurs auraient dû interroger le ministre avant qu’il ne parte à l’étranger.
«Une vidéo diffusée en toute bonne foi est admissible devant une cour de justice. Il n’y a pas lieu pour la police d’interroger des personnes pour savoir si Showkutally Soodhun a vraiment tenu ces propos», déclare l’avocat Yousuf Mohamed à l’express. Et d’ajouter que «si la police agit ainsi, cela voudrait dire qu’on tente de noyer le poisson». Il est d’avis qu’il fallait tout simplement confronter le n°4 du gouvernement avec l’enregistrement vidéo pour que l’enquête puisse avancer.
Admissibilité d’une vidéo en cour
L’avocat Veda Baloomoody abonde dans le même sens. «Un enregistrement vidéo aussi bien qu’un enregistrement audio sont admissibles en cour.» Si l’auteur d’un enregistrement confirme sa véracité, la bande peut alors être produite et acceptée devant une cour de justice. «Mais s’il s’avère que l’enregistrement a été modifié, à ce moment, l’auteur s’expose à des poursuites», souligne-t-il.
Pour l’avocate Lovena Sowkee, les propos tenus par Showkutally Soodhun constituent un délit condamnable. Le ministre est même allé jusqu’à commenter ces propos en public et ensuite annoncer son départ pour l’étranger. Cela représente un précédent dangereux, selon elle. «Si demain quelqu’un menace de tuer une personne avec un revolver et que l’éventuel agresseur n’est pas arrêté sur le champ, ce sont les policiers qui auront des problèmes. Le pire, c’est que Showkutally Soodhun a menacé de tuer Xavier Duval au Parlement», fait-elle ressortir.
Me Ashok Radhakissoon est plus prudent. Selon lui, avant d’aller de l’avant avec cette affaire, il faut que les enquêteurs s’assurent de l’authenticité de la vidéo. «Il faut trouver la personne qui a fait la vidéo et s’assurer qu’elle soit disposée à témoigner devant une cour de justice que celle-ci est authentique et qu’elle porte sa signature. Il en va de même pour un document. Tant qu’il n’y a pas une signature là-dessus, il est anonyme.»
Duval envisage une Private Prosecution
<p><em>«Je ne pardonnerai pas les propos de Soodhun.»</em> Xavier-Luc Duval a été catégorique, vendredi 28 juillet, lors de sa conférence de presse hebdomadaire au quartier général du Parti mauricien social-démocrate, aux Salines, à Port-Louis. Ironisant sur le fait que la police s’est <em>«finalement» </em>décidée à interroger Showkutally Soodhun, il affirme que si elle n’agit pas contre le vice-Premier ministre, il envisagera d'engager <a href="https://www.lexpress.mu/video/312892/xavier-duval-une-private-prosecution-contre-soodhun-pas-ecarter" target="_blank">une <em>Private Prosecution</em></a> contre lui ou même une manifestation. </p>
<p>Même si le ministre l’a rencontré pendant trois minutes pour s’excuser, il estime que <em>«linn met bann propo grav dan mo labous».</em> Selon lui, Soodhun est un «homme dangereux pour la paix publique» et cette affaire va déterminer si <em>«Maurice est un État de droit ou une république bananière».</em><br />
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